BERTHOMÉ Joseph Marie Julien
Port-Saint-Père
1895 - 1918
418ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Joseph est né le 30 juin 1895 à Port-Saint-Père.
Il est mobilisé le 16 décembre 1914 et affecté au 64ème régiment d’infanterie d’Ancenis.
Il participe aux batailles de Champagne de 1915.
Il est nommé caporal le 1er septembre 1915.
En juin 1916, il passe au 418ème qui combat dans la Somme.
En 1917, il est engagé dans les bataille de Lorraine puis à Verdun.
Joseph est nommé sergent le 3 avril 1918.
Joseph est tué à l’ennemi pendant le combat de Saint-Pierre-Aigle dans l’Aisne le 30 juin 1918.
Son père, Joseph BERTHOMÉ, tonnelier, épouse Julienne LEROUX en 1889 à Port Saint-Père. Le couple a trois enfants : Angèle née en 1889, Germaine née en 1894 et Joseph né en 1895.
Joseph est donc le petit dernier, né le 30 juin 1895 à Port-Saint-Père.
En 1915, Joseph est tonnelier avec son père. Il est châtain au yeux gris et mesure 1m75.
Sans préparation militaire, Joseph est mobilisé le 16 décembre 1914. Il n’a pas encore 20 ans.
Il est fort probable que Joseph soit formé à l’arrière pendant les tous premiers mois du conflit. Il est affecté au 64ème régiment d’infanterie de Nantes le 17 juin 1915.
A son arrivée au 64ème, le régiment combat en Artois : Hébuterne et la ferme de Toutvent où 1100 soldats sont mis hors de combat.
Il participe ensuite à la bataille de Champagne : la Butte du Mesnil, la Courtine et Tahure.
Joseph est nommé caporal le 1er septembre 1915. Il passe les premier mois de 1916 en Champagne.
Joseph passe au 418ème le 4 juin 1916. Ce régiment est engagé dans la bataille de la Somme : Hardecourt, Guillemont, ravin de l’Angle et Saint-Vaast en fin d’année.
En 1917, Joseph participe à l’offensive de Cerny, Lorraine, Le Bois-le-Prêtre puis Verdun en fin d’année 1917.
Joseph est cité à l’ordre du régiment le 15 août 1917 : « Bon gradé ayant toujours accompli son devoir. Blessé deux fois au cours de la campagne. »
En 1918, il est dans l’Aisne à Cœuvres.
Joseph est nommé sergent le 3 avril 1918. Puis il participe aux combats de Valsery, du plateau des Trois-Peupliers et de Saint-Pierre-Aigle.
Le 29 mai 1918, commence une grande offensive contre l’ennemi. C’est à Saint-Pierre-Aigle qu’a lieu le 30 mai 1918, le départ de la première attaque des « Chars Renault »
Joseph fait partie de la 2ème compagnie.
Il est tué à l’ennemi à Saint-Pierre-Aigle dans l’Aisne le 30 juin 1918.
Ce jour-là, 23 soldats sont tués, 51 sont blessés et 10 sont portés disparus pour le seul 418ème régiment d’infanterie.
Plaque mémorial de guerre sur l'église de Saint-Pierre Aigle (02)
Les proches de Joseph.
Joseph, le papa, décède en 1938 à Port-Saint-Père à l’âge de 76 ans.
Julienne, la maman, décède en 1930 à Port-Saint-Père à l’âge de 75 ans
Angèle, la sœur aînée de Joseph décède le 15 mars 1918 à l’âge de 28 ans.
Germaine, la plus jeune décède en 1898 à l’âge de 4 ans.
Joseph est inhumé dans la sépulture familiale de Port Saint-Père aux côtés de ses parents et de ses deux sœurs.
La tombe de Joseph semble abandonnée.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le Renault FT : Le "Char de la Victoire"
Apparu sur le champ de bataille le 31 mai 1918, le char Renault FT n'est pas seulement une arme nouvelle : c'est une révolution qui a changé la guerre moderne. Pour les poilus de l'infanterie, voir arriver ces petits blindés était souvent synonyme de salut face aux mitrailleuses allemandes.
Une révolution technique
Contrairement aux premiers chars français (Saint-Chamond et Schneider) qui étaient de grosses "boîtes" lourdes et maladroites, le FT est conçu sur une philosophie différente :
La tourelle pivotante (360°) : C'est sa grande innovation. Pour la première fois, le char peut tirer dans toutes les directions sans avoir à tourner l'ensemble du véhicule.
La légèreté : Il ne pèse que 6,7 tonnes (contre 23 tonnes pour un Saint-Chamond). Cela lui permet de passer là où les autres s'embourbent et de franchir les tranchées et les entonnoirs d'obus.
L'armement : Il existait en deux versions principales :
FT "Femelle" : Équipé d'une mitrailleuse Hotchkiss (pour faucher l'infanterie).
FT "Mâle" : Équipé d'un canon court de 37mm (pour détruire les nids de mitrailleuses).
L'enfer à l'intérieur : la vie de l'équipage
Servir dans l'Artillerie Spéciale (AS) — le nom donné aux unités de chars — demandait un courage physique exceptionnel. L'équipage n'était composé que de deux hommes :
Le Pilote : Assis à l'avant, quasiment au niveau du sol, directement entre les chenilles. Il conduisait presque à l'aveugle, voyant le terrain à travers d'étroites fentes de vision, dans l'obscurité.
Le Chef de char (et tireur) : Debout dans la tourelle étroite. C'était l'homme-orchestre. Il devait repérer l'ennemi, charger l'arme, viser, tirer, et commander le pilote.
La communication était impossible : Le bruit du moteur à l'arrière était assourdissant. Pour donner des ordres au pilote, le chef de char n'avait pas de radio ni de téléphone : il lui donnait des coups de pieds dans le dos ou les épaules (coup à gauche pour tourner à gauche, coup au milieu pour s'arrêter, etc.).
Les dangers du service
Si le blindage protégeait des balles de fusil, les tankistes restaient très vulnérables :
La chaleur et les gaz : Le moteur, situé juste derrière l'équipage, et les gaz de tir de la mitrailleuse rendaient l'air irrespirable. Beaucoup de tankistes s'évanouissaient ou souffraient d'intoxication au monoxyde de carbone.
Le "Splash" : Même si une balle ne perçait pas le blindage, l'impact faisait parfois sauter des éclats de métal à l'intérieur de la cabine (le "splash"), blessant les hommes au visage (d'où le port de masques en cuir et cotte de mailles).
L'artillerie ennemie : Un obus tombant à proximité pouvait retourner le char ou le détruire instantanément. L'incendie du réservoir d'essence était la plus grande peur.
La tactique de "l'essaim"
Le général Estienne, père des chars français, avait une devise : "Ne m'en demandez pas, ou demandez m'en beaucoup". Le Renault FT n'attaquait pas seul. Ils étaient déployés en essaims (en grand nombre), submergeant les lignes allemandes comme une nuée de guêpes, accompagnant l'infanterie pas à pas pour écraser les barbelés et neutraliser les points de résistance.
Sources : Musée des Blindés de Saumur ; Ministère des Armées - Chemins de Mémoire : Les dossiers consacrés à l'Artillerie Spéciale (AS).