BRUNETEAU Louis Léon
Chéméré
1880 - 1914
265ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Louis est né le 9 mars 1880 à Chéméré. Il a cinq sœurs et deux frères.
Il est cultivateur. Il se marie en 1906 et a quatre enfants.
Il est mobilisé le 21 août 1914.
Après la retraite de Belgique, il participe à la bataille de la Marne.
Il est tué le 21 novembre 1914 à Moulin-sous-Touvent à l’âge de 34 ans.
Il est inhumé à Chéméré.
Son père, Louis Jean BRUNETEAU, natif de Chéméré épouse à Arthon Julienne BRIAND âgée de 17 ans, native d’Arthon en 1869. Le couple de cultivateurs a huit enfants : Marie Colette (1871), Marie Arsène (1872), Désiré (1874), Arsène Louise (1877), Louis (1880), Julienne (1882), Marguerite (1884) et Armand (1889)
Louis est donc 5e de la fratrie. Il est né le 9 mars 1880 à Chéméré. Il exerce le métier de cultivateur. Il est blond aux yeux bleus et mesure 1,71m.
Il commence son service militaire le 14 novembre 1901 au 65e régiment de ligne de Nantes qui deviendra le 65e régiment d’infanterie. Il retourne à la vie civile avec son certificat de bonne conduite accordé.
Il épouse Marie LANDREAU, domestique native d’Arthon, le 7 mai 1906, à Chéméré. Le couple a quatre enfants : Colette (1907), Yvonne (1909), Pierre (1911) et Louise (1913)
Louis effectue des périodes d’exercices du 19 août au 15 septembre 1907 puis du 28 mars au 13 avril 1911.
La guerre éclate. Louis est mobilisé le 21 août 1914 au 265e RI. Il a alors 34 ans.
Depuis la mobilisation, le 265e est d’abord employé pendant trois semaines à la défense du camp retranché de Paris. Officiers et soldats s'entraînent à la pratique des enseignements reçus dans « l'active ».
Louis y arrive donc le 21 août, et le 25, le régiment embarque à destination de Neuville-Saint--Vaast et commence les combats dès le 28 août 1914.
"L'invasion nous a saisis dans ses remous. Cinq jours durant, nous nous sentirons emportés par ce courant irrésistible, ignorant tout, fors sa puissance et son impétuosité ; mais, brisés par lui, nous aurons du moins la fierté d'avoir fait plus que notre tâche et de nous retrouver ensuite, au premier jour du mois sauveur, prêts à combattre de nouveau." Historique du 265e
Louis va participer aux combats de Ginchy-Guillemont et subir le drame du 28 août 1914. 6 soldats du Pays de Retz en ont été victimes : HERY Louis - Arthon, LANDREAU François - Arthon, MARCHAIS Gustave - Port Saint-Père, MARGANTIN Adolphe - Saint-Michel, MORANTIN Michel - Chauvé et PAVY Clair - Sainte-Pazanne.
Le commandant de la brigade écrit : « L'énergie de l'offensive de la 121e brigade et en particulier du 265ème, sa résistance pendant cinq heures à un ennemi supérieur en nombre, ont fait croire au général commandant le corps prussien qu'il y avait en face de lui au moins un corps d'armée français. Il l'a déclaré spontanément et formellement au docteur BLONDEAU [NDLR : ce médecin était dans les lignes allemandes à ce moment]. Ce résultat constitue le meilleur éloge de la façon dont la brigade et spécialement le 265e se sont présentés pour la première fois au feu. Ils ont eu l'honneur d'avoir en face d'eux des régiments appartenant aux meilleures troupes de l'empire et, par leur attitude, ils ont su leur en imposer et leur faire perdre leur mordant. Le 265e et la 121e brigade se rappelleront ce résultat et feront encore mieux la prochaine fois. Nous ne devons pas oublier qu'il s'agit désormais de l'existence même de la France. » Historique du 265e
L'ordre de battre en retraite est donné. Louis arrive le 7 septembre 1914 près de Nanteuil-le-Haudouin et participe à la grande bataille de la Marne sous une chaleur est écrasante.
« …/…Lorsque nous arrivons à l'épaisse et longue haie qui prolonge vers le sud la lisière du bois que nous n'avons pas pu atteindre, c'est une masse compacte de douze à quinze cents hommes qui nous presse le long du talus au-delà duquel, interdisant le débouché, protégées par des fils de fer, dissimulées sous le feuillage, braquées sur nous à quelques mètres, des mitrailleuses nous attendent. Les Allemands lèvent les mains. Croyant qu'ils veulent parlementer, les capitaines LUCAS et BOULAY, s'avançant à découvert, leur crient de se rendre. Pour toute réponse, ils sont abattus à bout portant…/… » Historique du 265e.
