Page en construction - Cette biographie a été rédigée par Hervé. Elle a été adaptée au support.
JOSENHANS Charles Auguste Fréderic
Préfailles - Baigneur
1890 - 1914
106e régiment d'infanterie
Mort pour la France
Charles est né le 29 septembre 1890 à Reims.
Dans sa jeunesse, est un membre actif du Racing Club de Reims.
En 1911, il est admis au concours de l’Ecole militaire de Saint-Cyr au sein du 18e bataillon de chasseurs à pied.
Il est nommé caporal le 11 février 1912 puis sergent le 25 septembre suivant.
Charles est en garnison à Châlons-sur-Marne au moment de la mobilisation d'août 1914.
Il disparaît lors du combat de Longwy le 22 août 1914. Il a 21 ans.
Son corps ne sera jamais retrouvé.
Charles JOSENHANS - photographie en tenue de Saint-Cyrien colrorisée IA par JV
Charles JOSENHANS est né le 29 septembre 1890 à Reims au domicile de ses parents, 56 rue Chabaud. Son père Martin Ernest, âgé de 41 ans, est fondé de pouvoir de la Maison de Champagne Heidsieck Walbaum et Cie. Il est originaire du Bade Wurtemberg en Allemagne.
Sa mère, Elisabeth SYBILLE, née en 1865 à Landau en Bavière est sans profession.
Charles a une sœur aînée prénommée Elise qui est née en 1884 et un frère cadet Marcel qui voit le jour en 1893.
Charles n’a que 13 ans lorsque son père décède à Reims le 27 août 1903 à l’âge de 54 ans. En même temps qu’il poursuit ses études secondaires à Reims, il est un membre actif du Racing Club de Reims fondé en 1903. Le RC Reims remporte le championnat de football de Champagne organisé par l'Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (USFSA) en 1908, 1909, 1910, 1911, 1912, ce qui lui vaut de participer toutes ces années au Championnat de France USFSA. Il n'en dépasse cependant pas le stade des quarts de finale, atteint seulement en 1909.
Après avoir été reçu en 1911 au concours d’admission à l’Ecole militaire de Saint-Cyr, Charles JOSENHANS doit dans un premier temps effectuer une année de service militaire. C’est au sein du 18e bataillon de chasseurs à pied qu’il se porte volontaire le 11 octobre 1911. Il franchit dès le 14 octobre suivant, les portes de la caserne de Longuyon où le bataillon tient garnison.
Nommé caporal le 11 février 1912, puis sergent le 25 septembre suivant, Charles est autorisé à intégrer les rangs de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr en tant qu’élève officier. Sa promotion est baptisée « promotion des Marie-Louise » Cette promotion a choisi de prendre ce nom en souvenir des conscrits des classes 1814-1815. Ceux-ci furent appelés sous les drapeaux en 1813 par un décret signé par l’impératrice Marie-Louise, alors régente de l’Empire, d’où le surnom qui leur fut donné. Cette 96e promotion comprend 277 élèves.
La promotion de Charles au grade de sous-lieutenant, intervient le 29 décembre 1913 à sa sortie de l’Ecole militaire de Saint Cyr. Il est affecté à la même date au 106e régiment d’infanterie. Sa mère est alors venue s’installer à Paris au 38 de la rue des Ecoles.
En garnison à Châlons-sur-Marne au moment de la mobilisation d'août 1914, le 106e est rattaché à la 83e brigade d'infanterie de la 42e division d’infanterie. Dès fin juillet 1914, les opérations de mobilisation s'exécutent à la caserne Chanzy. Les réservistes arrivent en masse, principalement du territoire de la 6e région militaire, laquelle comprend les départements de l'Aisne, de l'Oise, de la Marne, des Ardennes, de la Meuse. Des Bretons et des Parisiens complètent l'effectif.
Le premier échelon du 106e RI est embarqué à la gare de Châlons dès le 1er août 1914 en direction de la région de Saint-Mihiel (Meuse). Le deuxième échelon le rejoint le 3 août. Au total, 53 officiers, 159 sous-officiers, 3148 caporaux et soldats, et 181 chevaux prennent la route. Charles est officier adjoint du capitaine Duchenoy, qui commande la 5e compagnie du 2e bataillon du régiment.
Les fantassins du 106e restent en attente durant la période du 3 au 14 août. Ces journées de calme sont mises à profit pour mener des travaux d’organisation des positions. Enfin, le 14 août, les troupes se mettent en marche avec toute la division en direction du Nord. Le 18, le régiment est avant-garde de la division. Il s’installe aux avant-postes à une trentaine de kilomètres de Nancy.
