Cette biographie a été rédigée par Hervé et adaptée à ce support
GADET Joseph Alphonse Marie
Préfailles
1894 - 1916
76ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Joseph est né le 12 décembre 1894 à La Plaine.
Il est cultivateur comme son père.
Il est mobilisé au 146e régiment d'infanterie en septembre 1914 alors qu'il n'a pas encore 20 ans.
En décembre 1914, il participe à la première bataille d'Ypres.
En mars 1915, il combat dans le secteur de Zonnebecke.
En mai 1915, il participe aux batailles de Neuville-Saint-Vaast jusqu'à Notre-Dame-de-Lorette.
Joseph passe au 76e RI en septembre 1915.
Avec ce régiment, il va combattre en Argonne.
Joseph est blessé et évacué sur l’hôpital central de Bar-le-Duc. C’est là qu’il décède des suites de blessures de guerre le 1er mai 1916.
La tombe est aujourd'hui parfaitement entretenue par la famille.
Deuxième garçon d’une fratrie de cinq enfants, Joseph GADET est né le 12 décembre 1894 d’un père cultivateur et d’une mère blanchisseuse. Ils sont installés sur la commune de Préfailles au lieu-dit « le Pigneau ». Exerçant comme son père le métier de cultivateur, le jeune homme n’a pas beaucoup fréquenté l’école. Il est classé comme ne sachant « ni lire ni écrire » par le conseil de révision.
Dans l’urgence du recompléter les effectifs de l’armée française durement éprouvés à la suite de la sanglante bataille des frontières et de la bataille de la Marne, le jeune Joseph est appelé sous les drapeaux dès le 11 septembre 1914. Il n’a pas encore 20 ans.
Les régiments initialement casernés dans des régions désormais envahies, ont dû déplacer leur dépôt loin du front à l’intérieur du pays. Joseph est donc accueilli à Castelnaudary, nouveau lieu d’’implantation du dépôt du 146e régiment d’infanterie le même jour.
A cette date, cette unité a été durement étrillée à la bataille de Morhange qui lui a coûté 1 250 hommes puis à la bataille de Nancy du 1er au 12 septembre 1914. Depuis le 31 juillet, le régiment a perdu au total 4 200 hommes et 75 officiers. Après plus de quarante jours de combats, il ne reste parmi le personnel présent à la déclaration de la guerre le 2 août, que deux capitaines qui commandent des bataillons et sept ou huit lieutenants ou sous-lieutenants.
Face aux pertes de ce début de guerre, la formation des conscrits doit être accélérée. La période dite « des classes » du soldat GADET ne dure que deux mois. A la mi-novembre 1914, il est prêt à être envoyé sur le front au gré des pertes et des besoins en hommes de son régiment.
Fin novembre 1914, à la suite de la première bataille d’Ypres et des combats de Kemmel et de Messines auxquels participe activement le 146e RI, Joseph GADET rejoint son unité. Le régiment épuisé a besoin de troupe « fraîches ». Il est relevé par des unités britanniques.
Le régiment passe l’hiver 1914-1915 dans les Flandres, occupant tour à tour divers secteurs, dans la région d’Ypres.
Le 17 février 1915, les fantassins du 146e reçoivent les premières capotes de couleur « bleu horizon ». Ce sont les prémices du déploiement de la nouvelle tenue des soldats français que la grande guerre va immortaliser.
Fin février, le régiment, reformé avec de nouveaux effectifs et remis sur pied après une courte période de repos, est de nouveau opérationnel. Dès le 4 mars, il prend position dans le secteur de Zonnebecke. Dans ce secteur, les tranchées allemandes sont très proches des tranchées françaises .
Première bataille d’Ypres
L'ennemi, largement pourvu de Minenwerfer, en fait un usage continuel et inflige des pertes sensibles au 146e RI qui se retrouve de surcroît exposé à la guerre de mines.
De leur côté, les Français font usage pour la première fois du canon Danois AASEN, de pétards de cheddite, et des premiers mortiers de tranchée.
On est au tout début de l’engagement des engins dits « spéciaux » dans la guerre de position.
Face à un adversaire bien armé, l’armée française fait feu de tout bois pour s’équiper à son tour.
Une grande offensive française est prévue pour le printemps 1915 dans le Pas-de-Calais. Le 9 avril, le 146e est une nouvelle fois relevé dans les secteurs de Zonnebecke par des troupes britanniques. Il est ensuite déployé plus au nord pour participer à la bataille d’Arras.
Dès le 9 mai, le front s’embrase, depuis Neuville-Saint-Vaast jusqu'à Notre-Dame-de-Lorette. A 6 heures du matin, les soldats du 146e s'élancent, précédés de l'explosion de mines sous les tranchées allemandes. Trois lignes de tranchées allemandes sont enlevées d'un seul élan. Des canons, des mitrailleuses, de nombreux prisonniers tombent entre les mains françaises. Neuville Saint Vaast est l’objectif.
De furieux combats vont se dérouler jusqu’au 24 mai avant que le régiment épuisé ne soit relevé.
Mais le front n’est pas percé.
