COLLIN Alphonse Alfred Adrien
Chéméré
1895 - 1917
62ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Alphonse est né le 6 juillet 1895.
Il est mobilisé le 15 décembre 1914 au 62ème régiment d’infanterie.
Il participe aux combats d’Ovillers-La Boisselle.
Puis il combat dans la Somme jusqu’en juillet 1915.
En août 1915, il est envoyé en Champagne, dans le secteur de Mesnil-Lès-Hurlus puis, en fin d’année, à Tahure.
En 1916, Alphonse est à Verdun et en 1917, au Chemin des Dames.
Il est fait prisonnier le 2 mai 1917 puis est envoyé au Lazaret d’Origny où il décède le 26 août 1917.
Alphonse est inhumé à Chéméré.
Le couple a 4 enfants : Mélanie née en 1889, Alice née en 1890, Alphonse né en 1895 et Alfred né en 1910.
Alphonse Alfred Adrien est donc né au bourg de Chéméré le 6 juillet 1895.
Les cheveux châtains, les yeux bleus et mesurant 1m65, exerçant le métier de menuisier, Alphonse est incorporé au 62ème régiment d’infanterie le 15 décembre 1914. Il n’a que 19 ans.
Ce régiment a déjà participé à la bataille de Sedan le 15 août 1914 puis à Maissin le 22 août 1914. Il est ensuite engagé dans les batailles du Bois de la Marfée et de la Marne.
Lorsqu’ Alphonse rejoint le régiment, il est positionné dans le secteur d’Ovillers – La Boisselle. Il reste dans la Somme jusqu’en juillet 1915 puis est envoyé par voie de chemin de fer en Champagne en août 1915. Il est positionné à Mesnil-Lès-Hurlus dans la Marne.
À la date du 2 septembre 1915, on peut lire dans le Journal de Marche et Opérations (JMO) du 62ème RI : « La lutte à coup de grenades et de bombes continue. Nos tranchées reçoivent une moyenne journalière de 2000 bombes ou grenades. »
A fin de l’année 1915, Alphonse est à Tahure.
En 1916, il participe à la bataille de Verdun en mars et avril : Côte du Poivre et ravin de la Couleuvre.
Dans cette même année, il combat à Hermonville et reste à Verdun et au Fort de Vaux jusqu’en janvier 1917.
En avril et mai 1917, Alphonse est au Chemin des Dames.
Il est fait prisonnier le 2 mai 1917 à Ailles, dans l’Aisne. Il est interné au camp de Limburg puis au Lazaret d’Origny où il décède le 26 août 1917.
Le corps est restitué à la famille et Alphonse est inhumé au cimetière de Chéméré le 19 novembre 1921 comme nous pouvons le lire dans l’Echo de Paimboeuf daté du 3 décembre 1921.
La sépulture a aujourd’hui disparu. Les restes d’Alphonse ont probablement été placés dans l’ossuaire communal.
Son père décède en 1935 à Chéméré à l’âge de 71 ans. Sa mère décède en 1945 à Chéméré à l’âge de 80 ans.
Alice, sa sœur, épouse Jean LERAY en 1910. Ils ont trois enfants. Mais Jean décède en 1919. Alice se remarie alors en 1922 à Chéméré avec Edouard MORIN. Le couple a un fils. Alice décède en 1966 à Chéméré à l’âge de 75 ans.
Alfred épouse Simone MARTIN en 1933 à Chéméré. Le couple a un enfant. Alfred décède en 1975 à Chéméré à l’âge de 65 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Au cours de la Première Guerre mondiale, est créé le lazaret d’Effry, hôpital militaire intallé dans les locaux d'une usine transformée en camp de détention. Les prisonniers et les civils y ont subi des conditions inhumaines. Le lazaret est situé dans la partie Nord de la France occupée par les Allemands pendant la guerre de 1914-1918.
En 1917, l’armée allemande impose une occupation brutale, réquisitionnant non seulement les ressources mais aussi la population locale. Des rafles visent les hommes et, plus tard, les femmes âgées de 15 à 45 ans pour des travaux forcés. Des jeunes filles sont également enlevées pour alimenter des maisons closes destinées aux soldats allemands.
Les Z.A.B. (Bataillons de Travailleurs Civils) créés en 1916, sont constitués de prisonniers de guerre et de civils raflés pour effectuer des travaux de grande ampleur, comme la construction de la ligne Hindenburg.
Ces prisonniers, surnommés « Menschenmaterial » (matériel humain), vivent dans des conditions extrêmes : famine, tortures, interdiction de correspondance, maladies.
Le Lazaret d’Effry, initialement un hôpital pour les Z.A.B., devient un camp de la mort sous la direction du médecin militaire allemand Oscar Michelsohn.
Environ 1 400 à 1 600 détenus y sont entassés dans un hangar insalubre avec seulement deux poêles pour se chauffer. La nourriture est insuffisante et détournée par Michelsohn pour son usage personnel. Des maladies (diphtérie, dysenterie) ravagent les prisonniers, et les soins sont quasi inexistants.
En 8 mois, 688 prisonniers meurent, certains subissant des amputations inutiles.
Michelsohn détourne les vivres au profit de ses nombreux animaux et laisse les détenus mourir de faim et de froid. Son sadisme est illustré par des faits choquants : il fait dormir ses chiens sur des couvertures alors que les prisonniers gèlent.
Après la guerre, il est jugé à Leipzig en 1922 mais il est acquitté.
Après 1918, l’oubli domine jusqu’à l’exhumation des fosses communes en 1927. Des efforts sont faits pour commémorer les victimes, notamment par le docteur Jules Pichard, témoin clé.
En 1994, un ossuaire est inauguré sous le patronage de François Mitterrand.
Le lazaret d’Effry préfigure les méthodes d’extermination du XXème siècle, montrant que la négation de l’humain dans la guerre ne commence pas avec le nazisme, mais dès la Première Guerre mondiale.