GIRAUD Léon Lucien Théophile
Vue
1896 - 1918
Maréchal des logis au 330e régiment d’artillerie lourde
Mort pour la France
Léon est né le 14 juillet 1896 à Nantes.
Il est incorporé en 1915 dans un régiment d'artillerie lourde à l’âge de 19 ans.
Il est nommé maréchal des logis en février 1917.
Il est décoré de la Croix de guerre.
Il décède de maladie le 13 octobre 1918 à l’âge de 22 ans.
Il est inhumé à Vue (44)
Léon est né le 14 juillet 1896 à Nantes.
Son père, également prénommé Léon est militaire et sa mère, Eulalie VALLIN, est propriétaire. Ils se sont mariés à Nantes en 1894.
Il semble que Léon soit fils unique.
Alors que la guerre éclate le 2 août 1914, Léon est incorporé à compter du 8 avril 1915 au 10ème régiment d’artillerie. Il n’a que 19 ans.
Léon est nommé brigadier le 7 mai 1916 et il passe au 110ème régiment d’artillerie lourde le 23 mai 1916.
Nommé maréchal des logis le 12 février 1917, il est ensuite affecté au 330 régiment d’artillerie lourde.
Le 28 février 1918, Léon est cité à l’Ordre du régiment : « Chef de pièce modèle. A toujours fait preuve de bravoure et d'énergie notamment un jour, ou atteint à deux reprises par des éclats d'obus. a continué à assurer son commandement sans même consentir à prendre du repos. S'est de nouveau distingué le 21/07/1918 obtenant de sa pièce un remarquable rendement »
Il est décoré de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Malade, il décède le 13 octobre 1918 à l’hôpital complémentaire de Joigny dans l’Yonne. Il n’est pas impossible qu’il soit décédé de la « grippe dite espagnole » celle-ci faisant rage à cette époque (entre 20 et 50 millions de morts en 1918 et 1919 alors que la guerre a fait 20 millions de morts dont 10 millions de militaires)
Ne connaissant pas le groupe ou la compagnie de Léon dans son régiment, nous ne pouvons pas déterminer son parcours.
Les proches de Léon
Le père de Léon décède en 1945 à Rouans à l’âge de 77 ans.
La mère de Léon décède en 1942 à Rouans à l’âge de 72 ans.
Les grands-parents paternels sont inhumés avec Léon au cimetière de Vue (44)
Selon une généalogiste de Geneanet, Léon a « été enterré dans la propriété de la Budorière à Rouans. Quand ils ont vendu la propriété, ils ont fait déplacer le corps qui doit être maintenant au cimetière de Vue. »
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Au-delà des destins individuels, la grippe espagnole de 1918 incarne un vertigineux paradoxe historique. Alors que l'humanité venait de passer quatre années à perfectionner une machine de mort industrielle — faite d'acier, de chimie et d'artillerie lourde — c’est finalement la nature, dans ce qu'elle a de plus archaïque, qui a repris ses droits pour porter le coup de grâce.
Il faut prendre la mesure de ce qu'a été cette rencontre brutale entre la Guerre et la Maladie. La grippe n'a pas été un événement parallèle au conflit ; elle en a été le prolongement biologique. La Grande Guerre a agi comme un incubateur planétaire. Jamais auparavant l'histoire n'avait connu de tels brassages de populations : des millions d'hommes, venus des cinq continents, entassés dans des navires, des trains et des tranchées. Le virus a emprunté les routes logistiques des armées pour se répandre à une vitesse foudroyante, transformant le monde en un immense foyer de contagion.
La cruauté de ce fléau réside dans sa cible. Contrairement aux épidémies classiques qui emportent les plus faibles, la grippe de 1918 a dévoré la jeunesse. Elle s'est attaquée spécifiquement à la classe d'âge des 20-40 ans, celle-là même qui portait l'uniforme. Il y a là une tragique redondance : le virus a moissonné exactement là où la mitrailleuse avait déjà fauché.
Sur le plan mémoriel, ces morts ont longtemps souffert d'une forme d'invisibilité. Comment pleurer des victimes d'une fièvre quand le monde entier célèbre l'Héroïsme et la Victoire? Pourtant, la mention « Mort pour la France » apposée sur leurs fiches n'est pas une faveur administrative. Elle reconnaît une réalité factuelle : sans la guerre, sans la promiscuité des casernes, sans l'épuisement des organismes soumis aux privations du front, la mortalité n'aurait jamais atteint de tels sommets.
Ces hommes ne sont pas morts à côté de la guerre, mais par la guerre. La grippe espagnole ne fut pas un accident de l'histoire, mais le dernier, et peut-être le plus impitoyable, des fronts de 14-18.
Sources : « La Grande Grippe : 1918, la pire épidémie du siècle » de Freddy Vinet (2018)