CAILLAUD François Joseph Pierre
La Bernerie – Le Clion
1892 - 1916
4ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
François est né le 12 mars 1883 au Clion.
Il se marie en 1910 et a un fils.
Il est mobilisé le 11 août 1914 au 65e régiment d'infanterie de Nantes.
François participe à la bataille de la Marne et à la bataille des frontières.
Il est engagé dans l’attaque de la Haute-Chevauchée début avril 1915.
François est affecté au 4e régiment d’infanterie le 19 mars 1915 puis ensuite en Argonne.
Il décède de blessures le 21 juillet 1915. Il est inhumé à La Bernerie.
Son père, Jean-Marie CAILLAUD, épouse Constance BOUTIN le 31 mai 1875 au Clion.
Le couple a deux enfants : Jean-Marie né en 1878 et François né en 1883. Tous les deux sont nés au Marais-Mainguy au Clion où les parents sont cultivateurs.
François est donc né le 12 mars 1883 au Clion. En 1903, il habite à La Bernerie et est cultivateur avec ses parents. Il a les cheveux et les yeux bruns et mesure 1,68 m.
Il commence son service militaire le 15 novembre 1904. Souffrant, il est temporairement réformé le 2 mai 1905. Il est rappelé le 3 mai 1906 et intègre le 65e régiment d’infanterie de Nantes. Il obtient son certificat de bonne conduite.
François se marie le 16 août 1910 avec Marie RENAUD native de la Bernerie. Ils ont un fils, Daniel né 17 septembre 1911 à La Bernerie.
Il effectue des périodes d’exercice au 65e du 24 août au 15 septembre 1910, puis du 22 avril au 8 mai 1913.
Il est mobilisé le 11 août 1914 au 65e au départ de Nantes « au milieu des acclamations, sous les fleurs qu’on jette de toutes parts ». On sait aujourd'hui que la réalité est bien différente car la stupeur et le chagrin de voir partir les hommes domine.
A partir du 22 août 1914, il participe à la bataille des Ardennes à Maissin, suivie de la bataille des Frontières à Sedan et Bouillon (Belgique) Le 22 août 1914 est considéré comme le jour le plus sanglant de l’histoire de l’Armée française. En une seule journée, lors d’une série de combats livrés de Charleroi aux confins du Luxembourg, quelque 27 000 hommes sont tués, des dizaines de milliers d’autres blessés et/ou capturés.
Du 6 au 13 septembre 1914, il est engagé dans la première bataille de la Marne près de Fère-Champenoise.
La guerre de tranchées commence pendant l'hiver 1914-1915.
François est ensuite envoyé dans la Somme en janvier 1915. Pendant les premiers mois de 1915, le 65e commandé d'abord par le chef de bataillon Rabaud, puis par le colonel Desgrées du Loû, tient le secteur de la ferme de Toutvent, près d'Hébuterne.
Le colonel Desgrées du Loû est célèbre pour une photographie publiée à la une de l'Illustration du 20 novembre 1915 .
Après une réorganisation des troupes, François est affecté au 4e régiment d’infanterie le 19 mars 1915. Il arrive, alors que le 4e est engagé aux combats du plateau de Ballante et du ravin des Meurissons au sud-est d’Amiens. Ces combats ont commencé le 20 janvier 1915 et vont durer jusqu’au 3 avril 1915.
François participe à l’attaque de la Haute-Chevauchée début avril 1915. « Le 4 avril, jour de Pâques, le régiment se porte à l'attaque. Seuls quelques éléments peuvent parvenir jusqu'à la position boche.
Le sous-lieutenant DE LIGNIÈRES est tué au milieu des fils de fer ennemis. Le sous-lieutenant ROUILLE, qui a fait aplatir sa section devant la rafale, se met à genoux et épaule tranquillement ; une balle l'étend raide mort.
Le lendemain 5, nouvelle attaque. Elle ne peut déboucher des tranchées. Le 6 au matin, troisième tentative, les clairons sonnent la charge; le régiment sort en masse, au bout de quelques secondes, il est arrêté net. Le soir, une dernière sortie ne donne pas plus de résultat. Les pertes sont cruelles » Historique du 4e.
