THIBAUD Jean-Célestin
Les Moutiers
1879 - 1915
265ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Jean est né le 14 décembre 1879 aux Moutiers.
Il est mobilisé le 4 août 1914 au 265ème régiment d’infanterie.
Il participe à la mise ne place de la défense de Paris dès le début du conflit.
Fin août 1914, il est envoyé à Neuville-Saint-Vaast.
Il est envoyé dans l’Oise, à la ferme du Moulin-Sous-Touvent.
Il redescend à Villers-Cotterêts en mars 1915.
En juin, Jean combat dans le secteur de Quennevières.
Blessé, Jean décède le 16 juin 1915.
Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Pour compléter le dispositif de défense de la capitale, le gouverneur militaire de Paris lance à l’été 1914 la construction d’ouvrages tels que des tranchées, des réseaux de fil de fer, des abris bétonnés… Ils viennent s’ajouter aux remparts et aux forts édifiés au siècle précédent.
Son père, Jean THIBAUD, meunier, natif des Moutiers épouse en 1878 au Clion Célestine BACONNAIS native du Clion.
Ils habitent au Moulin-Du-Bois-Des-Tréans.
Le couple a un fils, Jean, né le 14 décembre 1879 aux Moutiers. Jean est le seul enfant du couple. En effet, Célestine décède le 15 décembre 1879, le lendemain de la naissance de Jean.
Le père de Jean se remarie aux Moutiers en 1884 avec Alexandrine ROUSSEAU. Le couple donnera 2 demi-sœurs et 3 demi-frères à Jean : Marie née en 1885 ; Louis né en 1887 ; Adolphe né en 1890 ; Eugène né en 1892 et Adeline née en 1896. Tous sont nés aux Moutiers.
Sa mère et son père étant décédés avant les 21 ans de Jean, il est placé sous tutelle. Son tuteur réside au Moutiers.
Jean, alors meunier comme son père, commence son service militaire le 14 novembre 1900 au 68ème régiment d’infanterie. Il obtient son certificat de bonne conduite. Il est renvoyé à la vie civile le 23 septembre 1901.
Il effectue des périodes d’exercices au 65ème régiment d’infanterie du 5 mars au 1er avril 1906, du 29 avril au 15 mai 1909 et du 20 au 28 mars 1914.
Il semble que Jean soit resté célibataire.
Il est mobilisé le 4 août 1914 au 265ème régiment d’infanterie territoriale, 18ème compagnie.
Le 265ème est d’abord employé pendant trois semaines à la défense du camp retranché de Paris. Officiers et soldats s'entraînent à la pratique des enseignements reçus dans « l'active ».
Le 25 août, le régiment embarque à destination de Neuville-Saint-Vaast et commence les combats dès le 28 août 1914.
Le commandant de la brigade écrit : « L'énergie de l'offensive de la 121ème brigade et en particulier du 265ème, sa résistance pendant cinq heures à un ennemi supérieur en nombre, ont fait croire au général commandant le corps prussien qu'il y avait en face de lui au moins un corps d'armée français. Il l'a déclaré spontanément et formellement au docteur BLONDEAU [NDLR : ce médecin était dans les lignes allemandes à ce moment]. Ce résultat constitue le meilleur éloge de la façon dont la brigade et spécialement le 265ème se sont présentés pour la première fois au feu. Ils ont eu l'honneur d'avoir en face d'eux des régiments appartenant aux meilleures troupes de l'empire et, par leur attitude, ils ont su leur en imposer et leur faire perdre leur mordant. Le 265ème et la 121ème brigade se rappelleront ce résultat et feront encore mieux la prochaine fois. Nous ne devons pas oublier qu'il s'agit désormais de l'existence même de la France. » Historique du 265ème
Suivent les combats à Betz, Nanteuil, Genest et Boissy-Fresnoy.
La guerre des tranchées s’installe.
Jean est ensuite engagé dans les combats autour du Moulin-Sous-Touvent.
Puis, le régiment va sur Comble, Ginchy et Villers-Cotterêts et revient en mars 1915 au Moulin-Sous-Touvent.
« Nous sommes tout près de l'ennemi : 80 à 100 mètres à peine. Les engins de tranchée abondent et ne restent guère inactifs. Nous recevons et nous lançons des bombes de toutes les sortes. Petits mortiers, canons pneumatiques, arbalètes, frondes, tromblons, grenades à fusil ; grenades à main sphériques, cylindriques, ovoïdes ou piriformes ; pétards bardés de fil de fer. Chaque semaine, à tout le moins, nous apporte sa nouveauté que nous employons aussitôt. Le mouvement est commencé qui fera de l'infanterie une arme complexe et savante : nous ne serons pas en retard. » Historique du 265ème
Les pertes du régiment sont remplacées par de plus jeunes soldats. En mai 1915, le régiment se prépare à une attaque imminente. C’est à ce moment que le régiment reçoit les nouveaux uniformes : « Nous voici tout de bleu vêtus, rééquipés de pied en cap. » Historique du 265ème
Le régiment doit prendre le saillant de Quennevières le 1er juin 1915. L’artillerie prépare cette attaque par des tirs incessants.
C’est lors de ces combats que Jean est blessé. Il décède des suites de ses blessures de guerre le 16 juin 1915 à Saint-Crespin-aux-Bois (60)
Jean est cité à l’ordre du régiment : « A toujours servi en brave et excellent soldat, faisant vaillamment son devoir. Mort glorieusement pour la France, le 16 juin 1915. » Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Il est inhumé aux Moutiers aux côtés de ses parents et grands-parents.
Le père de Jean décède le 28 mai 1899 aux Moutiers à l’âge de 43 ans. Il est inhumé avec Célestine aux Moutiers.
Marie, sa demi-sœur, épouse Joseph ORSONNEAU en 1911 aux Moutiers. Elle décède en 1974 aux Moutiers à l’âge de 89 ans.
Louis épouse Eugénie CHESNEAU en 1911, le même jour que sa sœur Marie aux Moutiers.
Adolphe épouse Adrienne LOUERAT en 1919 à La Bernerie. Il décède en 1973 à la Bernerie à l'âge de 83 ans.
Eugène épouse Marie MICHAUD en 1921 à Chéméré. Il décède en 1977 à Chauvé à l'âge de 85 ans.
Adeline épouse Gabriel RABOUIN en 1918 aux Moutiers. Elle décède en 1926 à l'âge de 30 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le plan Schlieffen. Der Schlieffenplan est un plan militaire datant de 1905, qui a été appliqué sous une forme modifiée par les armées allemandes au tout début de la Première Guerre mondiale. Il doit son surnom au général von Schlieffen, chef de l'État-Major général de l'armée allemande de 1891 à 1905, mais c'est le général von Moltke qui a adapté continuellement le plan de 1906 à 1913 (d'où son nom d'Aufmarschplan 1914, «plan de déploiement de 1914») et l'a fait appliquer en août 1914 (d'où les autres surnoms de plan Schlieffen-Moltke ou de plan Moltke)
Ce plan prévoyait d’envelopper Paris. C’est pourquoi l’armée française se préparait à défendre la capitale, préparatifs auxquels le 265ème de Jean a participé. Le plan Schlieffen n’a finalement pas été appliqué totalement puisque les allemands ont contourné Paris.