Le séjour au cantonnement est marqué la visite du général Balfourier, commandant le 20e corps d’armée, et une prise d’armes, au cours de laquelle on remet les premières « Croix de guerre ».
Après avoir reçu de nouveaux renforts, les fantassins du 146e repartent au combat le 27 juin dans le secteur dit du "Labyrinthe" avant d’être une toute dernière fois relevé le 5 juillet. A la même date, les poilus apprennent que le régime des permissions est institué. C’est dans l’allégresse générale, que les premiers permissionnaires quittent leurs camarades dès le 6 juillet. Le 146e, quant à lui, part au repos en Lorraine où il arrive le 15 juillet pour être caserné à Lunéville.
Le 26 août, c’est le départ pour la Champagne afin de participer à une nouvelle tentative de rupture du front. Joseph ne participe pas aux opérations de Champagne. Il est muté le 22 septembre au 76e RI qu’il rejoint le 26 septembre0 Le régiment est basé à Coulommiers.
Joseph rejoint la 5e compagnie du 76e RI au moment où ce régiment reçoit l'ordre de rejoindre le bivouac à la Croix-Geantin, puis à Courtamont, avant d’être expédié en Argonne ; un secteur bien connu de ces poilus qui y combattent depuis le début de l’année 1915.
Pendant les sept premiers mois de l'année 1916, les positions occupées sont les mêmes que celles de l'année précédente. Le régiment stationne dans la forêt d'Argonne, entre le Four-de-Paris, et La Chalade, légèrement au nord de ces deux villages.
L’Argonne - Dans les tranchées. Collection privée HC
Le secteur occupé se nomme le « Fer- à-Cheval » Les compagnies font six jours de première ligne, six jours de réserve, puis six jours de repos à La Chèvrerie ou au Claon, puis une nouvelle période de six jours de première ligne, six de réserve et enfin six jours de repos aux Islettes ou à Futeau, soit très souvent trente jours sans apercevoir une maison ou un civil.
Brusquement, le 14 avril et sans raison apparente, l'ennemi envoie sur les positions du 76e une pluie de « Minen » qui dure quatorze heures. Toutes les tranchées sont bouleversées, le ravin des Courtes-Chausses est rempli de fumée pendant deux jours.
Blessé, Joseph est évacué sur l’hôpital central de Bar-le-Duc. C’est là qu’il décède des suites de blessures de guerre le 1er mai 1916. Un secours de 150 francs est accordé à la famille le 1er septembre 1916.
A la demande de sa famille, la dépouille de Joseph est rapatriée à Préfailles le 9 juillet 1921, en même temps que celle de Pierre DRONET. A l’issue d’une cérémonie d’hommage suivie d’un office religieux, ils sont tous deux inhumés dans le carré militaire attribué aux soldats Morts pour la France du cimetière de Préfailles.
La tombe est aujourd'hui parfaitement entretenue par la famille.
Son frère aîné Jean Marie fait toute la guerre dans divers régiments d’artillerie. Revenu indemne et maçon de profession, il décède en1946 à l’âge de 54 ans.
Son frère cadet Marcel, né en 1898, est incorporé au 91e régiment d’infanterie. Il est gravement blessé aux combats de Château-Thierry le 21 juillet 1918 après qu’un éclat d’obus lui ait fracturé le tibia de la jambe gauche. Il est d’abord classé provisoirement infirme à 45% en 1919, avec le port obligatoire d’un appareil orthopédique pour assurer sa marche. En raison de graves séquelles, ce taux augmente au fil des années pour s’établir définitivement à 90% en 1960 après son amputation de la cuisse gauche. Décoré de la médaille militaire en 1953, Marcel décède en 1962 à l'âge de 64 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Jusqu’à la fin du XIXᵉ siècle, le territoire que nous connaissons aujourd’hui sous les noms de La Plaine-sur-Mer et de Préfailles ne formait qu’une seule entité. Sous l’Ancien Régime, il s’agissait de la paroisse de La Plaine, dépendant du diocèse de Nantes. Avec la Révolution française et la création des communes en 1790, cette paroisse devint la commune de La Plaine, regroupant l’ensemble des villages, hameaux et bourgs de la pointe du Pays de Retz.
Au fil du XIXᵉ siècle, le bourg de Préfailles, situé à l’extrémité de la presqu’île, connut un développement particulier.
La position stratégique du site amena l’installation de batteries côtières et d’un sémaphore.
L’essor du tourisme balnéaire attira de plus en plus de résidents saisonniers et de visiteurs.
Les habitants de Préfailles se sentaient éloignés du bourg principal de La Plaine et souhaitaient disposer de leur propre conseil municipal pour gérer les affaires locales.
Cette volonté d’autonomie aboutit en 1877. Par une loi promulguée le 24 juillet 1877, la commune de Préfailles fut officiellement créée à partir d’une partie du territoire de La Plaine. L’ancienne commune conserva alors le nom de La Plaine-sur-Mer, afin d’éviter toute confusion.
Depuis cette date, Préfailles et La Plaine-sur-Mer sont deux communes distinctes. Toutefois, dans les documents antérieurs à 1877, le nom de La Plaine désigne encore l’ensemble de l’ancien territoire, englobant les deux bourgs actuels.