Biographie rédigée par l’association « Vue sur le Marais » Elle a été complétée et adaptée pour ce support. Remerciements à toute l’équipe.
BICHON Julien Pierre Marie
Vue
1888 - 1914
77ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
En bref
Julien est né le décembre 1888 à Vue.
Il est le deuxième enfant d’une fratrie de sept.
Il se marie et a 2 enfants.
Julien est mobilisé dès le 3 août 1914 au 77ᵉ regiment d'infanterie.
Julien est blessé dès les premiers combats. Il meurt de ses blessures le 24 août 1914 à Glaide en Belgique.
Pour aller plus loin
Julien BICHON naît le 5 décembre 1888 au village de l’Oisillière, à Vue, de l’union de Julien BICHON et de Marie HERVÉ. Il est le deuxième enfant d’une fratrie de sept. Il a quatre sœurs : Marie-Jeanne (née en 1885), Françoise (1890), Alphonsine (1894) et Eugénie (1900), ainsi que deux frères : Alfred (1892) et René (1904).
Appartenant à la classe 1908, Julien est incorporé au 77ᵉ régiment d’infanterie le 6 décembre 1909. À l’issue de son service militaire, en septembre 1911, il est promu soldat de première classe.
De retour à Vue, il épouse le 13 octobre 1913 Marie Augustine LEPRINCE, née en 1890 à Saint-Viaud. Le couple s’installe au village de la Claverie, à Vue. Deux enfants naissent de cette union : Marie-Léna (1913) et Julien (1914).
Julien est mobilisé dès le 3 août 1914 au 77ᵉ régiment d'infanterie.
D’après le journal de marches et opérations du régiment, (l’original du document a été perdu), nous avons donc utilisé les différents historiques existants de ce régiment.
Dans le courant de juillet 1914, le régiment est au camp du Ruchard dans le secteur de Villaines-les-Rochers en Indre-et-Loire, lorsque soudain la situation diplomatique devient menaçante.
Le 77ᵉ regagne aussitôt sa garnison, et quelques jours plus tard on apprend que l'Allemagne est soutenue par la Russie et l'Autriche. Le 1er août, le Kaiser déclare la guerre à la Russie et le 3, à la France.
Le sort en est jeté, la lutte qui doit mettre toute l'Europe en feu va commencer.
"Le 4 août, au matin, on affiche dans toutes les communes l'ordre de mobilisation. Le soir de ce jour, une retraite militaire parcourt les rues de Cholet et s'arrête devant la sous-préfecture.
La foule et la troupe chantent la Marseillaise.
Le lendemain, les trois bataillons s'embarquent, le second emmenant vers des destinées glorieuses notre drapeau qui verra dans la suite quatre palmes et deux étoiles ornées successivement de la croix de guerre attachée à sa hampe, témoignage de l'héroïsme de ses sublimes défenseurs. " Historique du 77ᵉRI
Le 77ᵉ quitte Cholet le 5 août avec 3 363 hommes, tous grades confondus. Julien atteint Nancy après deux jours de voyage ferroviaire. Du 12 au 18 août, les troupes prennent position à Landremont (Meurthe-et-Moselle) où elles commencent à creuser des tranchées.
Dans la nuit du 20 au 21 août, le régiment embarque en train vers Sedan et passe la frontière belge. Julien est blessé dès les premiers combats et évacué à Graide, en Belgique.
Il meurt de ses blessures le 24 août 1914, à l’ambulance 3.V.III A.R. installée à Graide. Il n’avait que 25 ans.
Le 77e va battre en retraite jusqu’au Marais de Saint-Gond où il participe à la première bataille de la Marne qui repousse l’avancée ennemie. La prise du château de Mondement en septembre 1914 par le 77è régiment d'infanterie est illustrée ici. On peut remarquer sur les images que la charge se fait au clairon, sabre au clair pour les officiers et baïonnette au canon pour les hommes de troupe.
Au premier plan, au sol, un zouave, probablement appartenant au 3è régiment de zouaves qui a subit de lourdes pertes lors de cette bataille.
L'Echo de Paimboeuf nous apprend que Julien a été blessé dès le 21 août en arrivant en Belgique. Il décède de ses blessures, le 24 août 1914 à l’ambulance 3 VII AR à Graide. C'est en tous cas, la version officielle.
En effet, comme le confirme le Jugement déclaratif de décès du 4 octobre 1917, le corps de Julien a disparu.
"A la suite du combat de Bièvre (Belgique) le 23 août 1914, l’autorité militaire a constaté la disparition de Bichon Julien …/… Il résulte d’une liste de militaires français décédés établie par les autorités allemandes et transmise par le ministre des affaires étrangères que ledit Bichon est mort le 24 août 1914 à l’ambulance de Graide …/…"
Ce sont donc les autorités allemandes qui ont informé du décès de Julien survenu probablement dans l'une de leurs ambulances (3 VII AR n'est pas une référence française.)
Julien est le premier mort de la guerre 1914-1918 originaire de Vue.
Il n’a pas la joie de connaitre son fils Julien qui naît deux mois et demi après son décès.
L’association « Vue sur le Marais » a fait la connaissance de la petite-fille de Julien lors de leur exposition sur le soldat Auguste LECHAT à la Nouvelle Maison de l'Histoire à La Bernerie-en-Retz.
Marie Gabrielle JORGENSEN, née Bichon est la fille de Julien BICHON, fils du soldat, qui devient orphelin avant sa naissance. Son père a donné très peu de souvenirs à ses descendants, seulement de rares photographies.
Cette famille du côté paternel a beaucoup manqué à Madame JORGENSEN, c'est pourquoi, elle a entamé avec son mari quelques recherches généalogiques. Certains membres de l'association les ont rencontrés en avril pour échanger et croiser des informations au sujet de son aïeul.
Son épouse, Marie LEPRINCE, décède à Vue le 12 juin 1918 de la grippe espagnole à l’âge de 23 ans.
Sa fille, Marie-Lena, décède à Vue, 12 jours avant sa mère, le 31 mai 1918, également de la grippe espagnole à l’âge de 4 ans.
Alfred, son frère, décède en bas-âge à l’âge de 17 jours.
Julien Joseph Marie, son fils, est adopté par la Nation le 13 janvier 1920. Il se marie en 1948 à Paulx avec Gabrielle GUITTENY. Il décède en 2008 à Machecoul à l’âge de 93 ans.
Nous recherchons toujours le lieu d'inhumation de Julien.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Pendant la Première Guerre mondiale, les JMO sont les Journaux de Marches et Opérations.
Il s'agit de carnets officiels tenus par les unités militaires françaises, dans lesquels sont consignés quotidiennement :
les déplacements (marches, embarquements, bivouacs, etc.) ;
les actions de combat (attaques, retraites, bombardements...) ;
les événements marquants (blessures, morts, promotions, décorations...) ;
les conditions de vie (logistique, météo, moral des troupes...) ;
parfois même des croquis, cartes ou ordres reçus.
Il servent à assurer un suivi précis des opérations militaires , à rapporter l’histoire du régiment au commandement, informer l’état-major sur la situation des unités.
Aujourd’hui, ils servent aux historiens, généalogistes et familles pour retracer le parcours des soldats.
Où les trouver ?
Beaucoup de JMO ont été numérisés par les Archives du ministère des Armées (site Mémoire des Hommes : https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr). On peut y consulter gratuitement les carnets de très nombreuses unités.