BOUCARD Clément Toussaint Joseph
Chauvé
1887 - 1915
91ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Clément est né le 22 novembre 1887 à Chauvé.
Il est mobilisé dans un service auxiliaire le 22 octobre 1914 au 65e régiment d’infanterie.
Il part ensuite au 91e en février 1915.
Il participe aux combats de Champagne.
Son régiment est envoyé dans le secteur de Verdun en avril 1915.
Blessé par balle, Clément décède le 6 mai 1915 à l’hôpital N° 1 de Verdun. Il avait 27 ans.
Il a été décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre à titre posthume.
Son père, Toussaint BOUCARD, cultivateur, épouse à Chauvé en 1887, Marie MARIOT également cultivatrice. Le couple a trois enfants : Clément (1887), Toussaint (1888) et Marie (1894) tous nés à Chauvé.
Né le 22 novembre 1887 à Chauvé au lieudit « Le Marais-Héry » Clément est donc l’aîné.
Il fait son service militaire à partir du 6 octobre 1908 au 64e régiment d’infanterie d’Ancenis. Il obtient son certificat de bonne conduite à la fin de ce service le 25 septembre 1910.
Il n’est pas mobilisé au début de la guerre. A 27 ans, il est placé dans un service auxiliaire du 65e régiment d’infanterie par la commission de réforme de Nantes le 22 octobre 1914.
Il rejoint le 91e le 1er février 1915.
Amoindri par les pertes subies, et « légèrement déprimé » par les quatre mois de tranchées en hiver, le 91e est reformé à Passavant, où il s’entraîne en vue des actions offensives du printemps 1915. Après trente-cinq jours d'un repos mérité, le 91e a « retrouvé ses belles qualités offensives et son mordant s'était accru ».
Le général Joffre va d’ailleurs passer en revue le régiment et féliciter le colonel.
Dans la nuit du 25 au 26 février, Clément prend position en Champagne, dans le tristement célèbre secteur de Beauséjour, avec pour mission d'attaquer les tranchées allemandes fortement organisées à l'ouvrage du Fortin. Le terrain découvert, les difficultés d'accès aux premières lignes en raison de la longueur des boyaux, amplifient la dureté de l'attaque.
Un ordre du IIe Corps d'Armée cite la 10e compagnie pour « après avoir brillamment enlevé, le 27 février, une tranchée allemande, s'y être maintenue pendant trois jours, malgré, des contre-attaques incessantes où elle a perdu plus de la moitié de son effectif, et avoir repris, par une vigoureuse attaque à la baïonnette, une tranchée tombée aux mains de l'ennemi, en faisant 28 prisonniers, infligeant à l'ennemi des pertes très fortes et s'emparant en outre de 80 mètres de tranchées nouvelles. Les bombardements furieux de l'ennemi, ses contre-attaques renouvelées, ne lui permirent pas de reprendre notre gain. » Historique du 91e
Dans la nuit du 7 au 8 mars, le 91e prend position dans le secteur de Mesnil-les-Hurlus, au Trapèze, mamelon crayeux qui domine l'ennemi et sert d'observatoire où se positionnent les officiers pour donner les ordres.
Le 12 mars, le 91e, grâce aux mitrailleuses, arrête toutes les contre-attaques et défend cette position que l'ennemi veut à tout prix arracher.
Une section de la 7e compagnie, est citée par l'ordre du corps d’armée : «Etant coupée du reste du régiment par l'ennemi, dans une attaque de nuit, et presque entourée, s'est maintenue pendant toute la nuit et la matinée du lendemain dans l'ouvrage qui lui était confié, permettant ainsi à la contre-attaque de progresser rapidement et de rétablir la situation, infligeant des pertes sérieuses à l'ennemi dans sa défense.» Historique du 91e
Après quelques jours de repos, Clément s'installe dans la nuit du 4 au 5 avril, vers la route de Verdun.
Il participe à une opération offensive qui doit servir de diversion et faciliter l'avance du 1er corps d’armée à sa droite. Le 5 avril 1915, sur un terrain marécageux, dans des tranchées rudimentaires placées à douze cents mètres de l'ennemi, le 91e reçoit l'ordre d'attaquer le village de Maizeray, à l’Est de Verdun.
A 14 h. 30, après une courte préparation d'artillerie, il s'élance vers les tranchées ennemies.
