BICHON Joseph Jean
Chauvé
1883 - 1914
65ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Joseph est né le 20 mars 1883 à Chauvé.
Il est mobilisé le 11 août 1914.
Il prend part aux combats de Maissin mais bat en retraite.
Joseph est engagé dans la Bataille de la Marne.
Blessé, il décède le 6 septembre 1914.
Il est décoré à titre posthume de la médaille militaire et de la Croix de guerre.
Jean Pierre BICHON, épouse Marie Martine LERAY, le 17 juin 1878 à Chauvé. Ils sont tous les deux cultivateurs natifs de Chauvé.
Le couple a trois enfants : Marie née en 1879, Claire née en 1880 et Joseph né en 1883. Ils sont tous les trois nés à Chauvé.
Joseph est donc le benjamin né le 20 mars 1883 à Chauvé au lieudit La Ville Hubert.
Il est, comme ses parents, cultivateur. Il a les cheveux et les yeux bruns ; il mesure 1,59 m. Il effectue son service militaire au 65e régiment d'infanterie de Nantes, à partir du 15 novembre 1904. Il en ressort avec un certificat de bonne conduite. Orphelin de père et de mère, il est mobilisé le 11 août 1914.
"En ce mois d'août 1914, le 65e est en garnison à Nantes. Ses rangs sont majoritairement composés de recrues originaires du Finistère, du Morbihan, de la Loire-Inférieure et de la Vendée. Au fil de la guerre, le régiment est maintes fois reconstitué avec des soldats venus de toute la France, mais il n'en conserve pas moins ses traditions. Durant cinquante-deux mois d'une campagne sans précédent, au cœur de combats acharnés, et malgré d'innombrables privations et souffrances, sa devise reste inébranlable : Discipline et Vaillance." Historique du 65e régiment d'infanterie - Gallica
Le 5 août, le 65e quitte Nantes dans un élan d'enthousiasme, salué par des acclamations et une pluie de fleurs. Joseph rejoint le régiment peu après. Le 65e débarque ensuite en Argonne, à Grandpré, dans la zone attribuée au 11e Corps d'Armée. Par étapes, il atteint Sedan, franchit la Meuse et pénètre en Belgique le 16 août.
Le 21 août, Joseph et son régiment prend contact avec les avant-gardes allemandes, à 20 kilomètres au nord de Bouillon. Le 22 août, le 65e est engagé dans la grande bataille menée par la 4e Armée Française. C'est lors de l'attaque des positions ennemies de Maissin que Joseph a reçu son baptême du feu. Cette journée du 22 août reste tristement gravée comme la plus sombre de toute l'histoire de l'armée française, avec la perte de 27 000 soldats en une seule journée. À cette époque, les charges à la baïonnette étaient encore monnaie courante.
Le lendemain matin, l'ordre de battre en retraite est donné. Le 25 août, le 65e retraverse la Meuse à Bazeilles et s'établit sur les hauteurs de Wadelincourt et de la Marfée. Quatre jours de combats acharnés permettent au régiment de prouver sa valeur, malgré de lourdes pertes : trois chefs de bataillon sont tués, et la plupart des capitaines sont blessés ou tués. Le 27 août, une charge à la baïonnette permet de reprendre le village de Noyers-Pont-Maugis à l'ennemi.
Les jours suivants, Joseph est engagé dans les combats de Bulson, Attigny, Pont-Faverger, Vaudemange, et Pocancy.
Dans la soirée du 5 septembre, Joseph se trouve près de Fère-Champenoise et se prépare à prendre part à la bataille décisive de la Marne.
Le 6 au matin, le 65e est engagé à Morain-le-Petit avec pour mission de tenir les débouchés Est des marais de Saint-Gond. Pendant quarante-huit heures, malgré des unités réduites à quelques hommes, le régiment résiste aux assauts répétés d'un ennemi considérablement renforcé et doté d'une artillerie puissante. Les combats de Fère-Champenoise coûtent au 65e la moitié de son effectif déjà très diminué ; le colonel est grièvement blessé, et l'encadrement des officiers se réduit à seulement deux capitaines, un lieutenant et quatre sous-lieutenants.
C'est au cours de ces violents affrontements que Joseph est blessé. Évacué vers l'ambulance 12 située à Herbisse, il succombe à ses blessures le 6 septembre 1914.
Joseph est décoré à titre posthume de la Médaille Militaire et de la Croix de guerre. Son corps est restitué à sa famille et il est inhumé à Chauvé.
Son père Jean, décède en 1907 à La Ville Hubert à Chauvé à l’âge de 51 ans.
Sa mère Marie, décède en 1934 à La Caillerie à Chauvé à l’âge de 81 ans.
Sa sœur Claire, cultivatrice, épouse Jules GAUTHIER en 1912 à Chauvé. Elle décède en 1949 à Chauvé à l'âge de 68 ans. Elle est inhumée à Chauvé.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
La Première Bataille de la Marne, qui se déroule principalement du 6 au 13 septembre 1914, représente un tournant majeur du début de la Première Guerre mondiale. Elle met fin à l'avancée rapide des Allemands sur Paris et sauve la capitale française, marquant l'échec du plan Schlieffen.
Après un mois d'août désastreux pour les Alliés, les armées allemandes, fortes de leurs victoires initiales, se rapprochent dangereusement de Paris. Le gouvernement français a même quitté la capitale pour Bordeaux. Le commandement allemand, sous l'impulsion du général von Kluck, décide de dévier sa course vers l'est pour tenter d'encercler les forces françaises en retraite, exposant ainsi son flanc à une contre-attaque.
Le 6 septembre à 9h00, Joffre lance l'ordre célèbre : « …/…Toute troupe qui ne pourra plus avancer devra coûte que coûte garder le terrain conquis et se faire tuer sur place plutôt que de reculer../…» La contre-offensive française et britannique s'engage sur un front de plus de 200 kilomètres, de Meaux à Vitry-le-François.
La bataille se décompose en plusieurs affrontements majeurs, dont la bataille de l'Ourcq, la bataille des Deux Morins, la bataille des marais de Saint-Gond (où des combats acharnés ont lieu, notamment avec des unités comme celle de Joseph), la bataille de Vitry et la bataille de Revigny. Les combats sont d'une violence inouïe, marqués par des charges à la baïonnette et d'énormes pertes des deux côtés.
Le 13 septembre, la victoire des Alliés est proclamée. La Bataille de la Marne est un succès stratégique capital :
Bien que la victoire n'entraîne pas une déroute complète de l'armée allemande qui se replie en bon ordre sur des positions plus au nord (notamment le Chemin des Dames), elle est cruciale pour le moral français et redéfinit la nature de la guerre.