BATARD Charles Maurice Joseph
1895 - 1916
Port Saint-Père
291ᵉ régiment d'infanterie
Mort pour la France
Charles est né le 17 mars 1895 à Port-Saint-Père.
Charles est mobilisé le 16 décembre 1914 au 19ème régiment d’infanterie à Brest.
Il est nommé caporal le 23 septembre 1915.
Il est ensuite affecté au 151ème, au 219ème
Charles est nommé sergent le 12 juin 1916.
Il est tué à l’ennemi le 1er juillet 1916 à Foucaucourt dans les Vosges
Uniforme d'un soldat d'infanterie en 1914
Képi et pantalon garance, la capote gris- bleu, les brodequins et les guêtres, le sac à dos dit "As de carreau" qui pèse entre 20 et 30 kilos, le bidon d'un litre, le ceinturon et les cartouchières, le fusil dit "Lebel", la musette que l'on ne voit pas sur l'image portée sur l'arrière à gauche.
Charles est né le 17 mars 1895 à Port Saint-Père. Son père est menuisier. Il se prénomme Henri mais se fait appeler Michel, son second prénom. Sa mère est Alexandrine POIRIER.
Charles a déjà une grande sœur, Marie née le 3 avril 1893.
Un petite sœur, Mathilde, nait ensuite le 2 octobre 1903.
Charles a les cheveux châtains, les yeux roux et mesure 1m70. En 1914, il est menuisier comme son père à Port Saint-Père
Il est mobilisé le 16 décembre 1914 au 19ème Régiment d’infanterie à Brest alors que la guerre fait rage depuis 4 mois. Il arrive en pleine bataille de Bazentin-La-Boisselle et Orvilliers qui se prolonge jusqu’en juillet 1915.
Charles incorpore le 151ème le 29 juin 1915 qui est en opération en Argonne puis participe à la bataille de Champagne. Il fait partie des renforts envoyés dans ce régiment ce jour-là comprenant deux sous-officiers et 17 hommes.
Dès le lendemain, une terrible attaque allemande fait de nombreux tués, blessés et disparus. C’est également le cas les jours suivants. Le Journal de Marches et Opérations (JMO) n’est qu’une très longues liste des pertes du régiment.
Pendant ces combats, il est nommé caporal le 23 septembre 1915. Le lendemain, le régiment est envoyé sur Suippes.
Alors que le 151ème poursuit son combat, Charles passe au 219ème le 16 novembre 1915. Ce régiment se bat dans l’Oise : la ferme de Quennevières, Tracy-Le-Val puis le Nord-Est de Laigle.
Entre temps, Charles est nommé sergent le 12 juin 1916.
Charles est tué à l’ennemi le 1er juillet 1916 à Foucaucourt. Ce jour-là, le régiment compte 51 morts, 211 blessés et 9 disparus.
Charles est inhumé dans la sépulture familiale de Port Saint-Père.
"PORT-SAINT-PÈRE. Nos Morts. Samedi 4 février avaient lieu, à Port Saint-Père, les obsèques de Charles BATARD, sergent au 219ème R.I., mort pour la France le 1er juillet 1916, à Fauconcourt (Somme), à l'âge de 20 ans.
La dépouille mortelle, arrivée en gare de Port Saint-Père vendredi à midi, fut reçue par la famille, assistée d'une délégation de l'UNC, d'amis et déposée à la mairie, jusqu'au lendemain midi.
Une foule nombreuse avait tenu à venir assister à la cérémonie religieuse et conduire à leur dernière demeure les restes glorieux de cet enfant du pays.
A côté de la famille et d'un grand nombre de parents et d'amis, on remarquait la section de l'UNC avec son drapeau, une délégation de la Jeunesse Catholique avec son drapeau (dont Charles BATARD fut le président) ; une délégation des enfants des écoles, une délégation du Conseil municipal, etc..."
Alexandrine, la maman, décède le 2 février 1935 et le papa, Michel, le 4 avril 1935.
Les deux sœurs de Charles, Marie décédée en 1965 et Mathilde décédée en 2004 sont inhumées ensemble au cimetière de Port-Saint-Père.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
L'Enfer de La Boisselle (1914-1915) : Un front figé dans la craie
Lorsque les archives militaires mentionnent le secteur de « Bazentin-La-Boisselle » pour la période 1914-1915, elles désignent l'un des points les plus meurtriers du front de la Somme. Si le village de Bazentin était alors une base arrière allemande inatteignable, c’est bien dans le hameau de La Boisselle et vers Ovillers que se jouait le destin des soldats français.
La fin de l'année 1914 est marquée par une tentative désespérée de percer les lignes allemandes pour éviter l'enlisement du conflit. La date du 17 décembre 1914 reste gravée dans la mémoire régimentaire comme un jour de sacrifice. Lancés à l'assaut vers le cimetière d'Ovillers et les ruines de La Boisselle, les soldats français se sont heurtés à des positions allemandes fortifiées et à des nids de mitrailleuses intacts, l'artillerie n'ayant pas réussi à détruire les défenses ennemies. Pour beaucoup, l'attaque s'est arrêtée net dans le no man's land, transformant les champs de la Somme en un véritable charnier, particulièrement pour les régiments bretons engagés ce jour-là.
Après l'échec des attaques frontales, la guerre a changé de visage en 1915 pour devenir souterraine. Les lignes de tranchées étant par endroits distantes de seulement quelques mètres, l'infanterie ne pouvait plus manœuvrer. C’est le début de la terrible « Guerre des Mines ».
Dans ce secteur surnommé « L’Îlot » en raison de son isolement et de l'intensité des combats, la mort ne venait plus seulement d'en face, mais aussi des profondeurs. Sapeurs français et allemands creusaient inlassablement des galeries sous les lignes adverses pour y faire détoner de puissantes charges explosives. La surface, bouleversée par les entonnoirs de mines, devenait le théâtre de combats féroces à la grenade pour la possession des lèvres des cratères.
Sources : JMO 118e régiment d'infanterie ; Historique du 19e régiment d'Infanterie pendant la guerre 1914-1918.