Cette biographie a été rédigée par Hervé et adaptée à ce support
BIRET Jean-Marie Joseph Alfred
Préfailles
1886 - 1914
65ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Jean-Marie est né le 8 février 1886 à La Plaine.
Il effectue son service militaire à Vannes, au 116ème régiment d'infanterie, dans la caserne dite" Des Trente"
Jean-Marie est mobilisé le 3 août 1914 au 65ème de Nantes.
La guerre est courte pour Jean-Marie. Il est tué à l'ennemi le 31 août 1914.
Son père, Jean BIRET, maçon, épouse Jeanne TELLIER le 9 janvier 1882 à La Plaine. Le couple a deux enfants : Marie née en 1883 et Jean-Marie né en 1886.
C’est donc à La Plaine le 8 février 1886 que Jean-Marie Joseph Alfred BIRET voit le jour. Comme son père, Jean Marie choisit d’exercer le métier de maçon. Il abandonne son activité pendant deux années pour effectuer son service militaire au 116ème régiment d’infanterie de Vannes dans la caserne dite « des Trente » à compter du 8 octobre 1907. Passé soldat de 1ere classe le 11 juillet 1909, il est libéré de ses obligations militaires le 27septembre 1909. Son versement dans la réserve de l’armée d’active est notifié le 1er octobre suivant. Jean Marie s’installe alors dans la commune de Préfailles.
C’est au sein du 65ème régiment d’infanterie que Jean-Marie est mobilisé et rappelé le 3 août 1914. A la déclaration de la guerre, ce régiment tient garnison à la caserne Cambronne à Nantes. Le Finistère, la Loire-Inférieure, le Morbihan et la Vendée fournissent la grosse majorité de son recrutement. Selon les témoignages de l’époque, le régiment quitte Nantes le 5 août « au milieu des acclamations et sous les fleurs que l’on jette de toutes parts ». On sait aujourd'hui que la réalité est bien différente car la stupeur et le chagrin de voir partir les hommes domine.
Rattaché au 11ème corps d’armée de la 4ème Armée, le 65ème régiment d'infanterie débarque en Argonne le 7 août 1914. C’est ensuite par étapes et à pied qu’il gagne Sedan, franchit la Meuse sous une pluie battante et pénètre en Belgique dans la journée du 16 août. Des feux de salve sont régulièrement tirés sur les aéroplanes allemands qui surveillent les mouvements du régiment.
Les soldats reçoivent véritablement le baptême du feu le 22 août lorsqu’ils se lancent à l’attaque des positions ennemies de Maissin. Le village sera pris et repris deux fois par le 65ème le même jour. Côté français, 4 500 hommes sont blessés ou tués au cours de cette seule journée. C’est aussi, pour l’armée française en général, la journée la plus sanglante de toute l’histoire de la première guerre mondiale. 27 000 soldats sont tués ce jour-là. Et pourtant, l’ordre de retraite ne va pas tarder à arriver.
Il est donné le 25 août. Les sanglants combats d’arrière-garde menés par le régiment nantais durent quatre jours. De furieuses et meurtrières contre-attaques sont ponctuellement lancées, baïonnette au canon, mais elles ne peuvent empêcher l’inexorable avancée des troupes allemandes à ce stade du conflit.
C’est à Doux, petit village à l’est de Rethel dans les Ardennes, que Jean-Marie tombe le 31 août 1914. Le décès est constaté sur le champ de bataille d’après les indications portées sur sa plaque d’identité et les autres effets dont il est détenteur par l’officier administrateur de 3ème classe MEILHAN qui en dresse le procès-verbal.
Une erreur d’écriture du régiment notifie le décès de Jean-Marie à la date du 31 octobre 1914 à Albert dans la Somme. Cette incohérence est la source d’un long débat administratif et juridique. Il faut attendre le jugement déclaratif de décès du Tribunal de Paimboeuf en date du 4 octobre 1917, pour que Jean Marie soit officiellement déclaré « mort pour la France » à Doux (Ardennes) le 31 août 1914.
Cette anomalie a probablement pour origine les abréviations utilisées à l'époque. En effet, octobre s'écrit "8bre", 8 pour "octo" et donc octobre, que certains traduisent par "août" (8)
A la suite des replis successifs, ponctués de combats de retardement, le régiment est retranché près de Fère-Champenoise le 5 septembre. Epuisé, mais toujours combatif, le 65ème est prêt à s’engager dans la bataille de la Marne. Déclenchés dès le 6 septembre, les combats de Fère-Champenoise vont lui coûter la moitié de ses effectifs, tués, blessés ou disparus… Avec son colonel grièvement blessé, le cadre officier est réduit à deux capitaines, un lieutenant et quatre sous-lieutenants à la fin de la bataille de la Marne.
Son père décède le 27 novembre 1916 à Préfailles à l'âge de 59 ans, deux ans après son fils.
Sa sœur Marie épouse Joseph BONHOMMEAU le 21 avril 1908 à La Plaine.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
La caserne des Trente à Vannes doit son nom à une vieille légende bretonne : en 1351, pendant la guerre de Cent Ans, trente chevaliers bretons auraient défié un détachement anglais en combat singulier. Ce geste d’honneur militaire aurait marqué les esprits, d’où le surnom "des Trente" pour le lieu, ultérieurement transformé en caserne.
Ce combat, devenu symbole d’héroïsme, a été commémoré au XIXème siècle (érection de la « Colonne des Trente » en 1819 à Guillac)
Le couvent de la Visitation sur la rue Hoche, à l’emplacement de l’actuelle caserne des Trente, a été construit entre 1638 et 1673.
Après la Révolution, les bâtiments (couvents et anciens cimetières) sont nationalisés. En 1824, l’État y installe une caserne d’infanterie.
Au XXème siècle, le site devient le mess de garnison et accueille le 116ème régiment d’infanterie, puis est vendu à la mairie. Les bâtiments sont démolis en 1975, mais seules restent les arcades du cloître, visibles aujourd’hui dans le parking des Trente .
Le choix du nom n’est donc pas anodin : la caserne fait référence au Combat des Trente, pour honorer l’esprit chevaleresque et la bravoure des trente chevaliers bretons. Le 116ème régiment, cantonné sur place, s’est bien approprié cette symbolique.