LUCAS Alphonse Marie
Rouans
1878 - 1918
201ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Alphonse LUCAS est né le 3 juin 1878.
Il a 3 frères et 3 sœurs.
Il se marie le 3 juin 1907 avec Virginie BARDY.
Il est mobilisé le 3 août 1914 au 81ème régiment d’infanterie.
D’abord dans la Somme, Alphonse participe à la bataille de Picardie.
Il défend Dunkerque les 6 premiers mois de 1915.
En 1916, il est engagé dans les combats d’Artois, de Tracy-Le-Mont de de l’Oise.
En 1917, il est envoyé dans les secteurs de Villers-Cotterêts et Compiègne.
Le 19 juillet 1917, Alphonse est décoré de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Les 6 derniers mois de 1917, son régiment occupe les secteurs entre Quincy-Basse et le sud de Vauxaillon.
En raison d’une réorganisation de l’armée, Alphonse change souvent de régiment en 1918.
Il est tué par balle le 22 juin 1918 à Boursonne.
Alphonse est inhumé à Rouans.
Alphonse Marie LUCAS est né le 3 juin 1878 à La Cherpelière à Rouans. Son père Jean-Marie est laboureur et sa mère, Anne PRIN est cultivatrice.
Alphonse a déjà deux grands frères : Jean née en 1872 mais il décède en bas âge en 1879 et François, né en 1874.
Quatre autres enfants naissent après Alphonse : Marie née en 1880, Alfred né en 1882, Mélanie née en 1885 et Thérèse née en 1890
Alphonse commence son service militaire le 15 novembre 1899 au 90ème régiment de ligne. Il est nommé caporal le 27 septembre 1900 et sergent le 1er octobre 1901. Il obtient son certificat de bonne conduite et retourne à la vie civile.
Il effectue des périodes d’exercices au 65ème de Nantes du 20 mars au 16 avril 1905 et du 29 avril au 15 mai 1909. Il passe dans l’armée territoriale le 1er octobre 1912. Il effectue une dernière période d’exercice en avril 1914 au 81ème régiment d’infanterie territoriale.
Les régiments d'infanterie territoriale, ou RIT, étaient des unités militaires composées essentiellement d'hommes âgés de 34 à 49 ans, considérés comme trop âgés et plus assez entraînés pour intégrer un régiment d'active ou de réserve.
Le père d’Alphonse décède le 19 mai 1905 à Rouans.
Le 3 juin 1907 à Cheix, Alphonse, alors cultivateur à Rouans, épouse Virginie BARDY, aussi cultivatrice mais à Cheix.
De cette union naissent 2 filles : Marcelle née en 1908 et Jeanne née en 1915.
Agé de 36 ans, Alphonse est mobilisé le 3 août 1914 au 81ème régiment d’infanterie territoriale à Nantes. Ce régiment est composé de 3206 soldats.
Il part en train pour le Nord : Hazebrouck et Saint-Omer et le secteur de Dunkerque.
Le premier contact avec l’ennemi à lieu le 24 août. Lors de cette attaque violente, environ 80 soldats disparaissent en une journée.
Fin août, le 81ème se positionne dans la Somme mais doit se replier vers Abancourt. En octobre le régiment est engagé dans la bataille de Picardie. Il se dirige ensuite vers l’Yser et défend Dunkerque les 6 premiers mois de 1915.
Le 81ème participe ensuite à la 3ème bataille d’Artois jusqu’en février 1916 puis, se retire du front pour réaliser des travaux défensifs. Jusqu’en juin 1916. Il occupe ensuite les secteurs de Tracy-Le-Mont et de l’Oise jusqu’à la fin de l’année 1916.
Début 1917, le 81ème est envoyé sur les secteurs de Villers-Cotterêts et Compiègne.
En avril 1917, le régiment est réorganisé est transformé en 81ème division active.
