Cette biographie a été rédigée par Hervé, complétée et adaptée pour ce support.
FOUCHER Gustave Jean Marie
Préfailles
1890 - 1918
41ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Gustave est né le 10 mai 1882 à La Plaine.
Il se marie en 1912 avec Madeleine LERAY. Le couple n'a pas d'enfant.
Il est mobilisé au 41ème Régiment d'infanterie en garnison à Rennes.
Il combat en Belgique mais le régiment est contraint de se replier le 26 août 1914.
Il participe à la Bataille de la Marne.
Après avoir perdu 2000 hommes, le régiment se reconstitue et repart au combat en février 1915 au nord d'Arras.
C'est lors de l'offensive majeure de mai 1915 en Artois que Gustave disparaît. La date de son décès est fixée au 9 mai 1915.
Gustave FOUCHER est né le 10 mai 1882 à La Plaine.
Avec son frère aîné Julien et sa sœur cadette Marie, ils sont tous trois nés de père inconnu. Leur mère, Constance, cumule les emplois de journalière, de domestique et de pêcheuse pour subvenir aux besoins de sa petite famille.
Gustave suit une scolarité qui lui permet d’apprendre à lire et à écrire. À l’instar de sa mère, il exerce le métier de journalier à Préfailles jusqu'à son appel sous les drapeaux, le 15 novembre 1903. Il effectue alors son service militaire au 117ᵉ Régiment d’infanterie du Mans, à la caserne Chanzy.
Libéré de ses obligations militaires, Gustave accomplit deux périodes d’exercice dans la réserve, au 25ᵉ régiment d’infanterie de Cherbourg, en 1909 et en 1912.
Il épouse le 30 septembre 1912 à La Plaine, Madeleine LERAY , pêcheuse, native de La Plaine.
C'est au sein du 41ᵉ régiment d’infanterie qu’il est mobilisé le 11 août 1914.
Au moment de la déclaration de guerre, ce régiment est en garnison à Rennes, à la caserne Mac-Mahon. Recruté principalement dans les subdivisions de Rennes, Vannes et Saint-Brieuc, le 41ᵉ est presque exclusivement composé de soldats bretons. Gustave Foucher fait figure d’exception.
Avec le 41ᵉ régiment d’infanterie, le soldat Gustave Foucher franchit la frontière belge le 17 août 1914 et marche en direction de Namur. Dès le 20 août, les combats s’engagent sur la Sambre. Les Français reçoivent leur baptême du feu le 21 août à Ham-sur-Sambre. Ils parviennent à bloquer l’avancée ennemie pendant une journée, mais la situation générale contraint le haut commandement à ordonner un repli stratégique. Le 26 août, la frontière belge est franchie en sens inverse.
Tout en subissant des pertes importantes, le régiment mène des combats d’arrière-garde acharnés pour ralentir la progression allemande. Il repart à l’offensive le 7 septembre, à l’occasion de la bataille de la Marne. La Marne est repassée vers le nord le 12 septembre. Le 41ᵉ RI se retrouve alors engagé dans les combats de Craonne et d’Heurtebize. Après avoir repoussé plusieurs contre-attaques allemandes, le régiment est acheminé par camions-autos et par voie ferrée au nord-est d’Amiens, dans le cadre des opérations connues sous le nom de « course à la mer ».
Devant Neuville-Vitasse, les fantassins français parviennent à stopper l’ennemi lors d’une bataille meurtrière qui dure six jours. Le 41ᵉ RI y laisse 2 000 hommes, mais la poussée allemande sur Arras est définitivement brisée.
Gustave Foucher survit à ces terribles combats. Le régiment est relevé dès le 8 octobre. Toutefois, les pertes humaines sont telles que sa reconstitution complète ne sera effective que le 29 octobre. Affecté provisoirement à un secteur jugé « calme », le 41ᵉ RI ne regagne une zone active du front qu’à partir du 25 février 1915, dans le secteur d’Écurie, au nord d’Arras. Là, les soldats découvrent les premiers « Minens » (ancêtre du mortier ou lance-bombe) et participent à une guerre de mines acharnée, qui occasionne de lourdes pertes. Le 31 mars 1915, le 41ᵉ RI relève le 71ᵉ dans le secteur de Roclincourt.
Le haut commandement français décide alors de lancer une offensive majeure à l’est d’Arras, dans le but de dégager la ville et de repousser l’ennemi au-delà du plateau de Thélus. L’attaque est programmée pour le 9 mai 1915. Ce jour-là, à 10 heures, la 38ᵉ brigade, disposée en profondeur avec le 70ᵉ RI en première ligne et le 41ᵉ RI en soutien, s’élance à l’assaut des tranchées allemandes sur l’axe La Maison-Blanche – Bailleul – Sire-Berthoud.
Mais les vagues d’assaut françaises sont fauchées dès les premiers mètres par les mitrailleuses ennemies, et leur progression est immédiatement stoppée. Dans l’après-midi, à 16 heures, le 70ᵉ RI, renforcé par le 1er bataillon du 41ᵉ, tente une nouvelle attaque. Malgré le courage exemplaire des officiers et des hommes, elle échoue de nouveau.
Le 10 mai, le 41ᵉ RI relève le 70ᵉ en première ligne. À 17 heures, le 3ᵉ bataillon lance une attaque. À peine les 9ᵉ et 11ᵉ compagnies ont-elles quitté leurs tranchées qu’elles sont décimées par une pluie de balles. L’assaut est immédiatement interrompu : les deux compagnies ont perdu les trois quarts de leur effectif. Bien que très affaibli, le régiment tient le secteur jusqu’au 27 mai, avant d’être envoyé au repos dans les environs de Wanquetin.
C’est au cours de ces combats meurtriers que le soldat Gustave Foucher disparaît dans la tourmente. Son corps ne sera jamais retrouvé.
Le Jugement déclaratif de décès du Tribunal de Paimboeuf en date du 6 juillet 1921 fixe le décès de Gustave au 9 mai 1915…soit la veille de son anniversaire.
En 1922, sa veuve, Madeleine Foucher, se remarie avec un marin-pêcheur. Devenue mère de cinq enfants, elle s’éteint à Orvault en 1977, à l’âge de 81 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Le nom de Gustave Foucher est aujourd’hui gravé sur l’un des panneaux de "L’Anneau de la Mémoire" à Ablain-Saint-Nazaire. Érigé sur une colline au sud-est de la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, ce mémorial de 2,2 hectares se présente sous la forme d’un anneau de 345 mètres de circonférence, pesant 300 tonnes, orné d’une œuvre lumineuse nocturne intitulée La Grande Veilleuse. Sur sa face intérieure, 500 panneaux dorés (dont 499 gravés), d’environ trois mètres de haut, présentent les noms des soldats morts pendant la Première Guerre mondiale, inscrits par ordre alphabétique, sans distinction de nationalité, de grade ni de religion.
Cette liste, composée de 579 606 noms de soldats tombés sur les 90 kilomètres de front du Nord–Pas-de-Calais entre 1914 et 1918, couvre 40 nationalités. Elle a été constituée à partir des données fournies par chaque pays. Le nom de Gustave Foucher y figure, gravé à jamais dans la mémoire collective.