DORY Joseph Jean Marie
Chauvé
1883 - 1914
65ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Joseph est né le 14 novembre 1883 à Chauvé.
Il se marie en 1909 à Chauvé et a deux enfants.
Il est mobilisé le 3 août 1914 au 65ᵉ régiment d’infanterie de Nantes.
Il est tué à l’ennemi le 8 septembre 1914, lors de la bataille de la Marne.
Joseph est décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la médaille militaire.
Son père, Auguste DORY, domestique, natif d’Arthon a épousé Anne PILET, également domestique, native de Chauvé en 1876 à Arthon. Le couple a eu trois enfants : Pauline (1878), Augustin (1881) et Joseph (1883)
Joseph est donc le petit dernier, né le 14 novembre 1883 dans le bourg de Chauvé. Ses parents sont alors cultivateurs.
Il effectue son service militaire à partir du 14 novembre 1904 au 65ᵉ régiment d’infanterie de Nantes. Il revient à la vie civile avec son certificat de bonne conduite. Joseph est brun aux yeux gris bleu et mesure 1,61m.
Joseph accomplit des périodes d’exercices du 21 août au 17 septembre 1908 puis du 22 avril au 8 mai 1913 au 65e RI de Nantes.
Il épouse Clémentine PARÉ, native de Paulx, le 22 juin 1909 à Chauvé. Pauline, la sœur de Joseph, se marie le même jour.
Clémentine et Joseph ont deux enfants : Clémentine née à Chauvé en 1911 et Joseph né à Chauvé en 1913.
Joseph est mobilisé le 3 août 1914 au 65e RI.
En août 1914, le 65e régiment d'infanterie tient garnison à Nantes. Le Finistère, le Morbihan, la Loire-Inférieure et la Vendée fournissent la majorité des recrues.
« Bretons et Vendéens doivent combattre côte à côte, déployant les qualités de ténacité, d'opiniâtreté et de persévérance qui caractérisent leur tempérament. » Historique du 65e RI
Le 5 août 1914, Joseph quitte Nantes sous le commandement du colonel BALAGNY.
Après l’angoisse des jours précédents, alors que l’avenir était incertain, l’enthousiasme éclate : « le peuple acclame ses soldats qui partent défendre la patrie contre l’envahisseur. »
« Le départ s’effectue au milieu des fleurs jetées par la foule.» Historique du 65e RI
Le régiment débarque le surlendemain en Argonne, à Grandpré, dans la zone du 11e corps d’armée. Par étapes, il gagne Sedan, franchit la Meuse et entre en Belgique le 16 août.
Le 21, Joseph est confronté aux avant-gardes allemandes à 20 km au nord de Bouillon.
Le 22 août, il reçoit le baptême du feu lors de l’attaque des positions ennemies de Maissin, au cours de la grande bataille livrée par la 4e armée française.
Ce jour-là, 27 000 soldats français sont morts en une seule journée. Ce 22 août reste le jour le plus noir de toute l’histoire de l’armée française.
L’ennemi bat en retraite après de violents combats au corps à corps qui se prolongent jusque dans la nuit, mais dès le lendemain, l’ordre est donné de rompre le combat.
Le 25 août, le 65e repasse la Meuse à Bazeilles et s’établit sur les hauteurs de Wadelincourt et de la Marfée.
Quatre jours de combats acharnés permettent au régiment de montrer sa valeur, malgré de lourdes pertes : trois chefs de bataillon et de nombreux capitaines sont tués ou blessés.
Le 27 août, le régiment reprend le village de Noyers-Pont-Maugis lors d’une « fougueuse charge à la baïonnette, tambours et clairons en tête. » Historique du 65e RI
Les jours suivants, d’autres combats ont lieu : Bulson, Attigny, Pont-Faverger, Vaudemange, Pocancy.
Le 5 septembre au soir, Joseph est près de Fère-Champenoise et se prépare à la bataille de la Marne.
Le 6 septembre, le régiment reçoit la mission de tenir les débouchés Est des marais de Saint-Gond à Morain-le-Petit.
Pendant deux jours, avec des unités réduites à quelques hommes, il résiste à des assauts répétés d’un ennemi supérieur en nombre et soutenu par une artillerie puissante.
Les combats de Fère-Champenoise coûtent au régiment la moitié de son effectif, soit environ 1600 hommes.
Son colonel est grièvement blessé, et il ne reste plus que deux capitaines, un lieutenant et quatre sous-lieutenants pour encadrer la troupe.
Joseph est tué lors de ces violents combats le 8 septembre 1914. Cette date a été fixée par un Jugement déclaratif de décès du tribunal de Paimboeuf en date du 9 juin 1920, jugement transcrit sur le registre d’état civil de Chauvé.
Selon les Archives Départementales de Loire-Atlantique, Joseph est inhumé à Ecury-Le-Repos dans la Marne. Nous n'avons toujours pas trouvé sa tombe.
Joseph est décoré à titre posthume de la Croix de guerre et de la médaille militaire.
Son père décède en 1914 à Chauvé à l’âge de 70 ans.
Sa mère décède en 1944 à Chauvé à l’âge de 95 ans.
Pauline, sa sœur, épouse en 1909 Germain RONDINEAU à Chauvé. Elle a deux enfants. Elle décède vers 1960 à l’âge de 82 ans.
Augustin décède en 1924 à Chauvé à l’âge de 42 ans.
Sa fille Clémentine épouse Gustave PHILBERT en 1948 à Machecoul. Elle décède en 1980 à Nantes à l’âge de 69 ans.
Son fils Joseph décède en 1975 à Machecoul à l’âge de 61 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
La Première Guerre mondiale a coûté à la France un tribut humain considérable : environ 1,4 million de soldats français ont perdu la vie au combat ou des suites de leurs blessures. Parmi ces hommes, beaucoup étaient des pères de famille, laissant derrière eux des épouses et des enfants privés de leur soutien.
On estime qu’en France, près d’un million d’enfants sont devenus orphelins à cause du conflit. Ces enfants, « adoptés par la Nation », souvent désignés sous le nom de pupilles de la Nation, ont fait l’objet d’une attention particulière de la part de l’État.
La loi du 27 juillet 1917, portée par le député Léon Bourgeois, a officiellement créé ce statut. Elle reconnaissait à ces enfants le droit à la protection morale et matérielle de la Nation, avec des aides pour leur subsistance, leur éducation et leur avenir professionnel.
Malgré ces mesures, la vie des orphelins restait difficile. Beaucoup grandirent dans des régions ravagées par les combats, notamment dans le Nord et l’Est de la France, où les destructions et la pauvreté étaient omniprésentes. Les associations caritatives, la Croix-Rouge et diverses initiatives locales complétèrent l’aide apportée par l’État pour soutenir ces enfants.
Les orphelins de guerre ont également marqué la mémoire collective. Monuments, cérémonies et œuvres culturelles ont souvent évoqué leur destin tragique, rappelant le prix payé par la génération sacrifiée de 1914-1918 et la responsabilité du pays envers ceux qui avaient perdu leurs pères « morts pour la France ».