Cette biographie a été rédigée par Hervé et adaptée à ce support
Les frères AUGEREAU
Fernand-Charles-Marie
1890 - 1918
2e régiment du génie
Mort pour la France
Préfailles
Eugène-Ludovic-Charles
1892 - 1918
2e régiment de fusiliers marins
Mort pour la France
Il a une formation de menuisier.
Pendant son service militaire, il devient caporal.
Il est mobilisé le 3 août 1914.
D’abord affecté au 6ème génie, Fernand incorpore le 2ème génie sur le front d’Orient en 1917.
Il est nommé sergent le 16 septembre 1918.
Il décède de maladie à Salonique en Grèce le 30 novembre 1918.
Il est, comme son frère, menuisier.
Il fait son service militaire dans la marine.
Son service militaire à peine terminé, il est mobilisé le 3 août 1914.
Marin, il est affecté dans un régiment de fusiliers marins.
Eugène est tué le 17 décembre 1914 à Zuydcoote après avoir participé aux combats de Dixmude en Belgique.
Fernand et Eugène Augereau n’ont respectivement que 7 et 5 ans lorsque leur père, boulanger à Saint Brévin, décède prématurément à l’âge de 38 ans en 1897. Leur mère Emma, tenancière d’un débit de boissons dans la même commune, se remarie en 1901 avec un entrepreneur en maçonnerie, lui-même veuf. Et c’est ainsi que les deux garçons vont grandir dans une famille recomposée de neuf enfants.
Fernand et Eugène deviendront tous deux menuisiers, mais Eugène ajoutera à son savoir-faire la qualification de charpentier de marine.
Fernand, l’aîné des frères Augereau, est incorporé au 6ème régiment du génie d’Angers le 9 octobre 1911 en tant que 2ème sapeur. L’âge d’incorporation est encore à cette époque de 21 ans. Son bon niveau d’instruction primaire lui permet de postuler pour suivre la formation du peloton des élèves caporaux, grade auquel il accède dès le 27 septembre 1912.
Le caporal Augereau échappe de peu aux conséquences de la fameuse loi Barthou du 7 août 1913 qui porte à 3 ans la durée du service militaire car il est libéré de ses obligations militaires le 8 novembre 1913. Son certificat de bonne conduite en poche, Fernand retrouve la vie civile. Il réside rue de la Plage à Pornic lorsque le tocsin sonne la mobilisation générale le 1er août 1914. Rappelé à l’activité dès le 3 août suivant, il rejoint le 6ème régiment du génie le même jour.
Soldats sur le front d’Orient en 1917
Affecté au 2e régiment du génie le 19 juillet 1917, il est envoyé sur le front d’Orient. Fernand s’embarque donc pour la Grèce où son excellente conduite et ses compétences lui permettent d’accéder au grade de sergent le 16 septembre 1918.
Mais les risques sanitaires pour les troupes françaises qui opèrent dans la zone de combat de Salonique sont majeurs. L'évacuation des blessés se révèle assez périlleuse pour ramener les soldats vers les hôpitaux et les navires-hôpitaux (terrains montagneux accidentés, réseaux de communication peu nombreux et nécessitant plusieurs moyens de transport (de l'âne au train) à chaque fois.
De plus, de nombreuses épidémies frappent les troupes (choléra, dysenterie, ...) et plus particulièrement celle du paludisme, comme le souligne le sénateur Paul DECKER-DAVID dans un rapport : « Des mouches, des puces et autres parasites, en quantité innombrables autour de nos troupes font des piqûres qui souvent engendrent fièvre et maladies. Le manque d'eau pour le lavage, l'usage de l'eau stérilisée par javellisation pour la boisson, la nourriture carnée et les légumes secs sont des causes de fatigue et d'épuisement. Les nuits fraîches après des journées très chaudes prédisposent à la dysenterie. »
Les évacuations sanitaires se multiplient et particulièrement dans les troupes du génie qui mènent des travaux de force dans des conditions climatiques pénibles. Les étés sont très chauds et les hivers très froids. Au cours de l'année, la température varie généralement de -4°C à 32°C. L’été, elle peut couramment être supérieure à 36°C.
Fernand Augereau décède de maladie contractée en service le 30 novembre 1918 à l’hôpital temporaire n°6 de Salonique en Grèce.
Il est inhumé dans la nécropole militaire de Zeïtenlick (Grèce). Cette nécropole regroupe les corps des soldats blessés sur le front d'Orient et décédés à l'hôpital de Thessalonique ainsi que les dépouilles des combattants morts sur le sol grec.
Eugene Augereau, frère cadet de Fernand, embarque comme mousse à bord du voilier 3 mâts « La Fontaine » de mai 1911 à avril 1912. Sur cette période, il effectue des navigations entre Greenock et Hull. Il embarque ensuite en tant que matelot inscrit maritime à titre provisoire puis définitif à bord du trois-mâts barque long courrier « Marie Eugénie » de janvier 1913 à mai 1913. Sa carrière de marin au commerce sera écourtée par son appel sous les drapeaux.
Tout naturellement amené à servir dans la marine, le matelot Augereau rallie le 3ème dépôt des équipages de Lorient en tant que matelot de 3ème classe le 12 mai 1913. A l’issue de sa période de formation initiale, il est désigné pour embarquer à bord du cuirassé « La Justice » basé à Toulon le 10 septembre 1913. Il y restera jusqu’au 1er janvier 1914. C’est au dépôt des équipages de Lorient qu’il terminera son service militaire le 10 mai 1914 après une seule année passée sous les drapeaux.
