PEDOUX Hyacinthe Joseph
Chauvé
1886 - 1916
411ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Hyacinthe est né le 18 août 1886 au Clion.
Il se marie en 1912 à Chauvé.
Il est nommé caporal en 1908.
Pendant la guerre, il est d’abord affecté au service des douanes.
Il rejoint ensuite le 65ème régiment d’infanterie de Nantes.
Il est rapidement incorporé au 411ème dans la Marne.
En janvier 1916, le régiment est au nord de Minaucourt-Le Mesnil-Lès-Hurlus.
C’est au Fortin de Beauséjour que Hyacinthe est tué à l’ennemi le 10 janvier 1916.
Il est décoré à titre posthume de la Médaille militaire et de la Croix de guerre avec une étoile bronze.
Hyacinthe est né le 18 août 1886 au Clion. Son père, Gustave (qui se fera appeler Auguste) et sa mère Suzanne GOUY sont cultivateurs à La Maraudière au Clion.
Il a déjà une grande sœur, Augustine qui est née en 1883 et se marie en 1902 au Clion avec Jean BAZUREAU. Elle décède le 21 août 1946 à La Bernerie.
Quant à Hyacinthe, il se marie avec Ludivine PEDOUX le 12 février 1912 à Chauvé. Ils portent tous les deux le même nom de famille. En effet, leurs pères respectifs, Pierre né en 1855 et Gustave - Auguste né en 1857, étaient frères. Hyacinthe et Ludivine étaient donc cousins germains (au 4ème degré selon l’église qui interdit une telle union. S’ils se sont mariés à l’église, il est donc fort probable que le couple ait obtenu une dispense de l’église)
Hyacinthe commence son service militaire le 7 octobre 1907 au 79ème régiment d’infanterie en garnison à Nancy.
Il est nommé caporal le 23 octobre 1908. Il obtient son certificat de bonne conduite et retourne à la vie civile le 25 septembre 1909.
Du 10 Février 1911 au 30 octobre 1915, il devait être affecté spécial des douanes de Nantes.
Mais la guerre en a décidé autrement car le 20 avril 1915, il est incorporé au 65ème de Nantes.
Le 6 juin 1915, il intègre le 411ème régiment d’infanterie.
Ce régiment a été créé le 20 mars 1915 avec trois bataillons à la mairie de Plouharnel-Carnac avec des éléments venus des dépôts de la 11ème région militaire (Les régiments dont le numéro est supérieur à 400 sont des régiments de marche)
Lorsque Hyacinthe rejoint ce régiment, il est positionné à Prunay dans la Marne. Puis occupe les secteurs de Mont-Doyer et de Sillery - Le Bois des Zouaves en Champagne .
« La masse des humains s’agite et se débat au milieu des ténèbres où l’orgueil, la haine et la cupidité l’ont conduite. Ce chaos, cet anéantissement des choses et des individualités, ces contrastes violents, cette anarchie des actions, des pensées et des sentiments, c’est la guerre. » La Bourguignotte, journal des tranchées, 1916.
En janvier 1916, le régiment est au nord de Minaucourt-Le Mesnil-Lès-Hurlus, au fortin de Beauséjour, théâtre de combats meurtriers .
C’est ici que Hyacinthe est tué à l’ennemi le 10 janvier 1916.
Il est cité, à titre posthume, à l’ordre du régiment le 26 juillet 1919 avec attribution de la Croix de guerre et une étoile bronze :
« Brave caporal, donnant toujours à ses hommes le plus bel exemple de courage. Mort glorieusement pour la France, le 10 janvier 1916 à Beauséjour. ».
Il est également décoré à titre posthume de la Médaille militaire le 19 octobre 1919 par Georges Clemenceau.
Le Fortin de Beauséjour
Le secteur de Beauséjour a marqué l’Histoire de la Première Guerre mondiale.
Les français ont repoussé l’avancée allemande lors de la bataille de la Marne en septembre 1914 et, depuis, les Allemands campent sur une ligne comprenant la ferme « Beau-Séjour ».
Les soldats français essaient de reprendre la ferme mais les Allemands ont organisé et fortifié un réseau de tranchées sur la hauteur, à 1 500 mètres au nord de celle-ci.
Cette position formidablement protégée, à laquelle se heurtent les français tout au long du premier trimestre de 1915, est baptisée le « Fortin de Beauséjour ». Ce bastion sera pris et repris 7 fois entre mi-février et mi-mars 1915. Il y règne une incessante guerre de mines souterraines et d'assauts à la baïonnette, particulièrement meurtriers.
Il faut attendre la grande offensive française de Champagne du 25 septembre 1915 pour que le secteur et la position du « Fortin de Beauséjour » soient enfin dégagés.
Le hameau n'a pas été reconstruit après la guerre. Il est aujourd'hui le site de monuments historiques avec une stèle à la mémoire des soldats et un calvaire.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Hyacinthe appartenait au 411e Régiment d'Infanterie, une unité « jeune », formée au printemps 1915 pour combler les besoins immenses de l'armée. En ce mois de janvier 1916, son régiment tient le secteur redouté de la Champagne, une zone de plaine crayeuse où aucune forêt ne vient masquer les lignes.
Le décor : Un paysage lunaire Le lieu de son décès, le Fortin de Beauséjour (près de Minaucourt et Massiges), n'a de « fortin » que le nom. Il ne s'agit pas d'un ouvrage bétonné, mais d'un point d'appui fortifié fait de sacs de terre, de tôles et de tranchées labyrinthiques, isolé au milieu d'un paysage ravagé. À cette époque, la Champagne est un calvaire climatique : la pluie transforme la craie friable en une boue collante et blanchâtre, la célèbre « glaise », qui aspire les hommes et gèle durant les nuits d'hiver.
Janvier 1916 : La guerre d'usure à son paroxysme Si les grandes offensives de 1915 sont terminées, le secteur de Beauséjour reste une poudrière. C'est une guerre de position vicieuse. Allemands et Français sont enterrés à quelques dizaines de mètres les uns des autres. Le danger est permanent :
Les Minenwerfer (Crapouillots) : Ces mortiers de tranchée allemands, silencieux et dévastateurs, pilonnent sans cesse les fortins français pour détruire les défenses.
La Guerre des Mines : Sous terre, on creuse pour faire sauter les positions adverses.
Les coups de main : En janvier 1916, les Allemands multiplient les attaques locales surprises pour tester la résistance française avant leurs grandes offensives.
Hyacinthe est tombé là, au milieu de cette immensité blanche et boueuse, défendant un tas de terre stratégique que l'État-Major s'acharnait à conserver coûte que coûte.
Beauséjour a connu un regain de notoriété dans la presse en 2006, quand le doyen de la France de l'époque, Maurice Floquet, est décédé à l'âge de 111 ans.
Celui-ci avait en effet combattu lors de la bataille du 25 septembre 1915 et survécu malgré de graves blessures reçues lors d'un assaut contre les lignes allemandes.