Alphonse est cité à l’ordre du régiment le 19 juillet 1917 : « Etant chef de section, au cours d’un coup de main dans la nuit du 12 au 13 juillet 1917, s’est montré calme et énergique ne cessant d’encourager ses hommes en leur communiquant une ardente volonté de combat, sous un bombardement très violent ». Il reçoit la Croix de guerre avec une étoile bronze.
On retrouve l’évènement raconté dans le Journal de Marche : « Dans la nuit du 12 au 13 juillet, un parti allemand aborde nos lignes .../... Eventé par une patrouille de la 2ème compagnie, il est repoussé en laissant sur le terrain des grenades tachées de sang, une cisaille, une pelle-pioche, une toile de tente et une plaque de ceinturon percée d’un balle »
Les 6 derniers mois de 1917, le 81ème occupe les secteurs entre Quincy-Basse et le sud de Vauxaillon.
Un drame a eu lieu dans ce régiment, le 15 septembre 1917 : « Un homme de la 5ème Cie, BIRAC Adrien est tué …[à] Rezonville par un de ses camarades, tirant dans la nuit. Il est enterré au cimetière de la Grande-Taille. »
Le Journal de Marche du début 1918 explique peut-être les changements fréquents de régiment d’Alphonse : «Un ordre du [grand quartier général] en date du 6 janvier ordonne l’envoi dans un camp d’Instruction des classes 1899 et 1898 et plus jeunes. En conséquence environ 400 hommes et 14 officiers quitteront le régiment. La note fait prévoir la dissolution des régiments territoriaux»
Alphonse, lui, passe au 135ème le 20 janvier 1918 cantonné au Sud-Est de Lunéville. Son arrivée est mentionnée dans le JMO.
Le 10 mai, il passe au 8ème qui cantonne au Sud-Est de Beauvais.
Le 11 juin, il est affecté au 3ème qui cantonne dans le secteur de Compiègne.
Le 22 juin 1918, affecté à la 8ème compagnie du 201ème régiment d’infanterie, Alphonse est grièvement blessé pendant une bataille dans le secteur de Longpont dans l’Aisne. Grâce aux archives datées du 22 juin 1918, on connait les blessures constatées sur Alphonse, page 114 : « Grand délabrement face antérieure bras gauche. Hémorragie importante par balle. Plaie superficielle au niveau de la 8ème cote par balle. »
Evacué à l’arrière, Alphonse décède le jour même à l’ambulance N° 226 à Boursonne, au Nord-Est de Paris.
Il est inhumé dans la sépulture familiale de sa fille Marcelle (PAVAGEAU-LUCAS) à Rouans.
Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de Cheix et de Rouans.
Marcelle est adoptée par la Nation le 16 janvier 1919. Elle épouse Fernand PAVAGEAU. Elle décède en 1974 à Rouans.
Jeanne est également adoptée par la Nation le 16 janvier 1919. Elle décède en 2007 à Nantes
Jean, son frère, est décédé en bas âge en 1879.
François est mobilisé mais, d’abord réformé, il sert ensuite à l’arrière.
Alfred est mobilisé. Il est blessé en 1916. Il décède à Rouans en 1954.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
En juin 1918, l'armée américaine remporte une victoire décisive contre les Allemands dans le nord-est de la France.
2 289 tombes blanches alignées sur une pelouse impeccable. En juin 1918, au Bois Belleau, dans le nord-est de la France, Américains et Allemands s'affrontent. Une bataille sanglante remportée par les États-Unis qui a marqué un tournant dans la Première guerre mondiale.
Alors que les Allemands menacent Paris, les États-Unis remportent une bataille décisive à Bois Belleau. Leur victoire va changer le cours de la guerre. Une victoire obtenue au prix de très nombreuses pertes. Dans la seule journée du 6 juin 1918, les Marines ont perdu 1 087 hommes, tués ou blessés, de jeunes hommes qui n'avaient jamais vraiment utilisé d'équipement militaire et qui ont du faire face à un ennemi de même niveau. C'est la première fois que les Marines ont fait leurs preuves.
Tous les ans, de nombreux Marines viennent au Bois Belleau rendre hommage à ceux qui sont tombés ici.