LOUERAT Gustave
Port Saint-Père
1880 – 1915
65ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
LOUERAT Jean Marie
Port Saint-Père
1886 - 1917
116ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Jean-Marie LOUERAT, laboureur, natif de Chéméré et Marie-Joséphine CHAUVET native de Rouans se sont mariés en 1880 à Port-Saint-Père.
Ils ont 5 enfants, 4 garçons et 1 filles, tous nés à Port-Saint-Père : Gustave en 1880, Joseph en 1881, Jean-Marie en 1886, Marie en 1887 et René en 1889.
Il se marie en 1910 et a 4 enfants.
Il est mobilisé le 21 août 1914 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes.
En fin d’année 1914, il combat dans les Ardennes et en Belgique.
En 1916, il est dans la Somme et en Artois.
Gustave est tué à l’ennemi le 10 juin 1915.
Il est inhumé à la nécropole La Targette
Il est mobilisé le 14 août 1914 dans le même régiment que Gustave.
Il participe donc aux même combats.
Jean-Marie est engagé dans les batailles de Serres et de la ferme de Toutvent.
En août 1915, il est affecté au 116ème dans la Somme.
En 1916, il est dans le secteur de Tahure, Verdun.
En 1917, Jean-Marie est dans l’Aisne puis il est envoyé dans la Somme dans le secteur de la Malmaison.
Jean-Marie décède de blessure de guerre le 14 août 1917 à l’ambulance 4/70 à Ham dans l’Aisne.
La Nécropole nationale de La Targette
Située sur la commune de Neuville-Saint-Vaast (Pas-de-Calais), la nécropole nationale de La Targette est un lieu de mémoire emblématique des batailles de l'Artois. Créée en 1919, elle rassemble sur près de 4,5 hectares les corps de 12 210 soldats, majoritairement tombés lors des combats meurtriers de 1915 et pour la reconquête de la crête de Vimy.
Ce cimetière témoigne de la continuité des conflits du XXe siècle : s'il abrite plus de 11 000 Poilus de la Grande Guerre (dont 3 882 en ossuaires), il accueille également près de 800 soldats de la Seconde Guerre mondiale, dont des combattants belges et polonais.
La nécropole forme un ensemble mémoriel unique avec le cimetière britannique adjacent (La Targette British Cemetery), symbolisant la fraternité d'armes interalliée. Le site est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis septembre 2023.
Gustave est l’aîné. Il voit le jour le 26 juin 1880. Il effectue son service militaire à partir du 14 novembre 1901 au 68ème régiment de ligne. Le registre matricule précise que Gustave est l’aîné d’une veuve, son père étant décédé en 1892.
Il obtient son certificat de bonne conduite.
Gustave est brun aux yeux bruns et mesure 1m67.
Il épouse Marie LUSTREAU à Port-Saint-Père en 1910. Le couple a 4 enfants dont le premier est mort-né en 1910. Puis nait Marie en 1911, Jean-Marie en 1913 et Gustave en 1915.
Gustave est mobilisé le 21 août 1914 au 65ème régiment d’infanterie de Nantes. Engagé dès la mobilisation, le 65ème vient de subir de lourdes pertes lorsque Gustave y est affecté.
A partir du 22 août 1914, il participe à la bataille des Ardennes à Maissin, puis à la bataille des Frontières à Sedan et Bouillon en Belgique.
Du 6 au 13 septembre 1914, il prend part à la première bataille de la Marne près de Fère-Champenoise. L’avancée ennemi est stoppée par ce « miracle de la Marne ».
La guerre de tranchées commence alors pendant l'hiver 1914-1915.
Gustave est envoyé dans la Somme de janvier à juin 1915. Il participe aux batailles de la Boisselle, Beaumont-Hamel et Auchonvillers.
Le 20 mars 1915 est créé le 411ème régiment d'infanterie qui est rattaché au dépôt du 65ème.
C’est alors que s’engage la bataille de l'Artois en juin. Le 7 juin 1915 au matin, le 65ème est lancé sur Hébuterne, et prend deux lignes de tranchées sur un front de 1200 mètres, en faisant de nombreux prisonniers. C’est lors de la bataille d'Hébuterne que Gustave est tué à l’ennemi le 10 juin 1915. Ce même jour, 32 autres soldats sont tués, 214 sont blessés et 5 autres ont disparus.
Lors de ces combats, les pertes humaines enregistrées du 7 au 13 juin s’établissent à 1 760 tués et 8 590 blessés du côté français, à 927 tués, blessés et prisonniers du côté allemand. Les Français ont progressé de 900 mètres sur une largeur de 2 kilomètres.(Source : Archives Départementales du Pas-De-Calais)
Gustave repose dans la nécropole nationale La Targette de Neuville-Saint-Vaast (Pas-De-Calais) avec 11 442 autres soldats de la Première guerre mondiale.
Jean-Marie est le troisième enfant. Il est né le 27 février 1886.
Il commence son service militaire le 9 octobre 1907. Son certificat de bonne conduite lui est accordé. A cette époque, Jean-Marie est cultivateur avec sa mère à Port-Saint-Père.
Il est brun aux yeux gris et mesure 1m67.
Jean-Marie a un problème au genou gauche. Il est donc passé en commission de réforme le 11 août 1914 et il est déclaré apte au service. Il intègre donc le 65ème régiment d’infanterie le 14 août 1914, le même régiment que son frère Gustave.
Il participe donc aux mêmes combats que son frère et il est à ses côtés lorsque que Gustave est tué le 10 juin 1915.
