FRANCHETEAU Edouard Pierre
Pornic
1882 - 1915
Soldat au 65ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Edouard est né le 26 juin 1882.
Il exerce le métier de plâtrier.
Il se marie en 1905 au Clion-sur-Mer.
Il est mobilisé le 3 août 1914 au 65ème régiment d’infanterie.
Edouard participe aux batailles des Ardennes, à Maissin, suivies de la bataille des Frontières à Sedan et Bouillon (Belgique).
Edouard meurt de maladie 4 janvier 1915.
Il est inhumé à Pornic .
Photographie fournie par la petite-fille d'Edouard, colorisée IA par JV
Edouard est né le 26 juin 1882 à Sainte-Pazanne. Son père est domestique et sa mère ménagère.
Il a déjà une grande sœur, Lucie, née en 1880. Un petit frère, Jules, vient rejoindre la famille en 1885.
Edouard exerce le métier de plâtrier en 1902 peut-être à Vihiers dans le Maine-Et-Loire.
Il a les cheveux blonds et les yeux bleus.
Il est dispensé du service militaire car il est l’aîné d’une veuve. (son père est mort en 1894) mais il est quand même affecté au 1er bataillon de chasseurs à pied le 14 novembre 1903.
Edouard s’est marié le 17 juin 1905 au Clion avec Marie Félicité LONGÉPÉE. Ils ont trois enfants.
Sa petite-fille nous a confié ses souvenirs : "Le couple habitait à Pornic. Mon grand-père a dû avoir un chantier à La Bernerie-En-Retz. Le couple, avec Gabriel comme enfant, est parti habiter à La Bernerie et ma mère, Jeanne, est née dans cette ville en 1909. Ils étaient de retour à Pornic en 1912 car, le 27 février, Maurice , le 3ème enfant y est né.
Il avait 2 ans et demi au départ de son père à la Guerre en août 1914. .../... Le grand-père fumait beaucoup, disait ma grand-mère. Il roulait sa cigarette le temps que le plâtre se durcisse"
Il effectue une période d’exercice au 65ème régiment d’infanterie du 27 août au 27 septembre 1908 à Nantes et il obtient son certificat de bonne conduite.
Edouard est mobilisé le 3 août 1914 et affecté au 65ème régiment d’infanterie en garnison à Nantes.
Il part de Nantes le 5 août 1914 « au milieu des acclamations, sous les fleurs qu’on jette de toutes parts ». On sait aujourd'hui que la réalité est bien différente car la stupeur et le chagrin de voir partir les hommes dominent.
A partir du 22 août 1914, Edouard combat aux batailles des Ardennes, à Maissin, suivies de la bataille des Frontières à Sedan et Bouillon (Belgique)
Du 6 au 13 septembre 1914, le 65ème prend part à la première bataille de la Marne près de Fère-Champenoise.
La guerre de tranchées commence pendant l'hiver 1914-1915.
Edouard meurt de maladie (fièvre typhoïde, broncho-pneumonie) le 4 janvier 1915 à l’hôpital temporaire N° 9 d’Amiens (Somme) à l’âge de 32 ans. Sa veuve et ses enfants obtiendront une pension de l’Etat.
Il est inhumé à Pornic.
La tombe familiale a été rénovée en 2024 par la famille.
Le petit frère d’Edouard, Jules, est également mobilisé. Il est blessé par balle aux reins et à la tête le 15 février 1915. Il est cité à l’ordre du régiment le 26 août 1916 et reçoit la Croix de guerre. Il est également cité à l’ordre de la division le 18 mars 1917. A cette occasion, Jules est décoré de la Médaille de bravoure en or (Décoration Serbe). Il est nommé sergent en septembre 1918. Il décède en 1939.
Marie Félicité, son épouse qui était la cousine germaine d'Edouard (ce qui n'était pas du tout apprécié par la mère de Marie), a élevé seule ses trois enfants. Sa petite fille, Denise, se souvient qu'en septembre 1943, sa grand-mère était à l'hôtel Dieu de Nantes pendant le bombardement du 23 septembre (Voir la biographie de Valentine CHAMEL) Elle s'en était allée à Nantes pour se faire soigner de "l'urticaire de la gale du pin" (l'urticaire de la gale du pin fait référence à la réaction cutanée provoquée par les poils urticants de la chenille processionnaire du pin.) Ayant vécu ce bombardement, traumatisée, elle est rentrée le jour même à pied, de Nantes à Pornic (50 kilomètres)... et n'a plus jamais eu d'urticaire... Elle est décédée en novembre 1967.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
L'Ennemi Invisible de l'Hiver 1914-1915
Si les combats de l'Artois et de la Somme ont fauché des milliers d'hommes par le feu, l'hiver 1914-1915 a vu l'armée française affronter un péril tout aussi redoutable : la crise sanitaire. En ce mois de janvier 1915, les soldats ne luttaient pas seulement contre l'armée allemande, mais contre la boue, le froid et la promiscuité des tranchées naissantes.
Le contexte de la contamination Après la "Course à la mer", le front s'est figé dans la terre humide. Les conditions d'hygiène se sont effondrées : l'eau potable manquait, le ravitaillement était difficile et les hommes vivaient au contact direct d'un sol souillé. C’est le terrain idéal pour le bacille d’Eberth, responsable de la fièvre typhoïde. Contractée en buvant de l'eau contaminée ou par manque d'hygiène alimentaire, cette maladie foudroyante provoquait de très fortes fièvres, une prostration intense et des troubles digestifs sévères, souvent fatals en l'absence d'antibiotiques (qui n'existaient pas encore).
Le décès d'Edouard, en janvier 1915 survient au pic dramatique de l'épidémie. C'est une période charnière et cruelle : la vaccination (le vaccin TAB) était connue, mais pas encore systématique ni organisée massivement dans le chaos du début de guerre. Des milliers de soldats sont ainsi tombés malades au front avant d'être évacués vers des hôpitaux de l'arrière (les "Hôpitaux Temporaires" ou "Ambulances") où ils succombaient souvent après une longue agonie, loin de leurs camarades mais épuisés par le service commandé.
Entre octobre 1914 et mars 1915, l'armée française a connu une épidémie majeure de typhoïde (plus de 12 000 décès recensés avant la généralisation stricte du vaccin).
Edouard est "Mort pour la France" au même titre que ses camarades tombés au champ d'honneur, victime du devoir dans les conditions extrêmes de la vie en campagne.
Musée du Service de Santé des Armées (Val-de-Grâce) ; Vincent et Muratet (1917) : « La typhoïde et les fièvres paratyphoïdes ».