CHIFFOLEAU Jean-Marie
Chauvé
1891 - 1916
16ᵉ régiment de dragons
Mort pour la France
CHIFFOLEAU François
Chauvé
1895 - 1915
402ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Leurs parents, Pierre CHIFFOLEAU et Philomène DOUSSET se sont mariés le 25 septembre 1877 à Frossay. Ils sont alors tous les deux cultivateurs chez leurs parents respectifs.
Ils ont 10 enfants nés entre 1878 et 1897, dont 4 garçons qui seront tous mobilisés pour la première guerre mondiale.
Pierre (1881, Joseph (1887), Jean-Marie (1891) et François (1895)
Jean-Marie est né le 7 juillet 1891 à Chauvé.
Il est mobilisé au 16ème régiment des dragons, une unité de cavalerie de l'armée française.
Il participe à la bataille de la Marne en 1914.
Jean-Marie y est tué le 10 septembre 1914 lors d'une attaque d'un parc d'avions allemand.
Il est inhumé à Chauvé.
Il est cité à titre posthume et décoré de la Croix de guerre.
Il est inhumé à Vivières (02) dans le carré militaire mixte tombe 31.
François est né le 15 avril 1895 à Chauvé.
Il est mobilisé le 15 décembre 1914 au 402ème régiment d’infanterie.
François disparaît le 29 septembre 1915 à Sainte-Marie-à-Py dans la Marne.
Le décès est confirmé le 15 décembre 1920 par le Jugement déclaratif de décès prononcé par le tribunal de Paimboeuf.
Jean- Marie est né le 7 juillet 1891 à Chauvé. Il exerce le métier de laboureur.
Il fait son service militaire à partir du 1er octobre 1912. Il fait donc partie de ces soldats qui sont déjà sous les drapeaux lors de la mobilisation. Il est blond aux yeux châtain clair. Il mesure 1,67m.
Jean-Marie est affecté au 16ème régiment de dragons, ne unité de cavalerie de l'armée française.
Ce régiment a son casernement à Reims et intègre la 5ème division de cavalerie. Il monte en Belgique puis bat en retraite vers Maubeuge. Jean Marie participe à la bataille de la Marne.
IlL'escadron dont fait partie Jean-Marie est amené à détruire huit avions allemands dont un paysan voisin a signalé la présence. Voici le récit de cette bataille :
« Le lieutenant de Gironde, envoyé en reconnaissance avec 54 hommes et 4 officiers (lieutenants de Kerillis, Ronin, de Villelume et de Villaine) tombe en plein dans les lignes boches.
Cerné, les chevaux incapables de prendre même le trot, le lieutenant de Gironde attaque de nuit, à Vivières, près de Villers-Cotterêts, avec le calme, le courage et l'audace qui le caractérisent le parc d'avions ennemis. Le coup réussit. Avions et autos flambent. Mais les pertes sont lourdes : les lieutenants de Gironde et Villaine sont tués, ainsi que 5 cavaliers ; il y a en outre 27 disparus.
Les lieutenants Ronin et Villelume, réfugiés dans une cave, ne se rendent qu'au moment où les Boches vont fusiller comme otages les paysans qui les ont recueillis.
Beaucoup d'hommes regagnent nos lignes en civil ; d'autres nous attendent sur place, comme le lieutenant de Kerillis, qui est blessé. L'adjudant Lallemend, caché à Longpont, dans une carrière, assiste à la retraite des Boches et apporte des renseignements précieux au commandement. Le maréchal des logis Moronvalle se distingue en ralliant des cavaliers qu'il ramène dans nos lignes, malgré de grandes difficultés.
Le gros de la division cherche alors à joindre l'aile gauche française vers Crépy-en-Valois. Elle se heurte à de grosses forces ennemies dès le débouché de la forêt de Villers-Cotterêts ; même échec, après combat, vers Raray, en cherchant à rejoindre Senlis. Ce n'est qu'au prix de nouveaux combats vers Glaignes et Orrouy, que [l’on] gagne la forêt de Compiègne. Par miracle, le pont de l'Oise à la Croix-Saint-Ouen n'a pas été détruit et l'inexécution d'un ordre boche, dont le capitaine Wallace a tué le porteur, fait qu'il n'est pas gardé par l'ennemi.
Pendant toute la journée (10 septembre) le colonel de Tavernost assure, avec le détachement du 16ème (1er et 2ème escadrons) la possession de ce pont …/… qui peut sauver tous ses canons et tous ses cavaliers démontés » Historique du 16e Régiment de Dragons.
