Cette biographie a été rédigée par Hervé et adaptée à ce support
BIRET Gabriel Eugène Adolphe
Préfailles
1885 - 1915
6ᵉ régiment du génie
Mort pour la France
Gabriel est né le 8 août 1881 à La Plaine.
Il fait son service militaire au 6ème régiment du génie d'Angers.
Il se marie et a une fille née en 1907.
Gabriel est mobilisé le 11 août 1914.
La guerre est courte pour Gabriel. Il est tué à l'ennemi le 14 décembre 1914.
Nous n'avons encore trouvé son lieu d'inhumation.
Son père, Adolf BIRET, épouse Eugénie PICARD EN 1878 à Saint-Père-en-Retz.
Le couple a trois enfants : Joséphine née en 1879, Gabriel né en 1881 et Eugène né en 1882
Gabriel est donc né le 8 août 1881 à La Plaine. Il exerce la profession de menuisier dans la commune viticole de LESPARRRE (Médoc) lorsqu’il est appelé pour effectuer son service militaire.
Il franchit les portes de la caserne du 6ème régiment du génie d’Angers le 15 septembre1902. Elevé à la distinction de sapeur mineur de 1ère classe le 11 octobre 1903, c’est avec le certificat de bonne conduite en poche qu’il passe dans la disponibilité de l’armée d’active le 23 septembre 1905.
Libéré des obligations militaires, Gabriel BIRET choisit de ne pas retourner à LESPARRE. Il décide de s’installer comme menuisier à Préfailles. Son mariage le 18 avril 1906 suivant avec la jeune Valentine HIMENE, elle aussi native de La Plaine, participe sûrement de cette décision.
De cette union va naître une fille unique, Simone, le 1er mai 1907.
Mobilisé le 11 août 1914, le sapeur BIRET rejoint le 6ème régiment du génie à la même date. Il est rapidement muté à la 20ème compagnie du 1er bataillon du 10ème régiment du génie (aussi appelée 20/1) le 10 octobre suivant.
La compagnie 20/1, appelée aussi compagnie divisionnaire, a rejoint la 11ème division du 20ème corps d’armée au sein de la IIème Armée dès le 31 juillet 1914.
Après avoir participé à la bataille des frontières et bloqué l’ennemi dans la région de Nancy, ce qui conduit à la victoire du Grand-Couronné, le 20ème corps rejoint la région de la Somme le 24 octobre 1914. Début novembre 1914, il est transporté en Belgique dans la région d’Ypres où l’armée belge s’est repliée après la chute d’Anvers. Il doit défendre la ligne de front contre l’attaque lancée dès le 30 octobre par la garde prussienne allemande dans le secteur qui va d’Ypres, sur le canal de l’Yser, à Nieuport.
Des combats défensifs acharnés s’engagent aussitôt. Les coups de boutoir allemands sont quotidiens. La 20/1 y participe sur un terrain marécageux où l’établissement de positions de combat solides est impossible. Les pertes en gradés et sapeurs sont sensibles.
Le 7 novembre, la 20/1 est mise à disposition de la 32ème division qui combat dans le secteur de Wiyschaete-Voormezeele. Dès le 14 novembre, elle participe aux travaux préparatoires à un assaut sur les lignes ennemies. L’attaque est lancée le 4 décembre.
Des détachements de la compagnie s’élancent en tête du 2ème bataillon de chasseurs pour couper à la cisaille les réseaux de fil de fer barbelés qui défendent la position de Wydendreft dans la banlieue de Langemark-Poelkappel. L’objectif est atteint. Des brèches sont faites et les sapeurs « retournent » aussitôt les tranchées allemandes conquises pour les mettre en position de défense en cas de contre-attaque.
Gabriel est atteint mortellement le jour de cette attaque, ce 4 décembre 1914 à 7 heures du matin. Le médecin auxiliaire Duchêne, appelé pour lui donner les premiers soins, ne peut que constater son décès. Le sapeur BIRET fait partie des six hommes de la 20/1 tués au cours de l’opération. L’attaque française est renouvelée le 17 décembre, puis le 24 décembre. Elle ne débouche pas et vient se briser sans résultat sur les positions défensives allemandes.
Le 20ème corps d’armée tiendra le secteur jusqu’en avril 1915 avant d’être envoyé participer aux offensives de l’Artois. Il est relevé par l’armée britannique qui fera face à la première attaque aux gaz de l’histoire le 22 avril 1915.
La petite Simone ne reverra jamais son père. Orpheline de père et pupille de la nation, elle n’a que sept ans…. Elle épouse Jules Aimé Samuel DENECHAU. Elle décède à Préfailles en 1974 à l'âge de 67 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Durant la Première Guerre mondiale, les régiments du génie ont joué un rôle capital et polyvalent, essentiel à la survie et à l'efficacité des armées. Leurs missions principales étaient de faciliter les déplacements des troupes alliées, d'entraver ceux de l'ennemi et d'organiser le champ de bataille.
Concrètement, ils étaient les principaux acteurs de la guerre de position :
Construction et défense : ils créaient et entretenaient les vastes réseaux de tranchées, les abris pour les soldats, les postes de commandement et posaient les défenses comme les réseaux de barbelés.
Guerre souterraine : ils menaient la redoutable "guerre des mines", creusant des galeries sous les positions ennemies pour y placer des explosifs et les détruire.
Mobilité et logistique : ils construisaient des ponts, des routes et des voies ferrées pour assurer le ravitaillement et le mouvement des troupes. Ils étaient également responsables de la mise en place et de l'entretien des lignes de communication (téléphone, télégraphe).
En somme, le génie était une arme indispensable, agissant à la fois comme bâtisseur, saboteur et technicien sur tous les fronts.
La devise du génie : « Parfois détruire, souvent construire, toujours servir ! »