Cette biographie a été rédigée par Hervé et adaptée à ce support
GARIOU Henri Léon Felix
Préfailles
1876 - 1918
5ᵉ escadron du train
Mort pour la France
Henri est né à Paimboeuf le 20 septembre 1876.
Il est clerc de notaire.
Il se marie en 1903 et a deux enfants.
Il est mobilisé le 30 octobre 1914. Il a alors 38 ans.
Henri meurt de maladie contractée en service le 7 octobre 1918 à Lignières dans la Meuse. Il venait d'avoir 42 ans.
Fils unique du négociant Amable GARIOU et de son épouse Marguerite, Henri Léon Felix GARIOU est né à Paimboeuf le 20 septembre 1876. Grâce à une solide instruction primaire, il devient clerc de notaire. C’est la profession qu’il exerce au moment de son appel sous les drapeaux le 16 novembre 1897.
Henri est incorporé au 2e régiment de chasseurs à cheval de Pontivy. Ses qualités intellectuelles lui valent d’être promu brigadier dès le 4 juin 1898.
Habitué aux tâches administratives, il est nommé brigadier-fourrier le 17 septembre suivant.
Moins de deux ans après son incorporation, il devient maréchal des logis, le 10 juin 1899.
Dégagé de ses obligations militaires, Henri se marie le 8 septembre 1903 à Paimbœuf avec Suzanne Marie ROMANN. Née à Strasbourg en 1882, Suzanne quitte l’Alsace avec sa famille après que celle-ci a choisi de conserver la nationalité française, quelques années après l’annexion de la province par l’Allemagne.
D’abord domiciliés sur le territoire de Belfort, la famille s’établit par la suite en Loire-Atlantique.
De cette union naissent deux enfants : Jean, né en 1908 et Jacques, né en 1910. A la déclaration de la guerre, Henri est agent général d’assurance. Le couple réside au 13, rue de l’amiral Courbet à Saint Nazaire.
Durant le conflit, la famille GARIOU déménage pour s’installer au 16, rue de l’Hôtel de ville dans cette même ville.
Initialement classé sursitaire, Henri GARIOU est rappelé sous les drapeaux le 30 octobre 1914. Le 2e régiment de chasseurs de Pontivy, qu’il connaît bien, est son unité d’affectation. Il rejoint le front au moment où les escadrons de cavaliers qui sont progressivement « démontés » occupent, chacun à leur tour des tranchées à Fricourt, Bécourt et Thiepval dans la Somme.
Au vu de ses compétences, Henri est nommé adjudant le 24 février 1915. Le 25 septembre 1915, les six escadrons du régiment sont rassemblés dans le secteur de Perthes pour participer à l’offensive en Champagne.
Jusqu’au 30 septembre, le régiment subit de lourdes pertes sans obtenir la percée tant attendue. Il repart pour le front de Verdun le 12 juin 1916. Mais l’adjudant GARIOU n’est pas de la partie. Peut-être en raison de son âge (il a alors 40 ans), il est muté au 5e escadron du train des équipages militaires d’Avon le 1er juin 1916.
Pendant les quatre années et demi du conflit, les compagnies du 5e escadron du train sont déployées sur tous les fronts, aussi bien en France qu'en Algérie ou en Orient.
L’adjudant GARIOU est désigné pour rallier la 15e compagnie hippomobile du 5e escadron. Elle reste affectée au Quartier Général du 2eme Corps d’Armée Colonial (2ème CAC) pendant toute la durée du conflit. Le 2e CAC est un corps d’élite composé de deux divisions. Ce corps est envoyé sur tous les points « chauds » où combat l’armée française.
En 1916, le 2e corps d'armée colonial est engagé dans les combats d'automne de la bataille de la Somme. En 1917, ses troupes combattent lors de la bataille du Chemin des Dames, puis de l'offensive française à Verdun pour sécuriser la forteresse. À partir du mois d'août 1918, le 2e corps d'armée colonial passe sous le contrôle opérationnel de l'armée américaine. Il participe à la réduction du saillant de Saint-Mihiel. A chaque fois, les besoins des troupes dans le domaine logistique sont énormes.
La préparation des grandes offensives, comme l’approvisionnement en moyens défensifs a pour conséquence l'emploi des CVAD (Convois administratifs) à toutes sortes de transports. Verdun, la Somme, la Champagne et l’Aisne sont des batailles où les convois ont été soumis à rude épreuve. Verdun et la Somme, sont celles où les formations du train, bien que constituées à cette époque d'hommes de vieilles classes, pour la plupart pères de familles nombreuses, ont donné leur maximum.
Et l’épidémie de grippe espagnole qui se développe en France à partir du printemps 1918 pour se transformer en véritable pandémie au mois d’octobre suivant, n’améliore pas l’état sanitaire de l’armée française.
Hospitalisé à l’ambulance 11/14 de Lignières dans la Meuse, Henri GARIOU meurt de maladie contractée en service, le 7 octobre 1918.
Après son décès, son épouse Suzanne se retire à Paris. Elle meurt à son domicile du 10, avenue Dorian dans le 12ème arrondissement le 2 décembre 1922 à l’âge de 40 ans. Suzanne laisse derrière elle deux orphelins de 12 ans et 14 ans.
Jean s’éteint à Nice en 2002 à l’âge de 93 ans.
Jacques, son frère cadet, décède à Versailles en 1994 à l’âge de 84 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le Train des Equipages est l'arme des transports. L’ensemble des compagnies qui composent le 5e escadron a pour mission d'effectuer des opérations de logistique. Elles peuvent se définir en deux catégories. Tout d’abord le transport de denrées, de ravitaillement et de matériel divers. On parle alors de Compagnies de CVAD et CVAX (convois administratifs et convois administratifs auxiliaires). Cela peut aller, non sans risque, jusqu’aux obus de calibre 210mm qui sont délivrés aux batteries d’artillerie. Vient ensuite le transport de blessés, depuis ceux ramassés sur la ligne de front jusqu’à leur transfert vers les ambulances et les hôpitaux de l’arrière. On parle alors de compagnies divisionnaires. Les moyens employés peuvent être hippomobiles ou motorisés.