Ces biographies ont pour essentielles sources : « Partis pour la Patrie », les Archives Départementales de Loire-Atlantique et le site chtimiste.com
Les photographies de Pierre et Alexandre sont issues de "Partis pour la Patrie". Les photographies ont été colorisées et générées par l'IA JV.
TELLIER Alexandre
1897 - 1918
335ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
TELLIER Pierre
1891 - 1918
45ᵉ régiment d'artillerie de campagne
Mort pour la France
Pierre Martin TELLIER, meunier et Angélique Marie Louise dite Angèle BOUVRON, cultivatrice, tous deux natifs d’Arthon, se sont mariés à Chauvé en 1883.
Le couple a eu 8 enfants : Marie Françoise née en 1884, Célestine née en 1886, Berthe née en 1889, Pierre né en 1891, Léon né en 1892, François Félix né en 1895, Alexandre né en 1897 et Félixine née en 1898.
Pierre est né le 3 janvier 1891 à La Sicaudais.
Pierre est au service militaire lorsque la guerre est déclarée.
Il est affecté au 35ème régiment d'artillerie de campagne (RAC)
Il combat dans les Ardennes et participe à la bataille de la Marne.
En août 1915, Pierre en envoyé au 45ème RAC.
Il combat en Argonne et en Champagne.
Pierre est blessé 3 fois.
Pierre est tué à l'ennemi le 16 août 1918.
Il est inhumé à La Sicaudais en avril 1921.
Pierre est décoré de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Alexandre est né le 6 janvier 1897 à La Sicaudais
Il est mobilisé le 3 septembre 1916 au 335ème régiment d’infanterie.
Début 1917, il est à Verdun.
Il combat en Champagne jusqu'en janvier 1918.
Alexandre est ensuite envoyé à Nancy de janvier à mars 1918, puis dans la Somme en avril et enfin dans l’Aisne en août 1918.
Alexandre disparait au combat le 29 août 1918 à Crécy-Au-Mont dans l’Aisne. Son corps n’est pas retrouvé.
Un jugement déclaratif confirmera son décès
Pierre est donc le quatrième enfant, le premier garçon, du couple TELLIER-BOUVRON. Il est né le 3 janvier 1891 au Bois-Hamon à Arthon section de La Sicaudais.
Pierre n’est appelé pour le service militaire que le 8 octobre 1913. Son incorporation a en effet été différée pour « faiblesse » et « musculature insuffisante »
Il a les cheveux châtains, les yeux marron clair et mesure 1m58
Il est affecté au 35ème régiment d’artillerie.
Lorsque la guerre éclate, Pierre est donc déjà aux armées.
Le 35ème régiment d'artillerie de campagne, constitue l'artillerie de la 22ème division du 11ème corps d'armée. Il est mobilisé à Vannes le 2 août 1914 et embarqué en chemin de fer, dirigé sur la frontière du Nord-Est. Ce régiment est formé de contingents bretons et vendéens.
Le 21 août, le 35ème pénètre dans la forêt des Ardennes par un orage épouvantable qui détrempe tous les chemins, dans un pays très mouvementé.
Le 22 août, il s'agit de se porter à l'attaque de l'ennemi qui occupe les bois au Nord de Paliseul.
Le premier objectif assigné est le village de Maissin.
Ce 22 août 1914 reste le jour le plus noir de l’histoire de l’armée française. 27000 soldats français perdent la vie ce jour-là.
Contraint à la retraite, le 35ème participe à la bataille de la Marne qui arrêtera l’avancée ennemie du 6 au 13 septembre 1914.
Il fera partie de la « course à la mer »
Le 15 août 1915, Pierre intègre le 45ème régiment d’artillerie de campagne (RAC) et devient « Maître pointeur » le 29 septembre 1915.
Un partie de nouveau régiment est alors déjà engagée dans les batailles de l’Argonne et de Vauquois (Meuse) qui dure jusqu’en juin 1915 et l’autre partie dans la bataille de Champagne.