« Dès que les premiers éléments franchissent les tranchées, fusils, mitrailleuses et canons allemands couvrent de projectiles la large zone de terrain découvert et gluant qu'il faut parcourir. …/… Quelques hommes parviennent jusqu'aux fils de fer allemands qui sont intacts, et s'y font tuer héroïquement. Le reste du bataillon, malgré les efforts valeureux de tous, est contraint de s'arrêter » Historique du 91e
Une autre attaque est lancée le lendemain, en vain.
Le 91e est ensuite envoyé à Verdun. Au 5 mai, les pertes du régiment sont considérables : 11 officiers et 758 hommes de troupe sont morts.
Blessé par balle à une date qui n’est pas déterminée, Clément décède le 6 mai 1915 à l’hôpital temporaire N°1 de Verdun.
Il est inhumé dans la nécropole du Faubourg Pavé de Verdun, Carré 14/18, Tombe N° 2601. Aller dans les nécropoles de Verdun.
Il a été décoré de la médaille militaire et de la Croix de guerre à titre posthume.
« Un phénomène : De nombreuses familles eurent à déplorer plusieurs morts. Chauvé n’y fait pas exception ! Mais la palme revient à la famille de Joseph MARIOT, les « MARIOT 22 » ! Les vieux Chauvéens se souviennent bien d’eux ! Joseph MARIOT, de la Haute Ennerie, est né en 1835. Il se marie une première fois à 25 ans avec Marie DURAND, 21 ans. De cette union naissent sept enfants. A 40 ans, veuf, Joseph MARIOT, toujours vert, se remarie avec une jeunette, Marie-Louise MELLERIN née en 1853 qui lui donne à son tour 15 enfants ! 7+15 = 22 ! En 1918, Joseph MARIOT, toujours bon pied bon œil, a donné à la France 9 fils, 3 gendres et 10 petits-fils, soit 22 soldats… ! 7 de ses enfants, petits-enfants ou gendres sont morts pendant la guerre ! 10 autres ont été blessés. A 84 ans, en juillet 1918, le général de COUTANCEAU lui remet le diplôme de « La plus grande famille » et une prime de 1000 francs, premier prix pour la Loire-Inférieure qui lui est offert par le Conseil général. » Clément BOUCARD était le petit-fils de Joseph MARIOT.
Son père décède en 1934 à Chauvé à l’âge de 80 ans.
Sa mère décède en 1949 à Saint-Philbert-de-Bouaine (85) à l'âge de 83 ans.
Toussaint, son frère, épouse Marie MERLET en 1922 à Saint-Brévin. Il décède en 1973 à Saint-Brévin à l'âge de 84 ans.
Marie décède en 1978 à Saint-Colomban à l'âge de 84 ans.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Située sur le territoire de la commune de Verdun, la nécropole nationale du Faubourg Pavé regroupe les dépouilles de soldats morts pour la France lors des combats de Verdun de 1914 à 1918 et celles de combattants tués en 1939-1945. Créé durant la Première Guerre mondiale, le cimetière est aménagé de 1919 à 1926, puis en 1965, pour accueillir d’autres corps de soldats initialement inhumés dans ceux de Belrupt, de la caserne Chevert, d’Eix-Abaucourt, ou découverts sur le champ de bataille. Pour la Première Guerre mondiale, il rassemble ainsi en tombes individuelles ou en ossuaires plus de 5 000 soldats français, un travailleur chinois, un Indochinois, un Luxembourgeois et un Roumain. Pour la Seconde Guerre mondiale, on recense plus de 600 Français, sept Britanniques, un Belge et un Polonais.
Au centre de la nécropole, se trouvent les tombes des sept soldats inconnus restés à Verdun après la cérémonie du choix du Soldat inconnu, à la citadelle souterraine en 1920. Le 6e, choisi par le soldat de 2e classe Auguste THIN du 132e RI, repose depuis lors sous l’arche de l'Arc de Triomphe à Paris.
Nota : Une erreur s'est glissée dans le texte de cheminsdememoire.gouv.fr. Le soldat Auguste THIN a choisi le 6e cercueil et non le 8e. En effet, il a expliqué qu'il avait voulu rendre hommage à son régiment, le 132e : 1+3+2=6. Nous l'avons signalé.
Source : cheminsdememoire.gouv.fr