MORANTIN Michel Marie
Chauvé
1884 - 1914
265ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Michel est né le 8 octobre 1884 à Frossay.
Ses parents était cultivateurs
Il se marie en 1913 et a une fille.
Louis est mobilisé début août 1914.
D’abord affecté à la défense de Paris, il est ensuite envoyé dans la Somme
Il est tué dans un bombardement le 28 août 1918 à Ginchy - Guillemont.
MORANTIN Michel - Photographie colorisée par l'IA - JV
Louis MORANTIN se marie une première fois en 1872 à Frossay avec Jeannine COLIN. Mais son épouse décède prématurément en 1874 à l’âge 31 ans.
Louis, veuf, cultivateur natif de Frossay, épouse en secondes noces en 1883 à Chauvé, Anne POUVREAU, cultivatrice native de Saint Viaud.
Le couple a 5 enfants : Louis né en 1880, Michel né en 1884, Jean né en 1886. Tous les trois sont nés à Frossay. Puis à Chauvé, Marie née en 1888 et Joséphine née en 1892.
Michel est donc né le 8 octobre 1884 à Frossay.
Il commence son service militaire le 9 octobre 1905 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes. Il le termine le 28 septembre 1907 en ayant reçu son certificat de bonne conduite.
Il est blond aux yeux bleus et mesure 1m71.
Michel épouse le 23 septembre 1913, à Chauvé, Philomène CHEREAU, cultivatrice native de Chauvé.
Le couple a une fille ,née le 1er juillet 1914 à Chauvé.
Louis est mobilisé début août 1914 et le 5 août, le 265ème quitte Nantes : "Toute la population fait escorte au beau régiment qui défile, en bon ordre et bien au pas. Partout les acclamations retentissent, les mains se tendent, les souhaits de victoire et de prompt retour vont chercher dans les rangs le mari, le père, le parent ou l'ami qui passe. De tous les cœurs débordent l'enthousiasme, la foi dans l'avenir. »
Le 265ème est d’abord affecté à la défense de Paris. C’est l’occasion aussi d’entraîner les territoriaux. Le 25 août, c’est le grand départ en train. Les hommes ne savent pas où ils vont. Ils passent à Amiens puis arrivent à Arras où ils débarquent. Commence alors la marche vers Lens le 26 août. « On marche sans savoir où l'on va ni même où le pied se pose, trébuchant sur la grande route défoncée, vers un but qui toujours s'éloigne »
Michel arrive à Ginchy le 27 et à Guillemont le 28 août.
« A courte portée, les mitrailleuses se démasquent. Elles fauchent, elles vont chercher les assaillants sur le sol où ils s'aplatissent. Elles fouillent tous les sillons. C'est une vraie nappe de balles qui s'étend au-dessus de nous et ne cesse pas de siffler sur tous les points où se discerne la tache rouge et bleu foncé de nos trop voyants uniformes. »
Puis plus loin, l’auteur écrit : « En même temps, sur la foi d'un renseignement, mal transmis, notre artillerie ouvre un feu rapide sur les lisières de Ginchy qu'une partie du 6ème bataillon occupe encore. »
C’est cette confusion la plus totale qui rassemble sur un petit territoire des forces armées considérables : les Français, les Britanniques et l’ennemi.
C’est là que Michel est « tué à l’ennemi » le 28 août 1914 à Guillemont-Ginchy dans la Somme.
Il est décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec 1 étoile bronze et la citation suivante :
« Bon soldat Mort pour la France, le 28 août 1914, en accomplissant bravement son devoir.»
Michel n'a donc pas de sépulture dans le cimetière de Chauvé. Son corps se trouve sous le monument des Nantais à Guillemont , lieu qui n'est toujours pas reconnu officiellement comme sépulture de guerre.
Sa photographie est issue du médaillon qui se trouve dans le Tableau d’Honneur placé au pied du monument aux morts de Chauvé.
Cinq autres soldats de notre agglomération sont aussi morts ce jour-là à Ginvy :
HERY Louis d’Arthon
LANDREAU François Joseph d’Arthon.
MARCHAIS Gustave Henri Marie de Port Saint-Père.
MARGANTIN Adolphe Francis Marie de La Plaine et St Michel.
PAVY Clair Charles Marie de Sainte-Pazanne
Un monument a été édifié à Guillemont sur les corps des soldats. 100 noms de soldats y sont inscrits. Mais ils sont sans doute davantage à être sous ce « monument - cimetière »
Son père, décède en 1909 à Chauvé à l'âge de 65 ans.
Sa fille Solange n’avait pas 2 mois quand son père est mort. Elle est adoptée par la Nation en vertu d’un Jugement du Tribunal de Paimboeuf en date du 29 décembre 1919. Elle épouse Emmanuel LATARD en 1975 à Nantes. Elle décède en 2005 à Rezé à l’âge de 90 ans.
Son frère Louis a été mobilisé le 1er août 1914 dans le 3ème régiment d’artillerie coloniale. Il change régulièrement de régiment mais toujours comme artilleur. Il est démobilisé le 24 février 1919. Il décède en 1923 à Sainte-Marie à l’âge de 42 ans.
Son frère Jean décède en 1908 à Chauvé à l’âge de 22 ans.
Marie épouse Etienne DANAIS en 1913 à Chauvé. Elle décède en 1960 au Clion.
Joséphine épouse François CHEREAU à Chauvé en 1913. Elle décède en 1954 au Clion à l’âge de 61 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le monument aux morts de Guillemont, dans la Somme est dédié aux soldats du 265ème régiment d’infanterie, principalement originaires de Nantes, tués lors d’une erreur de tir le 28 août 1914.
Ce jour-là, plus de 100 soldats du 265ème régiment d’infanterie, basé à Nantes, périssent sous les tirs de l’artillerie française. Leurs corps sont inhumés dans une fosse à pulpe de betteraves, à la demande des autorités allemandes.
Dans les années 1920, le père d’un des soldats tués souhaite récupérer le corps de son fils, mais l’État refuse. Il achète alors le terrain où les soldats sont enterrés et y fait construire un monument à leur mémoire. Après son décès dans les années 1930, le site tombe dans l’oubli.
En 2008, un passionné d’histoire découvre le monument abandonné et apprend que la mairie envisage de le détruire pour y aménager un parking. Avec l’aide du Groupe de Recherche Mémoire (GRM) et du Souvenir Français de Loire-Atlantique, une campagne de sauvegarde et de réhabilitation est menée. Des financements sont obtenus de la mairie de Nantes et des conseils départementaux de la Somme et de Vendée.
Les travaux de restauration sont achevés en 2010. Une cérémonie mémorielle a lieu chaque année le 28 août. Lors d’un aménagement ultérieur, des ossements sont retrouvés, confirmant le caractère sacré du site. Malgré tout, il n’est pas officiellement reconnu comme sépulture de guerre.
Le monument, bien que sous la responsabilité du Souvenir Français de la Somme, est principalement entretenu par des bénévoles de la commune. Un jeune garçon, Léo, poursuit aujourd’hui l’engagement de sa famille pour préserver ce lieu de mémoire.
Par ces actions, nous mettons en lumière un pan méconnu de l’histoire de la Première Guerre mondiale et nous soulignons l’importance de la préservation du patrimoine mémoriel.