Pierre, maître pointeur à la 102ème batterie du 45ème RAC, a été cité à l’ordre régiment le 30 décembre 1915 : « A donné à ses hommes un bel exemple de calme et de sang- froid pendant un fort bombardement le 20 décembre 1915 »
Le 45ème est ensuite engagé dans la terrible bataille de de Verdun, de mars à juillet 1916.
Il est blessé le 8 mars 1916 « Seton de la région lombaire droite par balle » (un seton est une blessure par balle quand celle-ci est entrée sous la peau et ressortie sans pénétrer dans les muscles)
Les lettres de Pierre adressées à ses amis.
TELLIER Pierre, le 21 Mars 1916
Mon cher camarade, j'ai été blessé le 8 au matin et depuis je suis à un troisième hôpital donc mes correspondances me sont pas très bien parvenues. Cher François je vois que tu es toi aussi à l'hôpital dans le Midi. Pour moi je suis dans les Alpes Maritimes à quelques km de Nice. Me voilà bientôt guéri. Je suis en bonne santé je désire que tu soís de même. Ton camarade qui te serre la main d'amitié. Tellier Pierre
Orléans le 10 mai 1916
Tu me dis que tu avais été désigné pour les batteries de 75? Ç'aurait été mieux que les crapouillots mais je vois que c'est changé, enfin tu seras peut-être aussi bien à une batterie de 155 et comme ça tu peux rester davantage de temps au dépôt et comme je crois qu'il va y avoir des permes de 15 jours pour les cultivateurs j'espère que tu auras la chance d'en profiter. Pour moi j'ai demandé un certificat mais je crains partir au front trop vite ce qui va m'empêcher d'en avoir.
Dimanche 29 octobre 1916
Cher François, tu me dis que quand tu as été évacué que tu étais en position dans la ville de Combles. J'ai vu que ça bardait fort par là. Pour moi, j'étais quelques km à la droite dans le secteur de Bouchavènes, j'ai été blessé le 30 septembre par un éclat d'obus au poignet gauche. Je ne sais pas si tu l'avais appris. Pour moi je n'avais pas su que tu étais à l'hôpital avant de recevoir ta lettre. J'espère que tu y es encore car il y fait plus beau que dans la Somme.
Le 14 octobre 1917
Il y a quelques jours que nous sommes changés de village. Ici c'est tout petit. Alors il n'y a pas beaucoup d'amusement mais l'on peut tenir. J'ai eu des nouvelles de chez moi ces jours derniers. Mon frère Léon est en permission et François Tourneux je pense qu'il veut boire de bon coup de vin nouveau. Rien de plus pour aujourd'hui. Ton camarade qui te serre cordialement la main.
Source : Partis pour la PatrieLe 30 septembre 1916, Pierre est de nouveau blessé par un éclat d’obus au poignet gauche.
En août 1916, Pierre a un peu de répit puisqu’il participe à des séances d’entraînement au camp de Mailly (Aube). Puis les combats reprennent de septembre à novembre 1916, lors de la bataille de la Somme.
Le 45ème est également engagé dans la célèbre bataille du Chemin des Dames en avril 1917 qui fait plus de 52000 morts côté français et plus de 6000 côté anglais.
En septembre 1917, le 45ème RAC se modernise et devient le 45ème RACP (régiment d’artillerie de campagne portée). Il combat dans le secteur de Coucy-le-Château de novembre 1917 à janvier 1918.
Pierre est blessé le 10 janvier 1918 par un éclat d’obus à la jambe droite et à l’oreille gauche.
Pierre, de la 8ème batterie, est tué à l’ennemi le 16 août 1918 au carrefour du Puits d’Orléans.
Il est décoré, à titre posthume, de la Médaille militaire et de la Croix de guerre.
Le corps de Pierre a été restitué à la famille lors d'un convoi spécial arrivé à Nantes. Les obsèques de Pierre ont lieu le 26 avril 1921.