François est ensuite engagé dans les combats en Argonne.
L'échec en Argonne du Général SARRAIL
"Le Chtimiste" qui gère un site consacré à l’armée française pendant la Première Guerre Mondiale écrit : « En ce qui concerne l'infanterie, dès que l'ennemi revenait aux procédés habituels du combat loyal, nos soldats montraient par la vigueur de leurs contre-attaques qu'ils étaient de taille à faire reculer l'adversaire.
C'est cette constatation qui a maintenu intact le moral de nos troupes, malgré les plus rudes épreuves.
« Cette lutte en Argonne est terrifiante, parce qu'elle ne cesse jamais ni de jour ni de nuit», écrivait le général Sarrail dans un rapport.
« Depuis le 8 janvier, date à laquelle j'ai pris le commandement en Argonne, je n'ai vraiment pas connu de journée calme, bien que mes comptes rendus téléphoniques aient souvent employé ce terme, mais tout est relatif. Le calme n'existe jamais en Argonne. Pour se faire une idée de ce qu'est cette lutte de pétards et de bombes, je dirai que si au début, je fabriquais à l'armée 2500 pétards par jour, je suis obligé aujourd'hui d'en fabriquer 25000, et ce nombre sera encore insuffisant, tous les corps en réclamant.
A ce jeu, les troupes s'usent vite. J'ai dit déjà que, depuis le 8 janvier, j'avais perdu en Argonne 1200 officiers et 82.000 hommes, presque la moitié de l'effectif de l'armée »
A la suite des événements du mois de juillet en Argonne, le général Sarrail fut remplacé dans le commandement de la 3e Armée par le général Humbert.
A partir du 15 juillet, notre secteur en Argonne devient purement défensif. De son côté, d'ailleurs, l'ennemi manifeste une activité beaucoup moindre. »
Les pertes sont donc considérables et c’est probablement lors de ces combats défensifs que François est blessé. Il décède aux Ilettes à l’ambulance 8/5 le 21 juillet 1915.
La famille a demandé la restitution du corps de François. Il est arrivé en gare de Nantes le 4 avril 1922, soit presque sept ans après son décès. Il est inhumé le 5 avril 1922 à La Bernerie.
L’hebdomadaire « L’Echo de Paimboeuf », daté du 9 avril 1922, consacre un article à l’inhumation de François.
La tombe de François a malheureusement été relevée. Son nom est inscrit sur les monuments aux morts de La Bernerie et du Clion.
Le père de François, laboureur, décède en 1924 à La Bernerie à l’âge de 79 ans.
Jean, le frère aîné de François se marie en 1905 à La Bernerie avec Yvonne GANTIER. Le couple a un fils, Théophile né en 1906. Jean est mobilisé mais ne va pas au front. Il est affecté dans une section de chemin de fer. Il décède en 1960 à La Bernerie à l’âge de 81 ans.
Daniel, le fils de François décède en 1983 à La Bernerie à l’âge de 71 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le monument de la Haute-Chevauchée, situé sur la commune de Lachalade dans la Meuse, a été inauguré le 31 juillet 1922. Il est érigé à l’initiative du Comité Commémoratif de l’Argonne, fondé en 1921 par la comtesse de Martimprey. Veuve de Jean de Martimprey, capitaine de la 8e Compagnie du 4e régiment d’Infanterie disparu le 13 juillet 1915 à la Haute-Chevauchée, elle occupe la présidence de ce comité qui se donne pour mission d’honorer les soldats français et alliés morts lors des combats de l’Argonne pendant la Première Guerre mondiale.
Les différents points stratégiques de l’Argonne tels que la Harazée, le Bois-Bolante, la côte 263, le Fille Morte, le Four de Paris, la Haute-Chevauchée, le ravin des Courtes Chausses, comme la côte 285, ont chacun fait l’objet d’âpres combats. Ils ont été occupés à tour de rôle par l’armée allemande et les armées alliées durant le conflit. Pendant ces quatre années de guerre, deux cent soixante-quinze régiments français ont combattu dans la région argonnaise, cent cinquante mille de leurs soldats y ont perdu la vie.
Texte et image du Siège National du Souvenir Français