Eugène n’aura pas le temps de trouver un nouvel embarquement dans la marine marchande puisqu’il est mobilisé au 3ème dépôt des équipages de Lorient le 3 août 1914.
Pour compléter les effectifs des 2e régiments de fusiliers marins, le matelot Augereau et ses camarades partent le 30 août 1914 du dépôt de Lorient et sont dirigés sur Paris pour intégrer le 2ème régiment de fusiliers marins nouvellement créé.
Dans les effectifs, on remarque la présence de 700 apprentis fusiliers marins très jeunes (certains ayant à peine seize ans et demi) venus du dépôt de Lorient. L’extrême jeunesse des apprentis surprend les Parisiens qui leur donnent le surnom de « Demoiselles aux pompons rouges ».
Après la victoire de la Marne, la défense de Paris n’est plus prioritaire. C’est sur la gauche des lignes françaises que les combats redoublent d’intensité pour faire face à l’offensive allemande qui se développe le long de la côte belge de la mer du nord.
Aussi, le 7 octobre, sept trains emportent les fusiliers marins de Saint-Denis et de Villetaneuse vers le front des Flandres. Aussitôt arrivée à Dunkerque, la brigade est dirigée vers Anvers puis Gand.
Les fusiliers marins se battent les 9, 10 et 11 octobre pour protéger la retraite des troupes qui évacuent Anvers. Ils décrochent ensuite vers Dixmude qu’ils atteignent le 15 octobre après une marche épuisante. Poursuivis par 50.000 Allemands, ces hommes, peu habitués à un tel exercice, réalisent des marches de trente et quarante kilomètres quotidiens. Le lendemain, 16 octobre, la ligne de défense des marins est à peine établie que les Allemands déclenchent à 16 heures leur première attaque par artillerie et infanterie. Les combats pour la possession de Dixmude viennent de commencer, opposant les 6 000 marins de l'Amiral RONAC'H et les 5 000 belges du Général MEISER à trois corps d'armée allemands, sous les ordres du Prince de Württemberg.
Le 28 octobre, l’armée belge inonde la rive gauche de l'Yser entre ce fleuve et la chaussée de chemin de fer qui relie de Dixmude à Nieuport, faisant de Dixmude, à l'extrémité de cette lagune artificielle, une presqu'île.
Le 10 novembre, les défenseurs de Dixmude se battent à un contre six. Ils sont contraints, après d'âpres combats qui se terminent en corps à corps à la baïonnette ou au couteau, d'abandonner la ville en feu et de repasser sur la rive gauche de l'Yser.
Ils s'étaient engagés à tenir la ville pendant quatre jours, mais ils ont tenu trois semaines, face à environ 50 000 Allemands.
Les Allemands laissent 8 000 des leurs dans ce combat dantesque. Ils ont plus de 4 000 blessés. Les pertes des défenseurs sont également effroyables. Les marins ont plus de 3 000 hommes morts ou hors de combat.
Le 15 novembre, face à la résistance héroïque des "demoiselles aux pompons rouges" l'offensive allemande entamée trois mois auparavant sur les rives de Belgique, est définitivement stoppée.
Eugène ne survivra pas à ces terribles combats. Gravement blessé, il est évacué vers l’hôpital de Zuydcoote où il décède le 17 décembre 1914. On ne connaît pas à ce jour le lieu d'inhumation d'Eugène.
Edouard, le papa, est décédé en 1897 à La Plaine à l'âge de 37 ans.
Emma, la maman décède en 1942 à Préfailles en 1942 à l'âge de 83 ans.
Paul, le frère né à Préfailles en 1889 se marie à Préfailles en 1943. Il décède le 1er juillet 1950 à Nantes à l'âge de 61 ans.
Edouard, le frère, est né en 1891. Il se marie à Nantes en 1914 avec Mathilde POUVREAU.
Emile, le frère né en 1894 décède en très bas âge.
Georges VERGNAUD, un demi-frère, est né en 1900. Il décède en 1992 à La Plaine.
Léon VERGNAUD, également un demi-frère est né en 1902. Nous n'avons pas d'autre renseignement.
Sources primaires et documentation
Ces sources fondamentales ont permis de vérifier et d'établir le récit de cette biographie.
Lorsque la guerre éclate, la Marine dispose d'un surplus d'effectif de plusieurs milliers d'hommes qu'elle ne peut pas utiliser à bord de ses bâtiments. Il est donc décidé d’utiliser ce personnel pour le service à terre.
Le 7 août, les 1er et 2ème régiments de fusiliers marins sont créés, dans le but de combattre à terre. Réunis en une brigade forte de 6 000 hommes, sous le commandement du jeune contre-amiral RONARC'H, leur mission initiale est la défense de la capitale et de sa banlieue.
Les marins se transforment peu à peu en soldats, remplaçant par la capote le col bleu ou la vareuse et accrochant des cartouchières à leur ceinturon. Ils sont casernés au Grand Palais.
Déjà, pendant le siège de Paris durant la guerre de 1870, les fusiliers marins s’étaient fait une réputation de bravoure. Ils sont chaleureusement accueillis par les Parisiens.
En novembre 1915, le gouvernement français décide de dissoudre la brigade de fusiliers marins, à la suite de la demande de la Marine nationale qui a besoin de ses personnels pour lutter contre les sous-marins allemands.
En février 1919, le bataillon des fusiliers marins retourne à Lorient ; ils défilent dans la ville accueillis par les autorités civiles et militaires. Ayant reçu 6 citations, les fusiliers marins portent désormais la fourragère rouge de la légion d’honneur. Ils participent au défilé de la victoire le 14 juillet 1919 à Paris.