Alexandre Alexis est né le 6 janvier 1897 à Arthon section de La Sicaudais au Bois Hamon comme Pierre.
Il est mobilisé le 3 septembre 1916 au 335ème régiment d’infanterie. Il a alors 19 ans. Il a les cheveux châtain clair, les yeux bleu foncé et mesure 1m63.
A l’arrivée d’Alexandre, le 335ème est au repos vers Arcy-Sur-Aube et après une courte période d'instruction au camp de Mailly, le régiment retourne vers les plaines de la Somme, où l’offensive se poursuit sans relâche.
Au début de l’année 1917, le régiment est envoyé à Verdun. Alexandre est à Avocourt de mai à juillet 1917 et en Champagne jusqu’en janvier 1918.
Il est ensuite envoyé à Nancy de janvier à mars 1918, puis dans la Somme en avril et enfin dans l’Aisne en août 1918.
Alexandre disparait au combat de Crécy-Au-Mont dans l’Aisne le 29 août 1918. Son corps n’est pas retrouvé. Aussi, son décès est confirmé par un jugement déclaratif de décès du Tribunal de Paimbœuf en date du 12 octobre 1921.
Pendant le même combat, le 335ème compte :
4 officiers tués et 9 blessés
97 soldats tués, 213 blessés, 31 gazés et 60 disparus.
Pour sa vaillance lors de cette journée, le 335ème est cité à l’ordre du corps d’armée : « Le 29 Août 1918, sous les ordres du Lieutenant-Colonel KELLER, s'est vaillamment élancé à l'assaut d'un village très fortement organisé et défendu à outrance par un régiment de la Garde Prussienne. Menacé par une contre-attaque d'être séparé de la Division à sa gauche et ayant ses vagues d'assaut fauchées par des barrages d'artillerie, a défendu avec intrépidité ses gains de terrain et a fait preuve, malgré de lourdes pertes, d'un dévouement, d'un sang-froid et d'une ténacité remarquables. »
Une plaque mémorielle au nom d’Alexandre est posée sur la sépulture familiale ou repose déjà son frère Pierre depuis le 26 avril.
Pierre, le papa, décède à Arthon en 1934 à l'âge de 78 ans. Angélique, la maman, décède en 1933 à Arthon à l'âge de 76 ans.
Marie Françoise, épouse Gabriel BAZANTE en 1912 à La Sicaudais. Ils ont un fils. Marie Françoise décède en 1974 à Paimboeuf à l'âge de 90 ans.
Célestine épouse Jean GLAUD en 1909 à La Sicaudais. Ils ont un fils. Célestine décède en 1963 à Paimboeuf à l'âge de 77 ans.
Berthe épouse Francis BERTHEBAUD en 1920. Ils ont deux enfants. berthe décède en 1973 à Saint Viaud à l'âge de 84 ans.
Léon est aux armées au moment de la mobilisation. Il est blessé le 22 août 1914 et est classé dans les services auxiliaires. Il disparait et est fait prisonnier en mai 1918. Il épouse Rose LEROUX. Ils ont une fille. Léon décède en 1968 à Frossay à l'âge de 76 ans.
François est mobilisé en décembre 1914. Il est blessé en juin 1915 aux Dardanelles. Il est classé dans les services auxiliaires. Il épouse Denise HYOU en 1920 à Saint-Macaire-En-Mauges (49). Il décède en 1939 à Paimboeuf à l'âge de 44 ans.
Félixine décède en bas âge en 1898
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de ces biographies.
La course à la mer est la dernière étape de la guerre de mouvement au début de la première Guerre mondiale.
À l'issue de la bataille de la Marne, les belligérants tentent des opérations de débordement réciproques et entament vers le nord-ouest du front, à partir du 12 septembre 1914, à travers les départements de l'Oise, de la Somme, du Pas-de-Calais, du Nord et par la Belgique, une « course à la mer », qui fixera le front de la Suisse à la mer du Nord en décembre.