C’est lors de cette bataille que meurt Jean- Marie, des suites de ses blessures le 10 septembre 1914 à Vivières dans l’Aisne, au Nord-Est de Paris. Il reçoit la médaille militaire, la Croix de guerre et une citation posthume : «Cavalier dévoué qui a montré la plus grande bravoure dans la nuit du 10 septembre 1914 à l'attaque d'un parc d'avions où il a trouvé la mort». Jean Marie n’avait que 23 ans.
Il est inhumé à Vivières, dans l’Aisne, dans le Carré militaire mixte, tombe N° 31 sous le nom de « CHIFFOLOT ».
François est né le 15 avril 1895 également à Chauvé. Il a à peine 20 ans lorsqu’il est mobilisé le 15 décembre 1914 au 402ème régiment d’Infanterie.
Lors des combats en Champagne, du 28 au 30 septembre 1915, le 402ème régiment d’infanterie perd 1732 hommes dont 1623 disparus (sur un total d’environ 2000 hommes). Les pertes sont tellement importantes que le régiment est dissous.
Quelques soldats intègrent le 164ème et le 165ème, le reste fusionne avec le 111ème régiment d’infanterie.
François disparaît lors de ces combats, le 29 septembre 1915 à Sainte-Marie-à-Py dans la Marne. Le décès est confirmé le 15 décembre 1920 par le Jugement déclaratif de décès prononcé par le tribunal de Paimboeuf.
La maman décède en 1933 à Chauvé à l'âge de 80 ans.
Leur frère Pierre se marie le 3 juin 1907 à Chauvé. Il est mobilisé le 3 août 1914. Il participe au conflit en passant du 64ème régiment d’infanterie au 28ème régiment d’artillerie puis au 51ème régiment d’artillerie et enfin au 135ème régiment d’artillerie lourde. Les archives ne font état d’aucune blessure ni de décoration. Il décède en 1940 à l’âge de 59 ans.
Joseph se marie le 14 novembre 1911 à Arthon. Il est mobilisé le 3 août 1914. Du 2ème régiment de cuirassiers, il passe au 1er régiment du génie puis au 21ème régiment du génie, puis pour terminer la guerre au 2ème escadron du Train. Joseph est cité à l’ordre de sa brigade le 9 juin 1917 avec la Croix de guerre et une étoile de bronze : « Sapeur très dévoué, a participé à une opération particulièrement dangereuse accomplissant sa mission malgré la violence du bombardement » Il décède le 14 mars 1933 à Arthon l’âge de 46 ans.
Jean-Marie et François avaient aussi 6 sœurs
Philomène Joséphine épouse Joseph LEBLANC en 1907 à Chauvé. Elle décède en 1973 à Chauvé à l'âge de 90 ans.
Marie Philomène épouse Pierre LEBLANC en 1901 à Chauvé. Elle décède en 1964 à Chauvé à l'âge de 85 ans.
Joséphine Marie épouse Louis EVAIN en 1909 à Chauvé.
Marie Madeleine décède en 1965 à Sainte-Foy-Lès-Lyon à l'âge de 76 ans.
Germaine Marie décède en 1975 à l'âge de 81 ans.
Valentine épouse Pierre CHAUVET. Elle décède en 1986 à l'âge de 88 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de ces biographies.
Lorsque la guerre commence le 3 août 1914, la France dispose de 141 avions de 14 types différents. Mais très vite, le 1er septembre, le total général s'élève à 183 avions.
Pour les servir, elle dispose d'environ 250 pilotes, sur les 650 formés entre 1909 et 1914.
Il convient d'ajouter à ce total cinq dirigeables et quatre parcs de ballons. L'état-major avait préparé une guerre de mouvement et il avait estimé que des ballons ne pourraient pas accompagner les armées en campagne. Ces ballons avaient été conservés uniquement pour communiquer avec l'extérieur en cas de siège.
Chez les autres belligérants, il n'a pas été possible de faire la distinction entre avions en service, en réserve ou servant à l'entraînement. Ainsi les chiffres donnés ici ne sont que des ordres de grandeur.
La Grande-Bretagne : entre 84 et 156 avions.
La Russie : entre 145 à 190 avions.
L'Allemagne : entre 238 et 260 avions, 12 dirigeables et de nombreux ballons.
L'Autriche Hongrie : entre 36 et 72 avions.
En 1915, la France met en fabrication 1 200 avions supplémentaires. Elle ne conserve que cinq types d'appareils : les "Morane" et les "Spad" pour la chasse, les "Voisin" pour le bombardement, les "Farman" et les "Caudron" pour la reconnaissance.
Source : lavionnaire.fr/