Ce texte a été rédigé par Marie Marc à partir des archives militaires et civiles. Un grand merci pour cette biographie originale.
DEMOIRE Donatien Lucien Auguste
La Bernerie
1883 - 1918
61ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Donatien est né le 13 avril 1883 à La Bernerie.
Il se marie en 1911 et a un fils.
Il est mobilisé le 11 août 1914 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes.
Il participe aux batailles des Ardennes, de la Marne, de la Somme…
Il est nommé caporal le 1er mars 1915.
Il est cité à l’ordre du régiment le 4 octobre 1915.
Il est nommé sergent le 2 novembre 1915.
Il combat en Champagne et à Verdun.
Il est intégré à l’armée d’Orient en avril 1917.
Il est blessé accidentellement le 5 avril 1918 et il décède des suites de cette blessure.
Il est décoré de la Croix de guerre.
Il a été inhumé à La Bernerie.
"Je suis le fils unique de Lucien DEMOIRE, jardinier, et d’Adélaïde IMBERT native des Moutiers.
Moi, c'est Donatien, né le 13 avril 1883 à La Bernerie.
Au moment qui nous intéresse, celui de mon service militaire, je suis jardinier, comme mon père . On m' a mesuré ( 1m 69) et sur ma fiche on a noté : cheveux bruns, yeux gris .
Bon pour le service, je le commence le 15 novembre 1904 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes et j' obtiens mon certificat de bonne conduite. Puis j'effectue des périodes d’exercices au 65ème RI du 24 août au 15 septembre 1910 et du 22 avril au 8 mai 1913.
Je me marie le 23 octobre 1911 à La Bernerie avec Mélanie Maria Marie NAULLEAU et six ans plus tard, ce sera la naissance de notre fils Paul, le 29 juin 1917 à La Bernerie , dans un autre contexte, celui de la guerre.
Au déclenchement de la guerre, je suis mobilisé le 11 août 1914 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes.
Ce régiment fait alors partie de la 41ème brigade d'infanterie, 21ème division d'infanterie, 11ème corps d'armée. Il participe à la bataille des Ardennes fin août 1914 : Sedan, Bouillon et au combat de Maissin le 22 août 1914. Je laisse le soin à la postérité de constater et d'écrire que ce fut la journée la plus meurtrière de l’histoire de l’armée français puisque 27000 soldats perdirent la vie ce jour-là.
Comme le reste des troupes, le 65ème bat en retraite : Martincourt, Chaumont et bois de la Marfée le 27 août, Noyers le 28 août, Pont-Maugis, Bulson, Attigny, Pocancy.
Puis, c'est la bataille de la Marne du 6 au 13 septembre dans le secteur de Fère-Champenoise, Morains-le-Petit, Châlons-sur-Marne, Taissy, Sillery.
Cette bataille repousse l’avancée des forces ennemies. S’engage alors la guerre de positions, la guerre des tranchées.
Je poursuis les combats dans la Somme d’octobre à décembre 1914.
Puis, les 6 premiers mois de 1915, je combats à La Boisselle et en Artois : Hébuterne, Serre, ferme du Touvent.
Un petit baume au cœur : je suis nommé caporal le 1er mars 1915, cité à l’ordre du régiment le 4 octobre 1915, et même nommé sergent le 2 novembre 1915.
La fin d’année 1915 me trouve à la bataille de Champagne : attaque de la Butte du Mesnil, ouvrage du Trapèze, La Courtine puis Tahure en décembre.
En 1916, me voici combattant à Tahure, Mont-sans-Nom puis Verdun. En juillet et août 1916, je suis à Froideterre, Fleury, à la ferme de Thiaumont, au bois de Vaux-Chapitre et au fort de Souville. De septembre à novembre 1916, à Woëvre : Haudiomont et Mesnil-sous-les-Côtes.
Je retourne à Verdun de décembre 1916 à février 1917 : Bezonvaux, Louvemont, Côte du Poivre.
Cela, c'est pour mes combats sur le sol français car je quitte le 65ème pour être affecté au 58ème régiment d’infanterie le 14 mars 1917.
Départ pour l' Orient le 18 avril 1917. En effet, ce 58ème régiment a embarqué en janvier de Marseille vers Salonique sur « L'Amiral Olry » et à Toulon sur le « Catherine II.
Le 58ème fait partie de cette armée d'Orient qui combat dans le secteur d'Osin en mars et mai 1917. "
"Puis, en mai 1917, dans le secteur de Topsin, Osin, le plateau des 4 Arbres, le plateau de Borislaw, l’attaque de Skra-di-Legen. il embarque ensuite vers Le Pirée début juin 1917. Il commence à occuper Athènes
En ce qui me concerne, je suis envoyé au 61ème régiment d’infanterie le 13 juillet 1917. Ce 61ème régiment fait également partie de cette armée d’Orient. Je me trouve donc à Larissa dans le secteur de Monastir et Nisopole de juillet à décembre 1917.
En ce début de l’année 1918, l’armée d'Orient est à l’ouest de Monastir.
C’est ici que je suis blessé par accident le 5 avril 1918.
Le reste, vous devez le lire car je ne suis plus en état de le raconter."
Donatien a reçu, accidentellement, une balle de pistolet automatique dans l'abdomen, sans que l'on en connaisse l'origine. Donatien, décède peu après dans l'ambulance d'une colonne mobile à Holeven en Serbie.
Il est décoré de la Croix de guerre.
Le corps de Donatien est rapatrié par convoi ferroviaire le 13 juin 1922 à La Bernerie. Son épouse Mélanie y habite, rue de Pornic.
Il a été inhumé à La Bernerie mais, selon des proches, il a été placé « dans l'ossuaire communal en 2019 » ce que nous a confirmé la mairie.
Son fils Paul se marie en 1945 à La Bernerie. Il décède à Nantes en 1987.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
L’armée française d’Orient, est une unité de l’armée de terre française qui combat durant la Première Guerre mondiale sur le front d’Orient (aussi nommé Front de Salonique ou Front de Macédoine) entre 1915 et 1918. Cette armée connaît plusieurs appellations successives et les historiens d'aujourd’hui l'appellent de façon synthétique « Armée d’Orient ».
L'armée française est d'abord engagée en février 1915, avec les Britanniques, dans la campagne des Dardanelles contre l'Empire ottoman. Puis, après son échec, elle participe à un front « périphérique », pour aider la Serbie contre les forces armées allemandes, austro-hongroises et bulgares, et dont la ville grecque de Salonique est l’épicentre.