du PLESSIS de GRENÉDAN Jean Joseph Anne Marie
La Bernerie
1892 - 1923
Lieutenant de vaisseau Aéronautique
Jean du Plessis de Grenédan est né le 15 janvier 1892.
Il intègre l'École navale le 30 septembre 1909.
Il est lieutenant de vaisseau.
Pendant la première guerre mondiale, il combat au Cameroun et aux Dardanelles.
Il sera le premier à diriger le "Dixmude" un dirigeable allemand.
Le 3 novembre 1920, il est fait Chevalier de la Légion d'honneur.
Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1923, le « Dixmude » disparaît dans un orage avec 50 hommes.
Il est inhumé à La Bernerie.
Contrairement à ce qui est gravé sur sa tombe, Jean du Plessis de Grenédan n'a pas la mention "mort pour la France" car il est mort dans un accident hors conflit.
Jean du Plessis de Grenédan est un officier de marine français, né à Rennes le 15 janvier 1892, mort le 21 décembre 1923 dans le ciel de Sicile, en tant que lieutenant de vaisseau, commandant du dirigeable « Dixmude ».
Il est le deuxième fils d'un avocat au barreau de Rennes, le Comte Joachim du Plessis de Grenédan, et de Louise Louërat. Son père participe à la création de la Faculté catholique d'Angers.
Jean fait ses études secondaires, à partir de la classe de cinquième, au collège Saint-Maurille.
Le 5 octobre 1907, il entre au cours de Flotte du collège Vaugirard à Paris pour préparer le concours d'entrée à l'École navale. À la suite de la disparition des classes préparatoires aux grandes écoles du collège Vaugirard, il effectue sa deuxième année de Flotte au lycée Saint-Louis à partir d'octobre 1908. Il est reçu au concours quarante et unième sur cinquante-neuf en août 1909. Il intègre l'École navale et embarque sur le Borda, le 30 septembre 1909.
Il sort vingt et unième de l'École navale en juillet 1911.
Marié à la fille du Général Léon-Louis Malcor, il est le père de l'abbé François du Plessis de Grenédan, premier curé de la paroisse Notre-Dame des Pauvres à Issy-les-Moulineaux, ainsi que le beau-père de l'industriel Raoul Tertrais.
En 1911-1912 il effectue une campagne aux Antilles et une campagne en Méditerranée puis en mer Baltique sur le Duguay-Trouin. La guerre le voit participer à la campagne du Cameroun, puis des Dardanelles. Il rejoint l'aéronautique en 1917 et devient pilote de dirigeable : il est d'abord affecté à la base d'Aubagne où il commande le dirigeable Astra Torres AT-2.
En 1918, il rejoint ensuite la base de Cuers Pierrefeu, alors en construction, qui était initialement destinée à abriter un grand dirigeable "rigide" de facture française : le F.2. L'armistice met fin au projet, mais la base de Cuers Pierrefeu sera achevée pour lui permettre d'abriter et d'exploiter le dirigeable Zeppelin LZ-114/L-72, cédé aux Français au titre des dommages de guerre, qui deviendra en 1920 le dirigeable « Dixmude ». (Certains ont laissé croire que Jean avait "volé" le zeppelin aux Allemands. Ce zeppelin faisait bien partie du traité de Versailles au titre des dommages de guerre)
Le 10 août, le lieutenant de vaisseau, Jean du Plessis de Grenédan l'achemine alors à Cuers : il survole la Concorde et les Champs-Élysées. L'appareil se posera le 11 août au matin après une traversée qualifiée d'héroïque car les Allemands n'avaient laissé aucun document technique permettant d'en comprendre le fonctionnement : c'est grâce au talent du lieutenant de vaisseau du Plessis que cet appareil a effectué sans dommage ce transfert. La Marine française baptise alors ce dirigeable « Dixmude » en souvenir des fusiliers marins morts en défendant la ville belge de Dixmude.
Dans la nuit du 20 au 21 décembre 1923, revenant de Tunisie, le dirigeable « Dixmude » disparaît dans un orage avec 50 hommes à bord (équipage : 40, passagers : 10). Le 27 décembre, des pêcheurs de Sciacca (Sicile) remontent dans leur filet le corps de Jean du Plessis de Grenédan.
On trouvera dans les poches du grand manteau qu'il portait : un chapelet, quelques médailles, un porte-monnaie, un sachet contenant une relique de sainte Marguerite-Marie du Sacré-Cœur, une image de Saint Christophe, quelques menus objets et, attachée à une chaîne en or, une montre en acier arrêtée à 2 h 27.
Pour la Marine, ce drame est à l'origine de l'abandon des dirigeables rigides.
Jean du Plessis eut droit à des Obsèques nationales célébrées à Toulon le 5 janvier 1924.
Il avait été décoré en 1920 de l'Ordre national de la Légion d'honneur, et cité à l'ordre du jour de l'Armée de mer : « Officier d'élite, technicien consommé, communiquant à tous son esprit de devoir, ses qualités d'audace réfléchie, son ardeur courageuse et son mépris du danger. Depuis trois ans, avait fait preuve à un haut degré des plus belles qualités militaires dans le commandement du dirigeable Dixmude, sur lequel il est mort glorieusement à son poste de devoir. »
Il est inhumé à La Bernerie-en-Retz (44).
La tombe a été rénovée en 2023 à l’occasion du 100ème anniversaire de sa Mort.
Dixmude est une ville belge qui a fait l'objet de violents combats pendant la Première Guerre mondiale. C'est dans cette ville que la brigade de fusiliers marins de l'amiral français Ronarc'h et ses 6 500 Bretons âgés d'à peine 17 ans participent jusqu'à la fin du mois d'octobre 1914 à la défense héroïque de Dixmude. La moitié de la jeune troupe française périt dans les combats.
C'est en hommage à ces combattants que le dirigeable Zeppelin LZ 114 est rebaptisé "Dixmude". Ce dirigeable, construit durant la Première Guerre mondiale pour la marine impériale allemande, aurait dû servir sous le nom de L 72, mais il n'avait pas été livré au moment de l'armistice. Il a donc été remis à la France au titre des dommages de guerre et a ultérieurement servi dans la marine française.