Après la bataille d’Hébuterne, Jean-Marie poursuit les combats en participant à la bataille de Serre du 13 au 21 août et au combat de la ferme du Touvent. Cette ferme est prise malgré une violente résistance de l'ennemi.
Jean-Marie passe au 116ème le 28 août 1915. Ce régiment est positionné dans la Somme à partir du 25 septembre pour y mener la seconde bataille de Champagne.
A la date du 25 septembre, on peut lire page 53 du J.M.O. du 116ème « L'attaque de l'infanterie partira sans nouveau ordres le jour N à leur H fixé par le commandement supérieur. Il ne sera employé ni clairons, ni fusées pour en donner le signal. Elle sera poursuivie sans interruption de jours et de nuit jusqu'à la conquête définitive des objectifs. Chaque unité, à l'exception de celle spécialement désignée pour le nettoyage des tranchées, ne pensera qu'à poursuivre droit devant elle, sans s'attarder dans les boyaux et tranchées, sans s'inquiéter de savoir si les unités voisines sont en retard autrement que pour garder convenablement ces flans découverts, le cas échéant. L'infanterie s'efforcera de dépasser du premier élan les batteries ennemies qui constituent le principal obstacle à sa progression. » Cette stratégie est un succès qui se termine le 6 octobre 1915.
Après ces combats « le général commandant le 11ème corps d'armée a chargé ce matin le général de brigade de transmettre ses plus chaudes félicitations aux deux régiments de la 43ème brigade (le 116ème et le 62ème pour l'élan remarquable qu'ils avaient montré pendant l'attaque du 25 et pour leur conduite héroïque pendant les jours suivants »
En 1916, le 116ème continue les combats en Champagne de janvier à février dans le secteur de Tahure, puis à Saint-Jean-sur-Tourbe en mars.
Jean-Marie combat à Verdun en mars et avril 1916 au bois de Nawé puis dans l’Aisne en mai et septembre.
En novembre, il est à La Neuville, au Berry-au-Bac puis revient sur Verdun en novembre, notamment au fort de Vaux. L’ennemi échoue à prendre Verdun et, à l'automne, il abandonne le fort de Vaux qui est repris par les troupes françaises dans la nuit du 2 au 3 novembre 1916.
En 1917, Jean-Marie est dans l’Aisne en mars et avril. Il combat à Missy-sur-Aisne puis à Hurtebise.
Il est envoyé dans la Somme à partir du mois de mai pour combattre à Lassigny, au bois d'Holnon, au Fayet, au Panthéon et dans le secteur de la Malmaison
Jean-Marie décède de blessure de guerre le 14 août 1917 à l’ambulance 4/70 à Ham dans l’Aisne.
Sa fiche de décès précise qu’il était caporal, mais ce grade n’apparaît pas sur sa fiche matricule.
Il est inhumé dans le cimetière de Port Saint-Père.
Leur père, Jean-Marie, décède en 1892 à Port-Saint-Père à l’âge de 43 ans
Leur mère, Marie, décède en 1930 à l’âge de 73 ans.
Par jugement du Tribunal de Paimbœuf, ils sont tous les trois adoptés par la Nation le 3 décembre 1919
Marie décède en 2004 à Saint-Gildas-des-Bois à l’âge de 93 ans.
Jean-Marie épouse Eléonore BATARD en 1937 à Arthon. Ils ont 4 enfants. Il décède en 1999 au Pellerin à l’âge de 86 ans.
Gustave épouse Marcelline ALLENDER. Ils ont 5 enfants. Gustave décède en 2001 à Villeneuve-D’Ascq à l’âge de 85 ans. Il est inhumé à Bailleul aux côtés de son épouse(59)
Joseph décède en 1902 à Port-Saint-Père à l’âge de 20 ans.
Marie épouse Louis LEHOURS en 1914 à Port-Saint-Père. Elle décède en 1966 à Préfailles.
René est mobilisé le 14 août 1914 dans la 1ère section d’infirmiers. Il restera dans les sections d’infirmiers les reste de la guerre. Compte tenu de son état de santé, il est réformé le 16 août 1918. Il épouse Armance BROCHET en 1919 à Saint-Lumine-De-Coutais.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de ces biographies.
Le fort de Vaux, appelé brièvement fort Dillon, est situé près de Verdun, dans la Meuse. Il est construit de 1881 à 1884 dans le cadre du système « Séré de Rivières » et renforcé en 1888. Il est l'un des hauts lieux de la bataille de Verdun en 1916.
Le fort est désarmé en 1915 par un décret qui dégarnit aussi le fort de Douaumont, c'est donc un ouvrage sans armement lourd dont la tourelle de 75mm a explosé dès février 1916 à la suite du pilonnage des obusiers allemands. Le 6 mars 1916, les Allemands attaquent, le village tombe le 2 avril mais le fort tient. Du 2 au 7 juin 1916, grâce à l'héroïsme du commandant Raynal et de sa garnison, le fort résiste à la 50ème division allemande mais, après de très durs combats, les défenseurs doivent finalement se rendre. Les Allemands échouent cependant à prendre Verdun et, à l'automne, ils abandonnent le fort de Vaux qui est repris par les troupes françaises dans la nuit du 2 au 3 novembre 1916.
Le fort de Vaux devient alors l'un des symboles des combats des poilus de la Première Guerre mondiale animés par le sens du devoir jusqu'à l'ultime sacrifice.