Le combat s’engage à l’approche de Longwy le 22 août. Le 106e marche en tête de la 24e brigade traverse Beuveille à 9 heures. Les 1er, 2e et 3e bataillons sont en avant. Le régiment parvient aux carrières au Nord de Cons-la-Granville pour se trouver confronté à un feu violent d’artillerie, de fusils et de mitrailleuses qui l’oblige à se terrer sur place face à l’ennemi qui a lancé son attaque. Le 2e bataillon auquel appartient Charles débouche de Cons et se déploie. Par une contre-attaque vigoureuse, il réussit à arrêter l’ennemi.
C’est au cours de cet affrontent que Charles est mortellement blessé. Il a 21 ans.
Charles fait partie des 27000 soldats morts pour la France en cette seule journée du 22 août 1914. C’est le jour le plus noir de toute l’histoire de l’armée française pendant la Première guerre mondiale.
Au même moment, l’artillerie lourde allemande entre en action. Les gros obus tombent en abondance, l’ennemi progresse sur les ailes du régiment qui n’a alors pas d’autre choix que d’amorcer un repli.
A la nuit les deux bataillons décrochent et sous les ordres du colonel se replient à travers champs sur Longuyon. Le 23 août au matin, le régiment se regroupe tout entier à Arrancy. Il déplore la perte d’une vingtaine de tués dont deux officiers parmi lesquels Charles, 150 blessés dont quatre officiers et près de soixante disparus.
Pour cette action, le sous-lieutenant JOSENHANS est fait chevalier de la Légion d'Honneur à titre posthume. Il reçoit aussi la Croix de guerre avec une citation à l'ordre du jour du régiment : « Jeune officier de grande valeur, très belle attitude au feu, au cours du combat du 22 août 1914, il a été grièvement blessé en entraînant sa section en avant. Saint-Cyrien de la promotion des [Marie-Louise] 1911-1913 - Frappé par trois balles au cours d'une charge parmi ses hommes, ses dernières paroles en mourant dans les bras de son capitaine furent : "Du courage et en avant !»
128 officiers de la promotion dite « des Marie Louise » tombent au champ d’honneur durant la guerre de 1914-1918.
Le corps de Charles n’a pas été retrouvé. Le jugement déclaratif de décès est prononcé le 20 janvier 1920 par le tribunal de la Seine déclarant constant le décès de Charles. Ce jugement est transcrit le 3 mars 1920 à Paris, 5e arrondissement.
Bien qu'étant originaire de Reims et domicilié à Paris, le nom de Charles figure sur l'un des monuments aux morts de Préfailles. En effet, il y en a deux. Dans le cimetière, figurent uniquement les noms des Préfaillais morts pour la France. En bord de mer, un autre monument comprend deux plaques, l'une pour les Préfaillais, l'autre pour les « baigneurs » dont faisait partie Charles JOSENHANS. On appelait « baigneurs » les propriétaires de résidences secondaires qui n'étaient pas présents toute l'année à Préfailles.
La mère de Charles décède le 6 octobre 1921 à Paris à l’âge de 56 ans.
Sa sœur Elise se marie avec Henri Paul DURAND-GASSELIN le 24 juillet 1907 à Reims. Elle décède à l’âge de 61 ans le 25 juin 1945 à son domicile, du 16 rue LAFAYETTE à Nantes.
Son frère Marcel est polytechnicien. Mobilisé comme sous-lieutenant en août 1914 au sein du 2ème groupe du 46ème régiment d’artillerie de campagne, il passe sur sa demande dans l’aviation en tant qu’observateur aérien le 4 mai 1917 et termine le conflit deux fois blessé et décoré de la croix de guerre avec étoile de vermeil. Promu capitaine à titre temporaire en 1918, il devient par la suite hydrographe de la marine. Il est fait ultérieurement chevalier de la Légion d’honneur. Marcel s’éteint à Paris (XVIIe) le 13 avril 1955 à l'âge de 61 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Fondée le 1er mai 1802 par Napoléon Bonaparte, l'École Spéciale Militaire (ESM) a pour mission de former l'élite des officiers de l'armée française. Initialement installée à Saint-Cyr-l'École (Yvelines), elle a été transférée en 1945 à Coëtquidan (Morbihan) suite à la destruction de ses bâtiments durant la guerre.
Les élèves officiers, surnommés les "Saint-Cyriens", sont reconnaissables à leur grand uniforme et surtout au Casoar, ce célèbre plumet rouge et blanc ornant leur shako.
L'histoire de l'école est intimement liée à celle des conflits français. La légende retient particulièrement le "Serment de 14", où des élèves auraient juré, le 31 juillet 1914, de monter à l'assaut en "gants blancs et casoars", symbolisant un courage absolu face à la mort. Depuis sa création, plus de 10 000 Saint-Cyriens sont tombés au champ d'honneur. Sources : https://lelabarchives.yvelines.fr/Serment_de_14
Leur devise : "Ils s'instruisent pour vaincre".
Pour découvrir l'histoire détaillée, les promotions et les traditions de l'école, vous pouvez consulter le site de l'association des élèves et anciens élèves : La Saint-Cyrienne.