Cette biographie a pour essentielles sources : « Partis pour la Patrie », les Archives Départementales de Loire-Atlantique et le site chtimiste.com
SORIN Eugène Etienne
Arthon
1888 - 1916
77ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Eugène est né le 20 décembre 1888 à Arthon.
Il est nommé caporal en 1910.
Il se marie en en 1913 et a une fille.
Il est mobilisé le 19 septembre 1914 au 77ème régiment d’infanterie.
Eugène combat dans les Flandres jusqu’en mars 1915.
En 1916 il est à Verdun puis en Champagne.
Il est nommé sergent . Il est tué à l’ennemi le 8 octobre 1916.
Il est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Paul SORIN, le père d’Eugène, s’est marié une première fois en 1873 avec Angélique GUÉRIN qui décède en 1884. On ne leur connaît pas de descendance.
Paul se remarie avec Marie THOMAS, cultivatrice en 1887 à Arthon.
Ils ont 4 enfants : Eugène et Marcelle, des jumeaux né en 1888 à Arthon. Georges est né en 1891 au Bois-De-Céné ; Il se fera souvent appelé Paul. Adam est né en 1894 également au Bois-De-Céné.
Paul, le papa chef d’équipe, habite avec la maman, Marie THOMAS à La Poitevinière à Arthon.
Eugène commence son service militaire le 8 octobre 1909 au 77ème régiment d’infanterie.
Il est nommé caporal le 25 septembre 1910, reçoit son certificat de bonne conduite. Il est renvoyé à la vie civile le 24 septembre 1911.
Eugène, employé des chemins de fer de l’Etat à Chatou, épouse le 20 janvier 1913 à 9h du matin à Arthon, Célestine THOMAS, cultivatrice native de Bourgneuf.
Le même jour, dans la même mairie à 9h15, la sœur jumelle d’Eugène, Marcelle, qui est cultivatrice, épouse Auguste MARTIN cultivateur lui aussi.
Les archives de l’état civil nous apprennent qu’Eugène et Célestine sont cousins germains. En effet, Marie THOMAS née le 21 mars 1858 à Arthon, la mère d’Eugène est la sœur de François THOMAS né le 5 janvier 1855, le père de Célestine. Ils ont donc des grands-parents communs : Jean-Baptiste THOMAS natif de Saint-Hilaire-De-Chaléons et Marie SARAZIN native du Clion. Ils se sont mariés en 1852 à Arthon
Célestine et Eugène ont une fille, Madeleine Célestine Louise SORIN qui est née le 4 mai 1914 à Paimboeuf.
Quatre mois après la naissance de sa fille, Eugène est mobilisé le 19 septembre 1914 au 77ème.
Il participe donc à repousser les allemands après la victoire de la Marne et se retrouve dans les Flandres jusqu’en mars 1915 puis en Artois et dans le secteur d’Arras jusqu’à la fin de 1915.
D’avril à mai 1916, le 77ème est à la bataille de Verdun et en Champagne de mai à septembre.
Le 21 septembre 1916, le 77ème est envoyé par train à Grandvilliers dans l’Oise et le 4 octobre, il embarque pour la Somme « …pour se rapprocher de la ligne de feu… »
Cette photographie du 77ème a été prise dans une tranchée du secteur d'Arras en 1915. Les soldats attendent 10 minutes avant de monter à l'assaut.
Source : Journal l'Illustration1
J.M.O. du 77ème, le jour du décès d’Eugène.
Affecté à la 2ème compagnie du 77ème, Eugène, qui a été nommé au grade de sergent, décède le 8 octobre 1916. On peut lire dans la transcription de son acte de décès qu’il est mort à « environ 300 mètres au Nord de Combles (Somme) où il a été tué à l’ennemi sur le champ de bataille …/…Il ne nous a pas été possible, conformément à l’article 77 du Code Civil de nous transporter auprès de la personne décédée et de nous assurer de la réalité du décès. ». Son acte de décès est transcrit à Paimboeuf le 28 décembre 1917, soit plus de 14 mois après la mort d’Eugène.
La mort d’Eugène est évoquée dans l’Echo de Paimboeuf du 17 janvier 1917. Cet article nous apprend aussi le destin des 2 frères d’Eugène.
« Notre compatriote, Adam Sorin, de la Poitevinière, a reçu la Médaille Militaire avec la citation suivante : « La Médaille Militaire a été conférée au militaire dont le nom suit : Sorin Adam, soldat de 1ère classe au 110ème régiment d'infanterie, très bon soldat qui a été blessé grièvement le 13 septembre 1916, en faisant vaillamment son devoir. La présente nomination comporte l'attribution de la Croix de guerre avec palme. Signé: J. Joffre ».
La famille Sorin est une famille de braves, un autre de ses fils, Paul [Georges. NDLR], vient lui aussi de recevoir la Croix de guerre. L'aîné, Eugène, est tombé, hélas! au champ d'honneur, laissant une jeune femme et une petite fille. Nous offrons à sa famille nos bien chrétiennes condoléances, et nous disons à ses parents : courage, vous avez le droit d'être fiers de vos fils, et au milieu de votre douleur, votre consolation sera de vous dire que si la Patrie a récompensé ceux qui vous restent, le bon Dieu saura donner la plus belle des récompenses à celui qui est parti. »
Le 10 octobre 1920, Eugène est décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile de bronze et la citation suivante : « Sous-officier courageux. Tué à son poste de combat, le 3 octobre 1916, à Combles. ». Son nom est inscrit sur les monuments aux Morts de Paimboeuf et d’Arthon.
Le papa d’Eugène décède en 1921 à Arthon à l'âge de 82 ans. La maman, Marie THOMAS décède en 1930 à l’âge de 72 ans.
La fille d’Eugène et Célestine, Madeleine, est adoptée par la Nation le 8 août 1918. Elle décède à Angers en 1987 à l'âge de 73 ans.
La sœur jumelle d’Eugène, Marcelle qui a épousé Auguste MARTIN, décède en 1939. Ils ont ensemble une fille, Yvonne. Elle décède en 1939 à l'âge de 50 ans.
Adam, grand mutilé de la guerre, ouvrier boulanger à Arthon, décède en 1968 à l’âge de 74 ans.
Georges dit Paul, reste militaire jusqu’en 1931. Après un engagement comme 1er adjoint à la Mairie d’Arthon, il décède en 1979 à l’âge de 88 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Armand NERRIERE, du 65ème, rejoint le front de la Somme à quelques kilomètres d'Amiens. Le secteur est très agité par les tirs d'artillerie car les troupes françaises se préparent à une offensive : "pour charger, j'ai mon fusil mitrailleur et au lieu de la baïonnette, j'aurai le revolver mais on ne l'a pas encore touché " . Il participe au combat de Combles et raconte, quelques jours plus tard, la violence de l'attaque. Sa dernière lettre, en date du 1er octobre 1916, montre toute l'horreur du champ de bataille "ça sent très mauvais car c'est plein de cadavres d'hommes et de chevaux [...] On se fait un petit trou le plus vite que l'on peut et là on reste la journée sans pouvoir bouger ". Armand écrit ses derniers mots " à la grâce de Dieu, je pense en sortir vivant, ce n'est plus une guerre, ça pourrait s'appeler boucherie ". Le 6 octobre, il part livrer son dernier combat à Sailly-Saillisel, trouvant la mort au Bois de Saint-Pierre Vaast.
Source Archives Départementales de Vendée cote 1Num1/268/11.