LEHOURS François Alexandre Eugène
Vue
1894 - 1915
26ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
François est né en 1894 à Vue.
Il est mobilisé le 8 septembre 1914.
Il participe aux combats en Moselle, dans la Somme et la Meuse.
En mai 1915, il est engagé dans les combats de Neuville Saint-Vaast dans le Pas-De-Calais.
Il est tué à l'ennemi le 9 mai 1915.
Il est inhumé à Vue.
François LEHOURS, cultivateur, épouse Anne LEHOURS, également cultivatrice en 1890 à Vue. Ils sont cousins germains, leurs pères étant frères.
Le couple a deux enfants : Emile né en 1891 et François né en 1894.
François Alexandre Eugène est donc né le 10 juin 1894 à Vue.
Il est cultivateur chez ses parents quand il est mobilisé à tout juste 20 ans, le 8 septembre 1914 au 26ème régiment d’infanterie en garnison à Nancy et Toul.
Son dépôt se trouve à Nancy et Toul puis déplacé à Macon (Saône-et-Loire)
François à les cheveux châtains, les yeux gris et mesure 1m69.
Son régiment fait partie de la 21ème brigade d'infanterie, 11ème division d'infanterie, 20ème corps d'armée.
En 1914, le 26ème est constitué de 3 bataillons.
François commence les combats en Moselle et dans la Meuse, en forêt de Bride et participe aux batailles de Morhange, Saint-Nicolas-de-Port, Rosières-Aux-Salines et Anthelupt.
Puis, début septembre 1914, il est dirigé en Lorraine vers Vitrimont, Grand-Léomont, Drouville.
Fin septembre, il est dans la Somme à Dompierre, Cappy, au Bois d’Olimpe, Fricourt et début octobre au château de Bécourt.
Le 26ème est envoyé en Artois puis, en novembre, il est engagé dans la bataille des Flandres à Boesinghe, au bois Triangulaire.
En 1915, François est à l’offensive d'Artois à Neuville-Saint-Vaast.
Le 9 mai, la 10ème armée composée d’environ 40.000 soldats, reçoit l’ordre d’attaquer à 10h00. Mais, dès 6h00, l’artillerie ennemie la bombarde.
On peut lire dans le JMO que « Tous les officiers et hommes du [26ème] régiment attendent avec impatience l’heure de se porter en avant. Tous le monde est rempli d’enthousiasme et certain du succès. Chacun consulte sa montre pour ne pas être en retard et partir à l’heure »
Le 26ème est encadré par le 11ème et le 79ème. François est tué à l’ennemi ce 9 mai 1915 à Neuville-Saint-Vaast. Le même jour, le 26ème perd 14 officiers qui sont tués et 4 autres qui sont blessés.
736 sous-officiers, caporaux et soldats sont tués ou blessés.
François est inhumé à Vue aux côtés de ses parents.
Sa mère Anne décède le 12 février 1940 à l’âge de 77 ans. Elle est inhumée à Vue aux côtés de son époux et de son fils François.
Son frère Emile est également mobilisé. Il est blessé 2 fois en 1915 et 1916. Il est cité et est décoré de la Croix de guerre avec une étoile de bronze. Il épouse Clémence LERAY en 1921 à Frossay. Ils ont un fils.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Pour les soldats de 1915, Neuville-Saint-Vaast n'était plus un village du Pas-de-Calais. C'était un verrou, un obstacle monumental sur la route de la crête de Vimy, transformé par l'armée allemande en une redoutable forteresse.
Une fortification invisible
Contrairement aux forts traditionnels, les défenses de Neuville ne se voyaient pas de loin. Les Allemands, qui occupaient les lieux depuis l'automne 1914, avaient utilisé chaque maison pour tuer.
Les caves reliées : Ils avaient percé les murs des caves pour créer un immense réseau souterrain. Un soldat allemand pouvait tirer d'une fenêtre, descendre, courir sous terre et ressortir trois maisons plus loin pour tirer à nouveau.
Le béton armé : Derrière les façades de briques anodines ou en ruines, des blocs de béton abritaient des mitrailleuses, prenant les rues en enfilade.
La "Guerre des Caves"
La prise de Neuville Saint-Vaast (principalement entre mai et juin 1915) ne s'est pas faite par de grandes charges héroïques, mais par un grignotage lent et terrifiant. C'est ce qu'on a appelé la "guerre des caves". Une fois entrés dans le village, les soldats français devaient conquérir chaque pâté de maisons. Il fallait lancer des grenades dans les soupiraux, enfoncer les portes à la hache et se battre au corps-à-corps, dans l'obscurité des sous-sols, au couteau et à la baïonnette.
Le Labyrinthe
Au sud du village se trouvait une zone encore plus sinistre : "Le Labyrinthe". C'était un enchevêtrement de tranchées, de boyaux et de sapes (tunnels) si complexe qu'on s'y perdait. On s'y battait parfois à quelques mètres de distance, séparés par des barricades de sacs de terre. C'est là que le moral de nombreuses unités s'est brisé, face à un ennemi invisible et à l'omniprésence des mines souterraines qui explosaient sous les pieds des assaillants.
Une terre de cimetières
La violence des combats fut telle que Neuville-Saint-Vaast est aujourd'hui le lieu de repos de dizaines de milliers d'hommes. La commune abrite :
La Nécropole nationale de la Targette : Plus de 12 000 soldats français.
Le cimetière militaire allemand de la Maison Blanche : Le plus grand de France, avec près de 45 000 tombes, témoignant de l'âpreté de la défense.