Le 14 septembre, le 265e arrive à Moulin-sous-Touvent et va y perdre une grande partie de son effectif. Des renforts rejoignent le régiment à Bitry le 4 octobre ... cinq fois plus nombreux que les survivants !
La ferme de Toutvent est prise et reprise de nombreuses fois. Louis est tué à l’ennemi lors d'une attaque le 21 novembre 1914 à Moulin-sous-Touvent dans l’Oise. Il avait 34 ans.
La famille a demandé la restitution du corps de Louis. Elle va devoir attendre plus de 7 ans pour se recueillir sur sa tombe. En effet, ce n’est qu’à la fin du mois d’avril 1921 que le corps de Louis arrive en gare de Nantes. Il est transporté à Chéméré où il est inhumé le 2 mai 1921, lors de la même cérémonie que pour Eugène CHAUVELON mort au même endroit que Louis, 5 jours plus tard.
Son père décède en 1924 à Chéméré à l’âge de 76 ans.
Sa sœur Marie-Colette épouse Pierre LUCAS en 1898 à Chéméré. Pierre est le frère de Mélanie LUCAS qui va épouser Désiré BRUNETEAU l’année suivante. Elle décède à Rouans en 1952 à l’âge de 81 ans.
Sa sœur, Marie-Arsène, épouse Pierre BOURRIAUD en 1896 à Chéméré. Elle décède à Chéméré en 1926 à l’âge de 54 ans.
Désiré épouse Mélanie LUCAS en 1899 à Chéméré. Mélanie est donc la sœur de Pierre LUCAS qui a épousé Marie Colette BRUNETEAU l’année précédente. Elle décède à Nantes en 1900 à l’âge de 26 ans.
Arsène Louise épouse Louis BEILVERT en 1899 à Chéméré.
Julienne épouse Benjamin ROUSSEAU en 1903 à Chéméré.
Marguerite épouse Joseph MOREAU en 1910 à Chéméré. Elle décède à Chéméré à l’âge de 38 ans.
Armand épouse Marie COGNAUD en 1919 à Arthon.
Son épouse, Marie, décède en 1951 à Chéméré à l’âge de 70 ans.
Sa fille, Colette, décède à Chéméré en 1988 à l’âge de 80 ans.
Nous n'avons pas d'information sur sa fille Yvonne.
Son fils Pierre se marie en 1934 à Saint-Hilaire-de-Chaléons. Il décède en 1996 à Chéméré à l’âge de 85 ans.
Sa fille, Louise, décède en 1998 à Machecoul à l’âge de 85 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Sous l’Ancien Régime et jusqu’au milieu du XIXᵉ siècle, l’armée française désignait la majorité de ses unités de fantassins comme des « régiments de ligne ». Cette appellation provenait de la manière dont on concevait alors la guerre : les batailles se livraient en lignes de bataille, où l’infanterie formait la masse principale, appuyée par la cavalerie et l’artillerie. Le terme « de ligne » distinguait donc ces régiments de l’infanterie légère, spécialisée dans le combat en tirailleurs et les missions de harcèlement.
Au fil du XIXᵉ siècle, l’organisation de l’armée évolue. La distinction entre infanterie de ligne et infanterie légère perd peu à peu de sa pertinence, car toutes les unités sont appelées à savoir manœuvrer en ordre serré comme en ordre dispersé. La réforme militaire de 1854, poursuivie sous le Second Empire puis consolidée sous la Troisième République, unifie progressivement les appellations. Les « régiments de ligne » adoptent alors officiellement le titre plus simple et moderne de « régiments d’infanterie ».
Ainsi, le 65ᵉ régiment de ligne, héritier d’une longue tradition qui remonte à l’Ancien Régime, devient au début du XXᵉ siècle le 65ᵉ régiment d’infanterie. Le numéro, garant de l’identité et de la mémoire du corps, reste inchangé ; seule l’appellation est modernisée. Cette évolution marque le passage d’une conception tactique héritée du XVIIIᵉ siècle à une organisation mieux adaptée aux réalités des guerres modernes, tout en maintenant la continuité de l’histoire des régiments français.