RENAUD Jean Baptiste Michel
Saint-Michel-Chef-Chef
1896 - 1916
93ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Jean est né le 25 octobre 1896 à Saint-Michel-Chef-Chef.
Le 8 avril 1915, il est incorporé au 137ème régiment d’infanterie.
Son régiment quitte la Somme pour la Champagne.
Fin septembre 1915, il est dans la Marne. Le régiment subit de lourdes pertes.
En 1916, Jean est envoyé en Lorraine puis à Verdun.
Là, il change de régiment et est affecté au 93ème également positionné à Verdun.
Jean tombe malade et décède le 17 octobre 1916 à Châlons-Sur-Marne.
Une plaque mémorielle est posée sur la sépulture familiale.
Jean RENAUD natif du Clion, cordonnier, épouse en 1894 à Saint-Père-En-Retz, Anne GOUY, native de Saint-Père-En-Retz, tailleuse. Le couple a eu 2 enfants nés à Saint-Michel-Chef-Chef: Jean en 1896 et Alphonse en 1902
Jean est donc né le 25 octobre 1896 à Saint-Michel-Chef-Chef.
Au moment de la mobilisation générale, Jean est cordonnier comme son père à Saint-Michel-Chef-Chef. Il a les cheveux châtains, les yeux gris et mesure 1m69
Jean est incorporé le 8 avril 1915, à 18 ans, au 137ème régiment d’infanterie. Ce régiment est parti de Fontenay-Le-Comte le 6 août 1914 vers les Ardennes puis est envoyé sur Sedan. Comme l’ensemble des troupes françaises, le régiment bat en retraite à partir du 22 août 1914. Il participe à la première bataille de la Marne qui stoppe l’avancée ennemie.
Mais au soir du 8 septembre, les pertes de ce régiment sont qualifiées « d’effrayantes » : 21 morts, 378 blessés et 158 disparus.
Fin septembre, le 137ème est envoyé dans la Somme dans la région d’Albert et combat au village de la Boisselle. À partir de cette période, le front va se stabiliser durablement et transformer radicalement la physionomie des combats. Elle devient une guerre de position et d’usure. Le visage et le caractère emblématiques de la Première Guerre mondiale sur le front de l’Ouest apparaissent à travers la « guerre des tranchées »
C’est ici que Jean rejoint le 137ème alors qu’il n’a que 18 ans.
Le régiment quitte la Somme en août 1915 pour la Champagne.
Fin septembre il est dans la Marne et participe aux combats sur Tahure. Cette opération qui dure du 25 septembre au 9 octobre est un échec qui a couté aux Français 140 000 morts ou blessés. Le 137ème perd quant à lui 1200 hommes soit plus du tiers de ses effectifs.
Après sa réorganisation dans la région de Châlons-sur-Marne, le régiment reprend ses positions sur Tahure – la Savate, où il passe son deuxième hiver de guerre 1915 - 1916. Toute cette période sera entrecoupée d’escarmouches, d’attaques et de coups de main plus ou moins intenses.
Le 137ème va passer tout l’hiver 1914-1915 dans les conditions terribles des tranchées devant la ferme de Toutvent, au Nord d’Albert.
Début 1916, la bataille la plus emblématique et la plus célèbre de la Première Guerre mondiale : Verdun.
Le 21 février 1916, l’armée allemande déclenche son attaque sur le secteur. L’objectif est de « saigner à blanc l’Armée française, tant physiquement que moralement avant d’en venir définitivement à bout ».
Le 30 mars 1916, Jean passe au 93ème également engagé dans les combats de Verdun.
Cette place forte ceinturée de quarante fortifications, organisées suivant les plans du général Séré de Rivière, constitue le verrou ouvrant la route et les portes de Paris.
Jean participe donc aux combats du ravin des Dames, du boyau de Nan, du ravin des Vignes, du bois de Chena et Watronville.
On ignore quand Jean est tombé malade, mais il décède de maladie le 17 octobre 1916 à Châlons-Sur-Marne à l’hôpital N° 1. Cet établissement est un hôpital complémentaire installé dans les locaux de l'Ecole des Arts et Métiers.
Un plaque mémorielle rappelle le souvenir de Jean dans le cimetière de Saint-Michel-Chef-Chef.
Son frère Alphonse épouse Thérèse GENETAY. Ils ont un enfant. Alphonse décède en 1948 à Saint Brévin à l’âge de 46 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
L'antichambre de la Victoire (24 octobre 1916)
Pour un soldat présent à cet endroit précis en octobre 1916, l'ambiance n'est plus celle de la défaite. Il participe à la première grande contre-offensive française qui va libérer le Fort de Douaumont.
Le Jour J : 24 octobre 1916. Le «Ravin des Dames» est l'un des axes de passage obligés pour les troupes françaises (notamment celles de la division Guyot de Salins et du RICM) qui doivent monter à l'assaut du Fort de Douaumont.
Le Brouillard providentiel. Au matin du 24 octobre, un brouillard épais et froid recouvre tout le champ de bataille, y compris le ravin. C'est une bénédiction pour le soldat : cela lui permet de se placer sur sa ligne de départ sans être vu par les mitrailleuses allemandes.
Le «Trommelfeuer» inversé. Depuis des jours, l'artillerie française (avec ses nouveaux canons géants de 400mm) a écrasé les positions allemandes. Le soldat qui avance dans le ravin voit pour la première fois les tranchées ennemies bouleversées et l'adversaire sonné.
La Traversée du Ravin. Ce ravin, situé entre le froid de Thiaumont et le fort de Douaumont, était une zone mortelle («Ravin de la Mort») les mois précédents. Ce jour-là, la progression est fulgurante. À 11h40, l'assaut est lancé. Les troupes franchissent le Ravin des Dames et le Ravin de la Couleuvre presque d'un seul élan, «nettoyant» les abris allemands qui s'y trouvent encore. Pour le soldat, c'est une course dans la boue (le terrain est «lunaire» et glissant), mais avec le sentiment unique de la victoire qui se dessine : le Fort de Douaumont sera repris avant le soir.